La Banque mondiale publie son éditeur de métadonnées en open sour …

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La Banque mondiale annonce le lancement de son premier logiciel libre, un éditeur de métadonnées. Le Metadata Editor est «une application légère permettant de structurer et de publier des métadonnées statistiques, désormais accessible au public sur le dépôt GitHub de la Banque», sous licence MIT, «complétée par des dispositions légales spécifiques à la Banque».

« En faveur des biens publics »

Dans son billet de blog, l’institution financière explique qu’elle «défend depuis longtemps la transparence des données. Les plateformes de données ouvertes, les indicateurs mondiaux et la recherche reproductible sont devenus les piliers de son travail de connaissance. Mais dans de nombreux contextes opérationnels, l’accès aux données brutes ne suffit pas. Transformer les données en informations pertinentes nécessite des outils: des logiciels permettant de structurer les métadonnées, d’exécuter des modèles, de mettre à jour les systèmes et d’intégrer les résultats aux plateformes nationales.»

D’où ce partage d’un éditeur de métadonnées, une publication qui «marque plus qu’une simple étape technique. Elle reflète une évolution structurelle dans la manière dont la Banque partage ses données et ses connaissances. Pour la première fois, il existe un cadre institutionnel clair pour rendre les logiciels développés par la Banque ouverts, réutilisables et légalement partageables, faisant progresser l’engagement de la Banque en faveur des biens publics, de la transparence, de la science ouverte et de l’impact à long terme sur le développement, comme le souligne le Pacte pour l’action en matière de connaissances» [PDF].

Un outil interne au départ

L’éditeur de métadonnées a été initialement créé pour aider les équipes de la Banque à gérer les métadonnées statistiques, afin «de produire des métadonnées de haute qualité, essentielles pour rendre les données sur le développement crédibles, accessibles, interopérables, exploitables et compatibles avec l’IA. Son utilité a rapidement été reconnue au-delà des flux de travail internes de la Banque. Les offices nationaux de statistique, les partenaires internationaux et les institutions universitaires ont exprimé leur intérêt pour l’utiliser et l’adapter à leurs propres systèmes de documentation. Depuis sa publication en open source, cet intérêt s’est traduit par une collaboration concrète. PARIS21, hébergé par l’OCDE, co-investit dans le développement de nouvelles fonctionnalités et se joint aux actions de sensibilisation menées auprès des offices nationaux de statistique intéressés dans les pays à revenu faible et intermédiaire» [NDLR : créé en 1999 et intégré à l’OCDE, Paris21 (Partenariat statistique au service du développement au XXIe siècle) associe l’ONU, la Commission européenne, l’OCDE, le FMI et la Banque mondiale].

«L’adoption des licences open source par la Banque mondiale a été rendue possible par le développement d’un nouveau cadre institutionnel, conçu pour garantir la clarté juridique tout en maximisant la réutilisation. Ce cadre, développé en collaboration avec le Bureau de la sécurité de l’information, prend également en compte ces considérations. Des outils comme le Metadata Editor sont désormais publiés sous la licence MIT, un modèle permissif largement utilisé dans la communauté open source. Pour refléter le statut institutionnel de la Banque en tant qu’organisation intergouvernementale, la licence comprend un avenant qui préserve les protections juridiques uniques de la Banque et définit un processus neutre de résolution des litiges. Ces ajustements garantissent que la Banque peut participer pleinement à l’écosystème open source sans compromettre sa position juridique.»

« Un élément essentiel du partage des connaissances »

La Banque mondiale souligne que son éditeur de métadonnées «est plus qu’un simple outil logiciel: c’est une démonstration de ce qui est désormais possible. Il représente une catégorie plus large de logiciels du secteur public: des outils à l’attrait commercial limité, mais à forte valeur publique, notamment dans les environnements pauvres en données ou aux ressources limitées. Ces outils sont souvent adaptés aux besoins opérationnels, mais peuvent être généralisés, localisés et étendus avec une base adéquate.»

