« J’arrête de poster, mais je ne vais pas fermer mon compte, j’étais là avant Elon Musk »

« J’arrête de poster, mais je ne vais pas fermer mon compte, j’étais là avant Elon Musk »


« Oncle Steve a parlé ! » Harlan Coben a quasiment eu l’air de lever son verre sur la plateforme Threads, pour célébrer l’arrivée de l’autre maître du thriller, Stephen King, tout juste après avoir quitté X. Son accueil avait des airs de bar qui s’anime d’une nouvelle population, quand celui du trottoir d’en face a changé de propriétaire.

Ceux qui ont traversé la rue l’ont fait à différents moments : quand Elon Musk a racheté Twitter. Quand il a rétabli des comptes néonazis au nom de la liberté d’expression. Quand il a décidé, en juin, d’anonymiser les likes pour que les utilisateurs puissent s’enthousiasmer pour ses propos antimigrants ou quand il s’est mis à partager des fausses informations (généralement précédé de « wow » ou « intéressant »). Quand il a mis sa plate-forme au service de la campagne de Donald Trump. Quand, après la victoire, X est devenu l’outil du prochain gouvernement dont il influence la composition à coups de sondages. Ceux qui ont tardé ont beau se dire qu’ils restaient là pour rester en contact avec d’autres points de vue, les followers, telles des grenouilles, n’ont pas forcément senti la température de l’eau chaude d’Elon Musk augmenter.

Partir ou rester ? Alors que la question semblait n’avoir que deux réponses possibles s’est pourtant développé tout un nuancier de stratégies de boycott. Parmi lesquelles : poster sur plusieurs plateformes, clamer qu’on va partir l’année prochaine, garder son compte X mais cesser d’y publier, y remplacer son nom d’utilisateur par son adresse sur une autre plate-forme ou, comme le Guardian, annoncer qu’on n’y sera plus présent mais que les journalistes de la rédaction pourront encore l’être.

A quoi on les reconnaît

En dehors de leur présence sur X, ils sont intransigeants sur l’indépendance : ils n’ont rien trouvé à redire à la fermeture de la chaîne russe RT en France et n’ont pas compris que des journalistes restent au Journal du dimanche après sa reprise par Vincent Bolloré. Ils ont cherché des justifications pour rester sur X à coups de métaphores généralement bancales pour une situation sans équivalent – un milliardaire propriétaire d’un média participatif au service d’un gouvernement. Ils savent que ceux qui sont partis sur la plateforme Mastodon, au moment du rachat de Twitter par Elon Musk, ont disparu dans un grand trou noir. Ils ne parlent pas de leurs followers mais de leur « communauté ».

Comment ils parlent

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