Meta se débat depuis toujours avec un mythe urbain (à moins que ?) : Facebook et Instagram écouteraient discrètement les conversations des utilisateurs avec leurs proches pour mieux leur refourguer des publicités ciblées. Il est en effet assez troublant de constater que les pubs qui s’affichent sur les réseaux sociaux proposent des produits ou des services dont on n’a parlé qu’à voix haute, sans jamais les avoir cherchés en ligne. Hasard ?
Adam Mosseri, le patron d’Instagram, l’affirme sans ambages : Meta « n’écoute pas » ce que racontent les utilisateurs au travers du micro des smartphones. Ce serait une « une grave violation de la vie privée», affirme-t-il (même si Meta a déjà été pris la main dans le pot de confiture). Le dirigeant ajoute aussi, pragmatique, que cela « viderait la batterie de l’appareil ». Mais alors, si le géant des réseaux sociaux n’écoute pas aux portes, d’où viennent ces pubs à la clairvoyance étonnante ?
Espionnage ou pas ? Le mythe a la vie dure
Pour expliquer pourquoi on voit parfois des publicités liées à un sujet de conversation récent, Adam Mosseri avance plusieurs pistes : l’utilisateur a peut-être déjà cliqué ou recherché ce produit en ligne, puis l’annonceur a payé Meta pour cibler les personnes intéressées. Les publicités peuvent aussi s’appuyer sur les centres d’intérêt d’amis ou de profils similaires, ce qui peut donner l’impression troublante d’une coïncidence.
Il se peut aussi que l’on ait déjà croisé une réclame sans l’enregistrer consciemment, avant d’en parler à un ami. Et le hasard existe aussi, indique-t-il. Toutes ces raisons sont certainement valides, mais elles ne suffiront pas à enterrer ce mythe urbain. Mosseri l’admet, « je sais que certains d’entre vous ne me croiront tout simplement pas, peu importe comment j’essaie de l’expliquer. »
Le soupçon reste tenace : Meta n’en est pas à son premier démenti sur ce sujet. Depuis des années, l’entreprise répète qu’elle n’exploite pas les micros des smartphones pour affiner la réclame ciblée, que ce soit par communiqué officiel, devant le Sénat américain ou dans ses documents d’aide en ligne. Mais comme souvent avec Meta, l’ombre de ses précédents écarts en matière de vie privée plane encore.
Et au fond, pour beaucoup d’utilisateurs, les arguments d’Adam Mosseri ressemblent à s’y méprendre à ceux que tiendrait justement une entreprise qui écouterait réellement les conversations !
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Source :
The Verge