grand et puissant, mais qui manque de mordant

Alors que nous attendions avec impatience le successeur de l’excellent Zenfone 10, lancé sept mois plus tôt (juillet 2023) et toujours en vente, Asus nous gratifie d’un nouveau Zenfone 11 Ultra au format XXL. Bien que la marque compare les deux smartphones, le dernier modèle se pose-t-il véritablement comme un successeur ou comme une variante qui viendrait compléter un éventuel Zenfone 11 plus petit ?

Une question qui reste pour l’instant sans réponse claire de la part d’Asus, même si nous vous partagerons notre réflexion à ce sujet à la fin de ce test. Le Zenfone 11 Ultra compte se différencier du Zenfone 10 sur quatre points : le design, la caméra, l’autonomie et les fonctionnalités IA.

Un prix agressif pour un smartphone haut de gamme

Le Zenfone 11 Ultra sera disponible à partir du 14 avril 2024 dans deux configurations et quatre couleurs :

• 12 Go de RAM + 256 Go de stockage à 999,99 € (noir et bleu)
• 16 Go de RAM + 512 Go de stockage à 1099,99 € (noir, bleu, gris ou sable)

Du 14 mars au 14 avril 2024, une offre de précommande de 100 € est proposée par la marque. Les modèles gris et sable sont uniquement disponibles sur le site officiel d’Asus et les autres coloris chez les revendeurs participants (Amazon.fr, Boulanger, Darty, FNAC, France Accessoires, LDLC.com et Materiel.net).

Un design peu inspiré

Difficile de ne pas voir dans un Asus Zenfone 11 Ultra un ROG Phone 8 Pro avec un design un peu plus épuré. Au-delà du logo Asus ROG et des LED lumineuses, nous sommes sur une copie presque parfaite de son cousin gamer. Les dimensions et le poids sont identiques, tout comme la forme et le positionnement du bloc caméra.

L’Asus Zenfone 11 Ultra. – © Guillaume du Mesgnil d’Engente / 01net.com

Pour autant, ce n’est pas un défaut dans la mesure où nous avions loué le design « sobre et soigné » du ROG Phone 8 Pro. Le Zenfone 11 Ultra à cependant moins de personnalité, particulièrement dans cette version sable que nous avons testée. En effet, le bloc caméra noir semble ici posé de manière peu esthétique, sans compter son positionnement qui rend le téléphone bancal quand il est posé à plat.

Vous l’avez deviné en regardant les dimensions ci-dessus, nous sommes en présence d’un très grand smartphone avec un écran de 6,78 pouces, très loin de la compacité d’un Zenfone 10. Asus présente évidemment cela comme un avantage en mettant en avant le confort d’affichage ainsi que les bordures d’écran plus fines et le meilleur ratio taille-écran du Zenfone 11 Ultra par rapport à son petit frère. Le dos a une finition à mi-chemin entre le mat et le brillant, sans pour autant garder vos empreintes digitales.

On salue la présence d’un connecteur mini-jack 3.5 mm, les bordures arrondies qui assurent une bonne préhension et la qualité de fabrication globale qui n’a pas grand-chose à envier à la concurrence. Nous aurions en revanche apprécié un peu plus de travail sur le design du smartphone.

Un grand écran très lumineux

Si le design du téléphone nous a un peu laissés sur notre faim, reprendre les bases de l’écran du ROG Phone 8 Pro est une excellente chose. On retrouve un écran flexible E6 OLED avec une diagonale de 6,78 pouces, une définition Full HD+ et une luminosité moyenne que nous avons mesurée à 1788 cd/m2, soit plus de 1000 cd/m2 de plus que celui du Zenfone 10 !

La luminosité minimale descend à 5,9 cd/m2 et même à 3,2 cd/m2 si vous activez le mode de protection des yeux et le mode « Encore moins lumineux » dans les paramètres rapides. Parfait pour préserver vos yeux le soir. Le tout est protégé par un verre Gorilla Glass Victus 2 pour une solidité à toute épreuve.

La colorimétrie par défaut (en mode « Optimal ») n’est pas parfaite, avec un delta E mesuré à 4,26. Nous vous conseillons d’utiliser le mode d’écran « Standard » qui propose des couleurs presque parfaites avec un delta E à seulement 1,85.

Le taux de rafraichissement variable entre 1 et 120 Hz est assez classique sur le haut de gamme, mais le Zenfone 11 Ultra n’oublie pas son lien de parenté avec le ROG Phone en proposant un mode 144 Hz. Ce dernier ne peut cependant être activité que dans « Génie du jeu » pendant que vous jouez à des jeux mobiles.

