Greenpeace s’est encore attaqué au Bitcoin… et ça s’est mal fini

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Greenpeace s’est lancée dans une nouvelle offensive à l’encontre du minage de Bitcoin. Malheureusement pour l’ONG, cette dernière initiative ne s’est pas terminée comme prévu.

Greenpeace poursuit sa campagne de communication « Change the code, not the climate » ( Changez le code, pas le climat) à l’encontre du Bitcoin. Depuis l’an dernier, l’ONG cherche en effet à convaincre les développeurs Bitcoin de revoir le code de la cryptomonnaie pour réduire la consommation d’électricité du protocole.

Concrètement, Greenpeace encourage le Bitcoin à se calquer sur l’Ethereum, qui a abandonné la Proof of Work (PoW), ou Preuve de Travail, pour le Proof of Stake (PoS), ou Preuve d’Enjeu, lors de la mise à jour The Merge en septembre dernier. Ce changement de taille a réduit la consommation d’énergie du réseau de 99 %.

Le « Skull of Satoshi »

Dans le cadre de cette campagne d’envergure, qui a déjà coûté plus d’un million de dollars, l’ONG s’est associée à l’artiste activiste Benjamin Von Wong. Celui-ci a imaginé une œuvre d’art destinée à attirer l’attention sur l’impact du Bitcoin sur l’environnement, le « Skull of Satoshi ». Le titre du projet fait référence au nom du mystérieux créateur de la devise numérique, Satoshi Nakamoto.

Ce crâne géant de 3,3 mètres de haut, construit avec des déchets électroniques recyclés, arbore le logo du Bitcoin et des yeux lasers écarlates, en référence aux « laser eyes » adoptés sur certains des plus fervents défenseurs de la cryptomonnaie sur les réseaux sociaux. Dans l’écosystème crypto, cet élément permet à un individu d’illustrer ses perspectives haussières pour le Bitcoin.

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Le Bitcoin, ce désastre écologique ?

Des cheminées de centrales nucléaires, fumantes et inquiétantes, sont fixées sur le crâne. Elles symbolisent la pollution engendrée par la consommation énergétique de l’industrie du minage de Bitcoin. L’œuvre pointe du doigt à nouveau du doigt le mécanisme de la Preuve de Travail, qui demande à de puissantes machines, des Asics, de tourner en continu pour générer du Bitcoin et sécuriser la blockchain.

« Le Bitcoin génère des quantités MASSIVES de pollution et est devenu un obstacle majeur dans notre lutte pour éliminer progressivement les combustibles fossiles », avance la branche américaine de Greenpeace.

D’après les estimations de l’université de Cambridge, le minage consomme plus d’électricité qu’un pays comme le Kazakhstan ou la Finlande. Pour ses détracteurs, le Bitcoin est une catastrophe écologique. Ce constat est évidemment contesté par les acteurs de l’industrie, qui soulignent qu’une grande partie des installations de mining s’est déjà convertie à l’énergie verte. D’après les données du Bitcoin Mining Council (BMC), près de 60 % du minage de Bitcoin repose d’ailleurs sur de l’énergie renouvelable.

Le flop de Greenpeace

Malheureusement pour Greenpeace, les défenseurs du Bitcoin se sont mis à s’approprier le « Skull of Satoshi » en guise d’emblème. Sur Twitter, plusieurs grands noms du minage ont changé leur photo de profil pour afficher l’œuvre de Benjamin Von Wong. Certains artistes de l’écosystème ont même imprimé en 3D des répliques miniatures du crâne. En l’espace de quelques jours, l’œuvre, censée dénoncer les dérives de l’industrie, est devenue un emblème pour les maximalistes, les plus fervents défenseurs du Bitcoin.

Dans un premier temps, le créateur du « Skull of Satoshi » a été déconcerté par la réaction de la communauté crypto. Dans un thread publié sur Twitter, il explique avoir d’abord été « triste » de voir son œuvre, sur laquelle il a passé six mois, être détournée de son message initial :

« J’ai créé le crâne en croyant que le minage de Bitcoin était un simple problème en noir et blanc ».

Par la suite, l’activiste a échangé avec plusieurs apôtres du Bitcoin, dont Daniel Batten, analyste et grand défenseur de l’industrie du minage. En quelques jours, Von Wong a changé d’avis sur le minage de cryptomonnaies. Désormais, il se dit ouvert à l’idée que le Bitcoin puisse être un vecteur de transition énergétique, des énergies carbonées (pétrole, charbon et gaz) aux énergies vertes.

« Dans le monde réel, Greenpeace l’utilisera comme symbole pour expliquer pourquoi Bitcoin doit changer son code. En ligne, c’est devenu une mascotte du potentiel environnemental de Bitcoin », explique Benjamin Von Wong, estimant que le crâne est « hors de mon contrôle ».

Sur son compte Twitter, l’artiste a encouragé les mineurs de Bitcoin et les activistes de Greenpeace à travailler main dans la main pour faciliter cette transition. Il ajoute :

« Si les mineurs de BTC aident à investir dans les énergies renouvelables telles que l’éolien et le solaire pour que le monde ne dépende plus des combustibles fossiles, la campagne de Greenpeace n’aura plus de raison d’être ».

Comme le souligne Benjamin Von Wong, il est impossible d’appliquer une logique binaire au minage de Bitcoin. Tout en consommant une quantité colossale d’électricité et en générant des montagnes de déchets électroniques, l’industrie peut faciliter l’avènement des énergies renouvelables, respectueuses de l’environnement…





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