L’Alliance Atlantique Nord va faire appel aux services de cloud de Google pour héberger des données hautement sensibles. Selon le géant américain, les data seront stockées sur des serveurs physiques qui resteront sur le territoire de l’OTAN, sous contrôle exclusif de l’organisation.
Après AWS et Azure, Google va aussi fournir des services de cloud à l’OTAN, l’Alliance Atlantique Nord. Dans un article de blog du lundi 24 novembre, le géant américain annonce un contrat de « plusieurs millions de dollars » avec une agence de l’OTAN. Sa division cloud lui fournira « des capacités cloud hautement sécurisées et souveraines ».
Dans le détail, il s’agira de fournir des services de cloud et d’IA au Centre d’analyse, de formation et d’éducation de l’OTAN, une agence qui peut traiter de données hautement sensibles, comme celles relatives à la guerre en Ukraine. L’Alliance utilisera « Google Distributed Cloud (GDC) », une solution cloud présentée par le mastodonte américain comme « souveraine », conçue pour les secteurs hautement réglementés, et garantissant des environnements « déconnectés et sécurisés ».
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Des serveurs stockés chez des membres de l’OTAN
Selon Google, les serveurs physiques resteront sur le territoire de l’OTAN, sous contrôle exclusif de l’agence de l’organisation. « Ce partenariat permettra à l’OTAN d’accélérer de manière décisive ses efforts de modernisation numérique tout en maintenant les plus hauts niveaux de sécurité et de souveraineté numérique », a déclaré Antonio Calderon, directeur technique du centre d’analyse de l’OTAN, cité dans le communiqué. Le nombre de millions de dollars du partenariat, et les détails de cette mise en service, n’ont pas été donnés. Le contrat entre Google et l’OTAN n’est pas exclusif. L’alliance atlantique a aussi conclu des accords avec AWS et Microsoft, rappelle The Register, ce lundi 24 novembre.
Pour rappel, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord a été créée en 1949 : le traité de défense collective réunit plusieurs États européens, le Canada, et les États-Unis. Donald Trump, qui estime que les membres européens ne contribuent pas assez financièrement à son budget, a laissé entendre à plusieurs reprises que les États-Unis pourraient ne pas défendre leurs alliés de l’OTAN.
Ce qui n’a pas manqué d’inquiéter les Européens, dépendants du Nouveau continent pour leur défense militaire. Depuis le retour du président américain à la Maison Blanche, et le changement de contexte géopolitique, Google comme ses deux autres concurrents américains (AWS et Azure), qui dominent le marché, cherchent d’ailleurs à rassurer les Européens, en proposant des offres présentées comme « souveraines ». Les capitales européennes sont inquiètes de voir leurs données sensibles, régaliennes ou militaires devenir accessibles à l’administration américaine, en raison de lois extraterritoriales.
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Le Cloud Act oblige par exemple toute société américaine à partager les données qu’ils stockent, même en Europe, avec Washington. Certains pays européens recommandent désormais que leurs données sensibles et celles de leurs administrations soient stockées chez des fournisseurs locaux qui proposent des services de cloud non soumis à des lois extraterritoriales (américaines).
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