Entre la famille actuelle « Alchemist » et la future génération « Battlemage » prévue à partir de 2024, Intel va lancer une gamme intermédiaire « Alchemist+ » de GPU milieu de gamme. Quant à Battlemage, ce sera la première génération vraiment haut de gamme (enthousiast) d’Intel !
Le monde des processeurs graphiques (GPU) est désormais une danse à trois, et une fuite d’informations vient de dévoiler une partie des plans à court termes du « petit » challenger qui s’est fraîchement invité dans l’arène : Intel. Dans une vidéo de la chaîne RedGamingTech, on y voit une diapositive à l’apparence tout à fait authentique. Un peu datée – elle semble avoir été publiée au 3e trimestre 2022 –, la slide montre les modèles actuels… ainsi que les différents modèles et générations à venir jusqu’au 3e trimestre 2024 !
Pour comprendre le graphique, il faut rappeler que comme Nvidia, Intel a donné des noms à ses générations d’architecture graphique. Mais alors que le premier donne des noms de savants (Turing, Ampere, Ada Lovelace), Intel est parti dans un univers de geeks héroïc-fantasy. La génération actuelle s’appelle Alchemist (alchimiste), la seconde sera Battlemage (mage de combat), etc. Les cinq premiers GPU de la gamme Alchemist sont connus : il s’agit des A770 16 go (ACM SKU1), A770 8Go (ACM SKU2), A750 8 Go (ACM SKU3), A380 6Go (ACM SKU6) et A310 4Go (ACM SKU7). Et la slide qu’Intel a laissé filé de dévoilé non seulement les positionnement de sept nouvelles références, mais aussi les générations auxquelles elles appartiennent.
Alchemist et Alchemist+ pour le milieu de gamme, Battlemage pour 2024
Si Intel reste fidèle à sa feuille de route, l’entreprise devrait lancer deux nouvelles références basées sur Alchemist d’ici à quelques semaines. Positionnées entre les cartes mainstream (A310, A380) et Performance (en dessous de la A750) actuelles, les « ACM SKU4 » et « ACM SKU5 » complèteront la gamme avec une consommation cible de 150W.
La surprise vient au 3e trimestre puis 4e trimestre 2023 où deux cartes inaugureront une gamme temporaire appelée « Alchemist+ » celle lancée au 3e trimestre remplacera les modèles d’entrée de gamme, alors que la suivante devrait prendre le relai de la A750 actuelle. Un mouvement qui n’est pas sans rappeler les version « Super » ou « Ti » de Nvidia, où des versions légèrement remaniées et plus performantes de quelques pourcents (parfois aux alentours de la dizaines de pourcents) voient le jour un an après.
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Finalement, le graphique montre une commercialisation de masse dans le courant du 2e trimestre 2024 pour les premières cartes de la future architecture graphique « Battlemage ». Outre la remplaçante des cartes A770, on note surtout une puce qui vient se placer un à deux crans au-dessus des fleurons actuels d’Intel. Il s’agira de la première puce qu’Intel place dans la catégorie la plus haut de gamme de son tableau – « Enthousiast ». Et si elle sera au-dessus de ses cartes actuelles en termes de performances (mais prête à affronter quelles cartes concurrentes ?), elle le sera à TDP constant par rapport aux cartes actuelles (225W max).
Intel vraiment engagé (et sur la bonne voie ?)
Toutes les fuites d’informations n’ont pas la même valeur… Ni la même origine. Impossible ici de savoir si le graphique a été « récupéré » à l’insu d’Intel. Ou si, de près ou de loin, des équipes d’Intel l’auraient laissé volontairement fuiter. Ce que l’on peut dire en revanche, c’est que cette feuille de route sert les intérêts de l’entreprise dans un domaine : montrer qu’elle est engagée dans le long terme dans le développement de GPU grand public. Et faire taire des rumeurs par la bande.
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En effet, depuis que l’entreprise a annoncé en janvier 2020 se lancer dans le segment graphique, des Cassandre enterrent sa division GPU tous les trois mois. Sous des raisons de « l’inconsistance » de l’entreprise », du « non-sens économique », de « la taille du marché » ou encore de la « domination de Nvidia qui ne laisse que des bouts à AMD ». Sans parler des retards (avérés) de l’arrivée de la première génération. Des retards en partie causés par la guerre en Ukraine – l’équipe qui s’occupait de la compatibilité des drivers avec les jeux (notamment les anciens titres) était basée en Russie !
Les feuilles de route GPU aujourd’hui, ainsi que celle de ses processeurs – dans lesquels Intel intègre son savoir-faire graphique – donnent désormais une vision à deux ans des plans du géant des semi-conducteurs. Et si on est en droit de s’interroger sur l’évolution des performances de ses puces, on doit cependant enfin admettre qu’Intel a bien des plans longs termes pour ses GPU.
Source :
DigitalTrends