Des performances de pointe

Comme tout smartphone haut de gamme sous Android qui se respecte en 2024, le Zenfone 11 Ultra est équipé d’une puce Snapdragon 8 Gen 3 de chez Qualcomm. Combinée à 12 ou 16 Go de RAM LPDDR5X et 256 ou 512 Go de stockage en UFS 4.0. De quoi lui assurer des performances de haut vol, au même niveau de celles d’un ROG Phone 8 Pro qui, rappelons-le, est un smartphone orienté « gaming ».

Le Zenfone 11 est donc un excellent appareil de jeu. Nous lui avons soumis Genshin Impact qui tourne impeccablement à 60 i/s avec un niveau de graphisme élevé. Le smartphone d’Asus ne chauffe pas excessivement lorsqu’il est poussé dans ses retranchements, bien que son amplitude thermique soit légèrement supérieure à la moyenne des smartphones « premium » testés ses 18 derniers mois par notre 01Lab. Le Zenfone 11 a aussi le deuxième meilleur score de stabilité de notre comparatif du jour, derrière l’iPhone 15 Pro Max.

Grosse autonomie, mais charge un peu lente

La batterie du ZenFone 11 Ultra fait 5 500 mAh (oui, comme sur le ROG Phone 8 Pro). De quoi lui offrir une autonomie de 23 h 28 minutes d’après les mesures du 01Lab, soit une journée et demie à deux jours en utilisation réelle. C’est mieux que la plupart de ses concurrents, à l’exception du Honor Magic 6 Pro et de l’iPhone 15 Pro Max qui restent des références en la matière.

Autonomie et charge : le Nothing Phone (2) face à la concurrence

Comme la plupart de ses concurrents, Asus n’intègre plus de chargeur dans la boîte. Cela ne l’empêche pas d’être compatible avec la charge rapide de 65W, qui n’est finalement pas si rapide que cela. En effet, il faut 1 h 51 au téléphone pour passer de 0 à 100 % de batterie.

Un temps de charge identique à celui du Zenfone 10 qui a une batterie plus petite, mais 20 minutes plus long que ce dont est capable le ROG Phone 8 qui a pourtant la même vitesse de charge et une batterie identique. La charge sans fil (Qi 1.3) de 15W du Zenfone 11 est donc à réserver aux longues plages horaires.

Interface : vous reprendrez bien un peu d’IA ?

Le Zenfone 11 tourne sous Android 14 avec l’interface très minimaliste de chez Asus. Le constructeur propose d’ailleurs à l’utilisation de choisir parmi deux interfaces (qui changent essentiellement le panneau de contrôle) : celle « optimisée pour Asus » ou la « version stock Android » qui se rapproche de ce que l’on peut trouver sur un smartphone Pixel. Malheureusement, Asus ne promet que 2 ans de MAJ Android (minimum) et 4 ans de sécurité. C’est peu en 2024 si l’on considère que certains concurrents offrent désormais 7 ans de mise à jour, comme c’est le cas de Samsung, Google ou encore Apple.

Comme tout smartphone haut de gamme qui se respecte en 2024, le Zenfone 11 d’Asus embarque des fonctionnalités dopées à l’intelligence artificielle. On retrouve ainsi des fonctionnalités similaires à celles des Google Pixel et autres Galaxy S24. On citera par exemple « AI Transcript » qui retranscrit vos notes vocales tout en les résumant, « AI Call Translator » qui peut traduire à la volée ce que dit votre interlocuteur dans une langue étrangère ou encore « AI Wallpaper » qui permet de générer des fonds d’écran personnalisés.

Certaines fonctions liées à l’intelligence sont traitées directement sur le Zenfone 11. C’est notamment le cas de la recherche sémantique dans les applications, les paramètres, mais aussi la galerie photo pour retrouver facilement ce que vous cherchez avec quelques mots clés.Nous avons interrogé Asus sur la possibilité de voir ces fonctionnalités AI arrivés sur le Zenfone 10 et le ROG Phone 8, mais la marque a affirmé y réfléchir.

Asus met aussi en avant la connexion possible avec Windows au travers de Phone Link pour streamer les applications, afficher l’écran du Zenfone 11 sur l’ordinateur ou transférer les fichiers sans fil. En cas d’absence de Wi-Fi, l’application « GlideX » peut faire la même chose en connectant les deux appareils en USB. Pratique.

La prise jack fait de la résistance

Sans surprise, on retrouve la même configuration audio que sur le ROG Phone 8 Pro, à savoir deux haut-parleurs et un connecteur mini jack 3,5 mm. Sa présence est une bonne nouvelle pour les audiophiles qui aiment brancher leur casque et affiner les réglages grâce aux différents profils proposés par Asus.

Le haut-parleur supérieur délivre un son plus étouffé que celui qui se trouve sur la tranche inférieure, mais la puissance globale est suffisante pour profiter d’une courte vidéo sans brancher le casque. Cette option est en revanche à proscrire si vous écoutez de la musique dans la mesure où les basses sont clairement le parent pauvre des haut-parleurs.

