Le groupe Intel affronte toujours une période difficile et reste pour le moment sans nouveau dirigeant après le départ de Pat Gelsinger, la direction étant confiée à deux co-CEO par intérim en attendant de trouver un nouveau patron.
L’année 2024 a été redoutable pour la firme qui a enchaîné les trimestres de perte et se raccroche à son projet de fonderie IFS (Intel Foundry Services) qui repose essentiellement sur le succès de son procédé de gravure Intel 18A (équivalent 1,8 nm) et sa capacité à attirer rapidement des clients.
En attendant de savoir si cette stratégie de longue haleine va fonctionner, il faut serrer les dents et resserrer les rangs. Intel a annoncé ainsi que son projet Falcon Shores de GPU destiné à l’intelligence artificielle ne verra finalement pas le jour et ne sera qu’un projet de recherche pour mieux lancer la génération suivante Jaguar Shores capable de répondre aux besoins des datacenters IA.
Les prochains processeurs Xeon décalés
Intel a clairement manqué le virage des composants IA et la firme se débat pour tenter de raccrocher les wagons. Certes, elle peut compter sur l’accélérateur Gaudi3 mais elle doit confirmer dans le même temps qu’il n’a pas atteint le volume espéré de 500 millions de dollars de revenus en 2024.
Intel se voit également contraint de repousser quelque peu la fenêtre de lancement des premiers processeurs Intel Xeon gravés en Intel 18A et baptisés Clearwater Forest. Ils sont désormais programmés pour le premier semestre 2026.
Le problème reste que la firme de Santa Clara misait sur la disponibilité précoce de son procédé pour prendre des parts de marché à ses concurrents, à commencer par le fondeur taiwanais TSMC.
Entre ses retards d’exécution et la volonté de TSMC d’accélérer ses projets en 2 nm et en-deça, il y a de nouveau un risque de voir les gros clients rester à Taiwan, à moins que la stratégie agressive de relocalisation de la production voulue par Donald Trump ne change la donne.
Panther Lake et Nova Lake en bonne voie
Intel assure cependant que les processeurs grand public seront lancés dans les temps. Cela commencera avec Panther Lake, les premiers processeurs mobiles premium gravés en Intel 18A qui sont calés pour le second semestre 2025 et qui prendront la suite de l’actuelle plate-forme Lunar Lake.
Ensuite arriveront les processeurs Nova Lake qui seront en principe déclinés en processeurs pour PC de bureau et pour PC portables, dont Intel confirme une fenêtre de lancement en 2026.
En parallèle, la mise en place du service de fonderie IFS, même sans son initiateur. La stratégie est trop avancée pour l’abandonner mais tout reste à faire pour convaincre les clients des qualités du procédé Intel 18A.
La firme devrait pouvoir démarrer la production cette année mais il faudra encore de longs trimestres avant d’espérer en tirer les premiers revenus. En attendant, les tavaux sur la suite, Intel 16A et Intel 14A, se poursuivent mais les détails restent chiches.