«Cette publication …) marque le début d’une nouvelle phase dans le travail de la Banque en matière de connaissances. Les logiciels libres font désormais partie intégrante de la panoplie institutionnelle, rejoignant les données et les publications comme un élément essentiel du partage des connaissances de la Banque. À mesure que davantage d’outils suivent ce modèle, la Banque mondiale est mieux placée pour soutenir la recherche reproductible, le renforcement des capacités numériques et l’innovation pilotée par les pays, en utilisant les logiciels non seulement comme un mécanisme de diffusion, mais aussi comme un bien public à part entière.»

Dans un communiqué, l’institution expose (PDF) son approche des logiciels libres illustrée par cette première étape:

«Il ne s’agit pas seulement d’une mise à jour des licences: cela reflète une évolution plus profonde de notre conception des biens publics numériques. Les outils développés grâce à des financements publics doivent être réutilisables, adaptables et disponibles bien au-delà de leurs cas d’utilisation initiaux. Dans de nombreux contextes, les systèmes propriétaires ou développés par des consultants se sont avérés coûteux et difficiles à pérenniser. L’open source offre une alternative plus flexible et transparente.»

«Notre parcours vers la connaissance ouverte a commencé avec les données. Au cours de la dernière décennie, nous avons lancé des plateformes de données ouvertes, des tableaux de bord publics et des indicateurs mondiaux. Mais pour de nombreuses institutions publiques, les données seules ne suffisent pas. Elles ont également besoin d’outils pour gérer et exploiter efficacement ces données. La publication du code en même temps que les données permet aux utilisateurs d’appliquer des méthodes éprouvées sans avoir à repenser les systèmes ni à recourir à des fournisseurs propriétaires. Cela renforce également la reproductibilité. Notre référentiel de recherche reproductible héberge des scripts, de la documentation et des données qui rendent le travail analytique vérifiable et exploitable. Le code ouvert va encore plus loin dans cette transparence. La création d’un compte GitHub pour la Banque mondiale a été une étape fondamentale. Elle a créé une plateforme partagée pour la publication du code, l’engagement des contributeurs et l’harmonisation avec les communautés techniques externes. Grâce au nouveau cadre de licences en place, nous pouvons désormais publier du code avec la même confiance que celle que nous accordons à nos données et publications.»

Politique d’open source et d’open data

La Banque mondiale s’est dotée d’un bureau du programme open source (OSPO), dirigé par Bryan Cahill. Ce bureau «assure la coordination et la révision internes, gère notre présence sur GitHub, élabore des orientations et accompagne les équipes dans la gestion des licences et des publications. Il représente également la Banque au sein des communautés open source externes, notamment la Communauté de pratique open source des Nations Unies (désormais Open Source United).»

La Banque mondiale est une institution financière internationale qui accorde des prêts et autres appuis financiers à des pays en développement pour des projets d’investissement (Wikipédia). En 2019, elle a notamment publié «Open Source for Global Public Goods», une note technique sur l’exploitation des logiciels open source pour les biens publics mondiaux, en particulier dans des environnements aux ressources limitées.

La même année 2019, cet article de CIO-Online présentait un exemple de la politique d’open data de la Banque mondiale, qui a agrégé des sources de données pour construire une modélisation du réseau routier au Pérou: «Le défi numéro un consistait à mixer de multiples sources de données, principalement de trois types : les bases de données Open Source, comme celles renfermant des données vectorielles à l’image d’OpenStreetMap, les données optiques, notamment issues des données de vidéosurveillance, et les données émanant de radars à synthèse d’ouverture (SAR), permettant de comprendre l’état de surface du réseau routier», détaillait Aija Stokenberga, économiste senior à la Banque mondiale.

Sur son site en français, la Banque mondiale publie un guide pratique de l’open data. Elle publie elle-même de nombreuses données sur le développement dans le monde, dans son portail Data360, essentiellement sous licence Creative Commons Paternité.

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