Photo et vidéo : le retour du téléobjectif

Le Zenfone 11 Ultra se démarque du Zenfone 10 en étant équipé d’un module téléobjectif offrant un zoom optique x3. Si cela semble le minimum syndical pour un smartphone haut de gamme en 2024, on apprécie cette montée en gamme, permise par le format plus généreux du nouveau smartphone d’Asus. Voici la configuration photo complète, très proche de celle du ROG Phone 8 :

• Grand-angle de 50 Mpx (Sony IMX890), ouverture f/1.9 avec stabilisation hybride sur 6 axes ;
• Ultra-grand-angle de 13 Mpx, ouverture f/2.2 ;
• Téléobjectif de 32 Mpx, ouverture f/2.4, zoom optique x3 et zoom numérique jusqu’à x30 avec Hyper Clarity, OIS ;
• Caméra avant de 32 Mpx.

Grand-angle

On commence par le module caméra principal (grand-angle) qui est logiquement le plus convaincant de tous. Les couleurs sont fidèles à ce que nos yeux peuvent voir et la plage dynamique est gérée correctement, même si nous n’aurions pas dit non à un peu plus de clarté dans les zones sombres.

Par défaut, le téléphone utilise le capteur de 50 Mpx et la méthode du pixel binning pour combiner quatre photos de 12,5 Mpx. Une définition suffisante pour consulter les photos sur le téléphone et les partager sur les réseaux sociaux. Si vous zoomez un peu trop dans l’image, on remarque une précision (piqué) qui pourrait être meilleure.

Le mode nuit nous a convaincu par sa capacité à restituer beaucoup de détails de la scène et le fait qu’il ne soit pas trop sujets aux halos lumineux, comme vous pouvez le voir avec la lumière artificielle ci-dessus. Pour obtenir ce résultat, il faudra garder le smartphone stable pendant quelques secondes. Le temps de la prise de vue, l’application photo affiche une croix qu’il faut garder au centre pour un résultat optimal.

Ultra-grand-angle

Avec sa définition de « seulement » 13 Mpx, l’ultra-grand-angle ne peut pas profiter de la combinaison d’images permise par la technologie pixel binning. Cela se ressent dans la gestion de la lumière et la dynamique de l’image qui sont un cran en dessous de ce que peut offrir le module principal. Le piqué est très correct au centre, mais on remarque une perte de précision à mesure que l’on se rapproche des bords de la photo.

Même constat pour les clichés nocturnes, qui restent malgré tout exploitables si vous avez vraiment besoin d’immortaliser la scène la plus large possible malgré les conditions lumineuses difficiles. Le mode nuit est ici indispensable si vous souhaitez un résultat à la hauteur.

Zoom

Bien que nous ne soyons pas sur un téléobjectif périscopique comme cela est le cas chez certaines concurrentes, le zoom optique x3 est un vrai argument du Zenfone 11 Ultra par rapport au Zenfone 10. Ceci étant dit, il profite des mêmes qualités et des mêmes défauts que le module caméra principal.

Au-delà du x3, c’est le zoom numérique qui prend le relai. Asus a mis en avant sa technologie « Hyperclarity » qui se déclenche à partir de 10x et au-delà. Cela fonctionne particulièrement bien sur les textes qui sont parfaitement lisibles. En revanche, on ne peut que constater la perte de qualité du reste de l’image, qui a tendance à ressembler de plus en plus à une peinture à mesure que l’on zoome.

Portraits et selfies

Photo sans mode portrait à gauche, avec à droite / Zenfone 11 Ultra – © 01net

Comme sur le ROG Phone 8, nous n’avons pas vraiment été convaincus par le mode portrait du Zenfon 11 Ultra. En effet, ce dernier semble produit des clichés au détourage hasardeux. On préfèrera prendre une photo classique en se rapprochant du sujet avec le module caméra principal, et profiter de la distance de l’arrière-plan pour un flou (bokeh), moins prononcé, mais plus naturel.

Le module caméra avant de 32 Mpx prend des clichés par défaut de 8 Mpx. Le résultat est convaincant et la définition suffisante pour prendre des selfies. Le mode portrait n’offre pas un détourage parfait et la peau est légèrement lissée, mais rien de rédhibitoire.

Selfie sans mode portrait à gauche, avec à droite / Zenfone 11 Ultra – © 01net

Vidéo

L’Asus Zenfone 11 peut filmer en 8K à 24 i/s (sans HDR) avec une stabilisation adaptative qui s’ajuste en fonction des secousses du téléphone. Plus le téléphone est stable, plus le champ de vision est large. Même chose pour les vidéos en 4K (jusqu’à 60 i/s) qui profitent, en plus, du HDR. En revanche, il faut passer en 1080p pour profiter de la stabilisation « HyperSteady » qui est plutôt réservée aux activités sportives.

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