Le rêve de l’électrique vire au casse-tête financier à la revente et les véhicules zéro émission perdent leur valeur à vitesse grand V. Chères en concessions, mais bradées cinq ans plus tard… les chiffres de l’occasion sont sans appel.
Le passage à l’électrique est souvent présenté comme un investissement d’avenir. Pourtant, la réalité financière du marché de l’occasion a de quoi faire l’effet d’une douche froide. Si acheter propre coûte cher, revendre peut coûter encore plus gros.
Les règles du marché de l’occasion sont cruelles, quelle que soit la motorisation. Comme le rappelle Roberto Pestana, expert valorisation chez Leboncoin : « Une voiture neuve perd environ 20 % de sa valeur dès sa première année de mise en circulation ». Au bout de cinq ans, c’est généralement 50 à 60 % du capital qui s’est envolé.
Sauf que pour les électriques, la sanction est bien plus lourde. Selon les données croisées du Parisien et de Leboncoin, ces modèles subissent une décote près de 50 % supérieure à celle de leurs homologues essence.
Une dégringolade qui n’épargne personne
Les marques « accessibles » ne sont pas les seules à souffrir. Le massacre est généralisé et si vous avez acheté une citadine branchée en 2020, le bilan comptable fait mal.
Prenons l’exemple de la Peugeot e-208. Vendue neuve autour de 35 000 euros il y a cinq ans, elle ne vaut plus que 13 600 euros aujourd’hui. C’est plus de 21 000 euros évaporés, soit une chute vertigineuse de -61 %. Même constat pour la Renault Zoé qui affiche une décote de -63 %.
Le segment premium ne fait pas office de refuge. Un DS3 Crossback ? -61 %. Une Audi E-Tron ? -65 %. C’est une véritable saignée financière pour les premiers propriétaires.
La batterie : le coupable idéal
Pourquoi un tel désamour ? Le cœur du problème est littéralement le cœur de la voiture : la batterie.
« La capacité d’une batterie diminue avec le temps et les cycles de charge. Les acheteurs d’occasion sont préoccupés par la durée de vie restante et le coût potentiel de son remplacement », décrypte un expert du secteur.
C’est la double peine. Non seulement la batterie s’use, mais la technologie avance trop vite. Les nouvelles générations chargent plus vite et vont plus loin, rendant instantanément les modèles de 2020 obsolètes aux yeux des acheteurs.
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Tesla : le champion de l’instabilité
Même l’américain Tesla, pourtant roi du secteur, n’échappe pas au violent décrochage. La Model 3, star du marché, voit sa valeur fondre de 59 % en cinq ans. Ici, le problème est aussi stratégique.
En jouant au yo-yo avec les prix du neuf pour écraser la concurrence chinoise (BYD en tête), Elon Musk a déstabilisé tout le marché. Quand le prix du neuf baisse, l’occasion s’effondre et la valeur des Tesla de seconde main a chuté de 28,9 % en moyenne en 2024. L’image sulfureuse du dirigeant américain n’a pas non plus aider le constructeur à limiter la casse.
L’aubaine pour les acheteurs ?
Le paradoxe de cette situation reste que si c’est un cauchemar pour les vendeurs, c’est peut-être l’affaire du siècle pour les acheteurs.
En effet, cette décote rapide permet de dénicher des « wattures » récentes à des prix enfin abordables. De plus, l’hémorragie pourrait ralentir : les experts notent que les nouveaux modèles comme la Renault 5 E-Tech ou la Citroën ë-C3 semblent mieux armés pour résister à l’épreuve du temps.
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