Après le concept Scénic en 2022, Renault lance officiellement son Scénic E-Tech. Prévu pour 2024, celui-ci fait des choix radicaux qui pourraient finir par être payants.
Sauvé de justesse d’une mort imminente, le Scénic, monospace iconique s’il en est, avait eu droit l’an dernier à un concept surprise préfigurant d’une nouvelle version. Celle-ci est désormais officielle et s’il était acquis que la renaissance du Scénic serait électrique, il restait tout de même à connaitre les autres caractéristiques de ce qui est désormais un SUV électrique. Renault a donc officialisé son nouveau véhicule électrique lors de l’IAA de Munich. L’événement était attendu, car ce nouveau SUV a pour mission de prolonger le succès de la Mégane E-Tech 100 % électrique.
Afin d’être davantage qu’un SUV électrique de plus sur un marché déjà bien doté, Renault a opté pour certains choix qu’il espère payants. Est-ce assez pour aller chercher la référence de la catégorie, le Tesla Model Y ? Impossible de l’affirmer avant l’essai et l’annonce des prix du nouveau Scénic, mais en attendant, force est de constater qu’il dispose, a minima, de trois atouts de plus que son concurrent. Des arguments qui pourraient compter pour bien des acheteurs potentiels.
De gros airs de 3008
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il convient de s’attarder quelque peu sur le style de ce nouveau SUV. Celui-ci s’est quelque peu éloigné du concept qui avait été dévoilé l’an dernier pour adopter un peu plus la « touche Gilles Vidal », le designer en chef de la marque au losange connu pour avoir changé radicalement le style de Peugeot il y a quelques années. Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver quelques reflets de 3008 ou de 2008 dans ce Scénic, notamment dans la signature lumineuse qui rappelle furieusement les optiques dents de sabre des voitures frappées du Lion.
Toujours côté design, le Scénic pourra opter pour un toit Solarbay, une technologie que Renault a dévoilée sur son Rafale et qui permet d’opacifier à volonté le toit en verre panoramique du véhicule. Mais bien entendu, si ces arguments compteront au moment de choisir, ce n’est pas sur ces détails que le Losange espère faire la différence. Non, le nouveau SUV électrique de Renault a trois autres atouts bien plus importants.
Une grosse batterie pour challenger Tesla sur l’autonomie
Le premier de ces points forts est à chercher du côté du plancher. En effet, Renault a décidé d’y loger une batterie de grande capacité, un bloc de 87 kWh, le plus imposant à ce jour chez le constructeur français. Cette batterie n’est pas tout à fait nouvelle puisqu’il s’agit du modèle qui équipe déjà le Nissan Ariya. Renault fait donc jouer à plein le principe de l’alliance avec son « cousin » japonais. Résultat : une autonomie WLTP affichée de 620 km, largement supérieure aux 533 km du Tesla Model Y dans sa version Grande Autonomie (à 52 990 euros).
Bien entendu, ce niveau de batterie ne sera pas accessible dès l’entrée de gamme. Les Scénic électriques les moins chers disposeront d’une version plus compacte, mais elle aussi bien documentée. Il s’agira de la batterie de 60 kWh à la chimie NMC (Nickel – Manganèse – Cobalt), déjà utilisée sur la Mégane électrique. Dans cette configuration, le nouveau SUV de Renault atteindrait tout de même 420 km avec une seule charge.
En plus du choix de batterie, le futur propriétaire du Scénic aura aussi à choisir entre deux niveaux de motorisations. Le plus abordable est un moteur de 125 kW (soit 170 ch) offrant 280 Nm de couple. Quand à la version la plus performante, elle disposera d’un bloc de 160 kW (soit 217 ch) pour 300 Nm de couple.
Android Automotive : l’allié solide signé Google
Le second argument de choc du futur Scénic se trouve dans l’habitacle. Il s’agit de son système d’exploitation. Depuis deux ans maintenant, Renault a décidé de confier les clés de sa partie logicielle à Android Automotive, dans un système appelé OpenR Link, sorte de surcouche propriétaire telle qu’on les connait sur les smartphones.
Le Scénic profitera donc d’Android Automotive 12, la dernière version du système qui sera chargée d’animer les deux écrans principaux. Sur ce point, le dernier SUV reprend l’intérieur de la Mégane ou encore du Rafale avec un écran d’instrumentation au format paysage et un autre, pour l’infodivertissement au format portrait. En plus des fonctions désormais classiques telles que les mises à jour en OTA (over the Air) ou encore le planificateur d’itinéraire, Android Automotive intègre dans cette version une touche d’intelligence artificielle. Ainsi, en fonction des conditions, le système pourra être en mesure de proposer certains réglages, notamment au niveau de la climatisation directement au conducteur.
Enfin, là encore, à l’inverse de Tesla, le système de Google opte pour l’ouverture. Si OpenR ne vous convainc pas, il sera toujours possible de le remplacer temporairement par CarPlay ou Android Auto, en utilisant votre smartphone.
Made in France
Le dernier argument massue du Scénic pourrait sembler anodin pour certains, mais il pourrait avoir une énorme conséquence sur le prix final. En effet, Le Scénic E-Tech 100% électrique sera fabriqué en France et plus précisément dans l’usine de Douai, là même ou Renault produira la future R5 électrique.
En dehors de l’aspect made in France, qui peut être considéré comme un argument à lui seul, ce choix valide également la possibilité pour le futur Scénic d’être éligible au futur bonus écologique. Pour ce dernier point, il faudra sans doute attendre l,’annonce des prix. Renault n’a pas encore communiqué sur ce sujet, mais la marque française aurait tort de se priver d’un tel avantage au moment même où une bonne partie de la concurrence pourrait ne plus pouvoir bénéficier de ce coup de pouce financier.