J’ai testé le Wi-Fi Starlink d’Air France : voici mon verdict

J'ai testé le Wi-Fi Starlink d'Air France : voici mon verdict


Air France promet une révolution avec le Wi-Fi Starlink gratuit dans ses avions. J’ai pu le tester sur un vol.

Et si l’avion vous offrait une connexion comme à la maison ? Dans les airs, les voyageurs ont longtemps semblé condamnés à rester injoignables, mais cette époque est en passe d’être résolu.

Depuis septembre, Air France propose du WiFi haut débit gratuit dans ses avions grâce au réseau Starlink d’Elon Musk. La technologie de SpaceX doit faire oublier des années de difficultés pour les utilisateurs, souvent confrontés à des connexions anémiques, tout juste suffisantes pour envoyer un message WhatsApp, et encore.

À l’annonce de l’arrivée du WiFi très haut début dans les avions d’Air France, j’étais curieux et j’ai voulu voir par moi-même. Dans le cadre d’un voyage presse, j’ai embarqué à bord d’un Embraer 190, l’un des premiers appareils équipés. J’ai ainsi pu tester, en conditions réelles, cette nouveauté.

Mon test du Wi-Fi Starlink dans un avion : un débit qui décoiffe

Comme auparavant, on active le mode avion, on se connecte au réseau Wi-Fi de l’avion, et une page s’ouvre. Il suffit alors de se connecter à son compte Flying Blue. Pour ceux qui n’en ont pas, pas de panique : on peut en créer un gratuitement en quelques secondes, directement à bord. Quelques clics plus tard, me voilà connecté. La méthode n’a pas changé contrairement au SSID puisqu’on passe de AirFranceCONNECT à AirFranceWifi.

Le premier réflexe, c’est bien sûr de lancer un test de vitesse et la claque arrive très vite. Le compteur s’affole et propose des débits descendants qui approchent régulièrement les 300 Mbps, avec même un pic à plus de 500 Mbps.

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Certes, on n’arrive pas au niveau de la fibre la plus rapide disponible dans l’Hexagone, mais cette vitesse rarement vu dans un avion est plus que confortable.

Speedtest Airfrance Starlink
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Elle m’a permis de streamer une série en 4K sur Netflix, de regarder des vidéos YouTube, de lancer un téléchargement ou encore de naviguer dans un confort absolu. Pendant tout le vol, la connexion est restée parfaitement stable. Pas la moindre coupure, pas le moindre ralentissement. Une expérience fluide qui ferait presque oublier qu’on est dans un avion.

Le débit montant (upload) n’est pas en reste et oscillait entre 30 et 40 Mbps dans la plupart de mes tests, avec un pic à plus de 100 Mbps. Cela peut dépendre de l’application de test et du serveur, mais les prestations sont honorables. Elles sont suffisantes pour envoyer des fichiers et même uploader une vidéo sur YouTube en quelques minutes.

Nperf Airfrance Starlink 1
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Quant à la latence, elle est suffisante pour couvrir la quasi-totalité des besoins. Seuls les jeux en ligne les plus exigeants pourraient lui résister.

Comment une telle performance est-elle possible ?

La réponse tient en trois lettres : LEO pour Low-Earth Orbit ou orbite terrestre basse. Contrairement aux anciens systèmes Wi-Fi par satellite qui utilisaient des satellites géostationnaires à 35 000 km d’altitude (GEO), Starlink s’appuie sur une constellation de milliers de petits satellites qui gravitent à seulement 550 km de la Terre.

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Grâce à cette proximité, la distance que le signal doit parcourir est considérablement réduite, ce qui fait chuter la latence (le temps de réponse). C’est ce qui rend possible des usages en temps réel comme le jeu en ligne ou les appels vidéo. De plus, les satellites communiquent entre eux grâce à un réseau laser, assurant une couverture mondiale continue, même au-dessus des océans ou des pôles.

Gratuit, mais à quel prix ? On décrypte le modèle Flying Blue

La grande force d’Air France, c’est de proposer ce service gratuitement. Enfin, presque. L’accès est conditionné à la possession d’un compte Flying Blue, le programme de fidélité de la compagnie. C’est une stratégie très maligne. Plutôt que de facturer le Wi-Fi, Air France l’utilise comme un produit d’appel pour enrichir sa base de données clients et fidéliser les voyageurs.

Starlink Airfrance Connexion
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Cependant, tout n’est pas encore parfait et le déploiement est progressif. D’ici fin 2025, seuls 30 % de la flotte seront équipés et il faudra attendre fin 2026 pour atteindre les 100 %. Il est donc impossible de savoir au moment de la réservation si votre avion disposera de la connexion Starlink. On risque de se retrouver pendant encore de longs mois avec une situation à deux vitesses : d’un côté, le très haut débit gratuit, de l’autre, l’ancien système payant et poussif. Une source potentielle de frustration pour les passagers.

Les nouvelles questions que pose l’hyperconnexion en vol

Cette avancée soulève aussi de nouvelles questions. La première est celle de la confidentialité et concerne la collecte des données de navigation. Comme au sol, il reste possible d’utiliser un VPN pour protéger sa vie privée. En effet, ces derniers ne sont pas bannis.

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L’autre préoccupation, c’est l’impact sur la tranquillité en cabine. Si tout le monde se met à passer des appels vidéo, l’avion risque de se transformer en open-space bruyant. Air France devra sans doute établir des règles claires pour préserver la sérénité du voyage.

Mon verdict : un tournant majeur pour le voyage aérien

Malgré ces quelques réserves, l’arrivée de Starlink chez Air France est un véritable tournant. La compagnie frappe un grand coup et met une pression énorme sur ses concurrents européens, qui semblent soudainement appartenir à une autre époque.

Pour nous, passagers, c’est la fin annoncée d’une des dernières zones blanches de notre quotidien. Le temps de vol n’est plus une parenthèse déconnectée, mais un moment où l’on peut choisir de travailler, de se divertir ou de communiquer, exactement comme au sol. Une liberté qui change tout, mais cette expérience m’incite à me demander si cette parenthèse déconnectée forcée n’était finalement pas une bonne chose. Certes, on peut toujours désactiver le Wi-Fi sur son téléphone, mais la tentation d’être toujours connecté est désormais très grande.

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