Molotov prend un nouveau départ. Après plusieurs années de tractations, le service de streaming français a fini par trouver un accord avec un acheteur. Il sera finalement repris par l’Américain fuboTV. C’est également une plate-forme de streaming de télévision en direct mais positionnée à l’origine sur le sport. Elle est déjà présente aux Etats-Unis, au Canada et en Espagne.
Des jumeaux des deux côtés de l’Atlantique
« Nous avons trouvé un acteur qui est notre jumeau, c’est la force de cette opération. Le sens de ce mouvement c’est que nous voulons sortir de France, grandir », a déclaré aux Echos le fondateur et PDG de Molotov Jean-David Blanc. Ce dernier reste en poste et devient, en outre, Chief Strategy Officer. L’annonce a été faite ce mardi 10 novembre. La transaction s’élève à 164,3 millions d’euros et devrait être actée d’ici à la fin du premier trimestre 2022.
La structure française sera désormais destinée à « devenir le hub européen des opérations du groupe », peut-on lire dans le communiqué de presse. Rappelons que le service s’était déjà lancé en Afrique (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun) et qu’il s’apprête à se déployer en République Démocratique du Congo, et au Maroc.
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Une position isolée face aux chaînes de télévision
Cette opération va clore une longue période d’incertitude financière. Molotov cherchait un repreneur pour lui permettre de se développer malgré son déficit. Il avait été en discussion avec Orange et France Télévisions. Les négociations avec Altice avaient failli aboutir, mais s’étaient heurtées au blocage d’une partie des actionnaires en 2019. Molotov avait ensuite été sauvé financièrement par Xavier Niel. Ce dernier avait conduit un plan de sauvetage pour renflouer la société jusqu’à la fin de cette année. Les activités de Molotov seraient cependant toujours déficitaires avec 250 000 abonnés payants pour 4 millions d’utilisateurs. Mais son modèle freemium ne serait pas remis en question.
Molotov a également multiplié les fronts judiciaires contre les chaînes de télévision comme TF1 ou M6 pour contester les tarifs exigés pour reprendre leur signal. Sa position de MVPD virtuel, c’est-à-dire de distributeur multicanal sur Internet, en faisait un acteur particulier et isolé dans le monde de l’audiovisuel français. Il fait maintenant le pari que son avenir se jouera sur un changement d’échelle.