Pour la première fois, les revenus et les pertes de Doctolib ont été révélés : ses chiffres étaient toujours dans le rouge en 2022, bien que la plateforme soit utilisée par des millions de Français et de nombreux médecins. La licorne compte atteindre la rentabilité en 2025.
C’est devenu le passage quasi obligé des Français pour prendre un rendez-vous médical, et pourtant : Doctolib, la licorne française la plus valorisée en France, qui permet à des millions de Français de trouver des créneaux chez des généralistes et des spécialistes, affichait en 2022 des pertes importantes, révèle mardi 16 juillet le magazine Marianne.
La licorne valorisée aujourd’hui à près de 6,4 milliards d’euros n’est pas obligée de publier ses comptes. Et jusqu’à présent, aucune information financière ne filtrait de la plateforme, hormis des levées de fonds, et des chiffres avancés par Doctolib démontrant un taux de fréquentation élevé. Le rideau s’est un peu levé il y a deux jours sur ses résultats financiers, grâce à un document de Bpifrance auquel Marianne a eu accès. La banque publique est l’un des investisseurs de la plateforme – une qualité qui lui permet d’avoir accès à des informations confidentielles, comme les comptes de la licorne.
168 millions de pertes en 2022, mais Doctolib compte être profitable en 2025
Dans ce document de Bpifrance, on apprend qu’en 2022, Doctolib n’était toujours pas rentable, rapportent nos confrères. La plateforme affichait même 168 millions d’euros de pertes. Son chiffre d’affaires était de 217 millions d’euros, pour des dépenses atteignant les 400 millions. Un rendez-vous pris sur la plateforme lui coûtait, cette année-là, 80 centimes, contre seulement 46 centimes de revenus, ajoute Marianne. Interrogée par l’AFP le lendemain, la plateforme a confirmé ces chiffres, avant d’en avancer d’autres – meilleurs, et plus récents.
Selon un porte-parole de la plateforme, les ventes annuelles « à date dépassent les 300 millions d’euros ». La plateforme compte être « profitable au cours de l’année 2025, tout en bénéficiant d’une marge de manœuvre importante financièrement », a-t-il précisé chez nos confrères, avant d’ajouter que « les déficits passés sont volontaires, contrôlés, et liés à nos investissements pour le futur ».
12% de Doctolib détenu par Bpifrance
Les licornes nécessitent d’immenses investissements et sont généralement déficitaires les premières années, avant d’atteindre une rentabilité. Uber n’a par exemple présenté des comptes positifs que l’année dernière, après quatorze ans d’existence.
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Fondée en 2013, Doctolib a fini par devenir incontournable pendant la crise sanitaire. Le gouvernement l’avait chargée de la gestion des rendez-vous de vaccination anti-Covid. La pépite française est désormais un maillon essentiel du système français de santé, gérant les rendez-vous allant des hôpitaux aux laboratoires d’analyses, des professions paramédicales aux médecins généralistes ou spécialistes. La licorne est encore sous pavillon français – notamment grâce à Bpifrance, qui y a investi d’importantes sommes, rapporte Marianne. La banque d’investissement aurait acquis près de 12 % du capital de la start-up, en y injectant 211 millions d’euros depuis 2017. Pour autant, les données de Doctolib – qui englobent les données de santé des millions de Français – sont hébergées par une entreprise américaine : une filiale d’Amazon.
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Source :
Marianne