Les cryptomonnaies, dont Bitcoin, ne sont pas les seules applications possibles de la blockchain dans l’univers de la finance.
Les acteurs institutionnels, dont les banques centrales, s’intéressent eux aussi au potentiel de cette technologie.
La tokenisation pourrait ainsi représenter la prochaine transformation majeure du secteur. Mais s’il y a un domaine dans lequel la finance décentralisée continue de susciter d’importantes réserves, c’est celui de la sécurité.
Le smart contract rouage essentiel de la blockchain
Pour apporter des réponses concrètes à ces défis, deux institutions françaises collaborent : la Banque de France et le Campus Cyber. Cette collaboration a été initiée quelques mois auparavant au travers de l’initiative Mission Smart.
En partenariat, la banque centrale française et le Campus lançaient un appel à solutions axé sur la protection des smart contracts, un composant essentiel des usages de la blockchain pour l’industrie de la finance.
Banque de France et Campus Cyber s’attaquent à présent au second round de la Mission Smart par le biais d’un nouvel appel à projets. Étudiants et startups sont invités à participer au “défi” visant à développer une solution open source.
Une solution open source de sécurité
L’application attendue devra spécifiquement porter sur la sécurisation des smarts contracts. Quant au choix de l’open source, il est justifié par la volonté de faire bénéficier “l’ensemble de l’écosystème des enseignements et des avancées réalisés dans ce domaine.”
Les candidats au challenge ont jusqu’au 22 septembre pour déposer leur dossier auprès du Lab de la Banque de France. Les participants auront ensuite jusqu’au 1 janvier 2025, soit 3 mois, pour développer leur solution.
Les trois meilleurs dossiers accéderont à un programme d’incubation d’un an au sein du CyberBooster, “le 1er incubateur français dédié à la cybersécurité”. Depuis sa création en décembre 2021, le CyberBooster a accompagné plus de 30 startups de la cybersécurité.
Un cadre de confiance pour la finance
La fragilité des smart contracts est à l’origine de nombreuses attaques et vols de tokens sur le marché de la finance décentralisée ou DeFi. En 2022, Chainalysis comptabilisait plus de 120 hacks de services crypto, principalement dans la DeFi. La valeur des tokens volés dépassait les 3 milliards de dollars.
Si les banques centrales se montrent souvent hostiles à l’égard de ces actifs numériques, cette hostilité épargne généralement la technologie blockchain. Elle « pourrait apporter, je le souligne, d’indéniables bénéfices au fonctionnement des marchés financiers en matière de transparence ou d’instantanéité », déclarait ainsi le gouverneur de la Banque de France lors de la French Fintech Week 2023.
Mais pour François Villeroy de Galhau, ces bénéfices ne seront possibles qu’à condition d’en maîtriser les risques et d’en accompagner les développements. La réponse réglementaire des autorités a notamment pris la forme du régime pilote.