la Chine ouvre une enquête contre Nvidia, le géant américain des puces

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Une semaine après le durcissement des sanctions américaines contre la Chine, Pékin a décidé d’ouvrir une enquête contre Nvidia, le champion américain des semi-conducteurs.

Est-ce un signe de représailles après la troisième vague de sanctions américaines contre Pékin ? Ce lundi 9 décembre, une enquête antitrust contre le fabricant de puces américain Nvidia a été ouverte en Chine, une semaine après le durcissement des restrictions américaines visant les exportations de semi-conducteurs de Pékin.

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L’autorité de la concurrence chinoise a déclaré ce lundi avoir lancé une enquête visant le géant américain des semi-conducteurs Nvidia, dont les puces alimentent la majorité des systèmes d’intelligence artificielle (IA). L’objectif serait non pas de rétablir l’équilibre et la concurrence sur un marché, mais de « riposter à l’escalade des restrictions imposées par le gouvernement américain sur les puces électroniques », écrit le South China Morning Post (SCMP), le quotidien de Hong Kong, en référence aux trois vagues de sanctions qui ont touché la Chine depuis octobre 2022.

Ces deux dernières années, Washington a utilisé ses règles aux exportations pour entraver le développement technologique de la Chine. L’administration américaine cherche en effet à couper l’approvisionnement de semi-conducteurs dans le pays, officiellement pour éviter que Pékin ne développe des applications militaires ou qu’il menace la sécurité nationale des États-Unis, sur fond de compétition technologique. De son côté, la Chine cherche à d’affranchir de sa dépendance aux technologies étrangères, en développant sa propre industrie de puces électroniques.

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Minéraux rares, sanctions contre 12 entreprises américaines… et cette enquête contre Nvidia ?

« Inquiéter » Nvidia, le champion américain des semi-conducteurs, par le biais d’une enquête antitrust, ne serait donc pas si surprenant. Depuis octobre 2022, Nvidia s’est conformé aux différentes mesures imposées par l’administration américaine. Depuis la semaine dernière, la société américaine ne vend plus ses puces les plus puissantes aux 140 entreprises qui viennent d’être ajoutées à la « liste des entités » américaine – une liste noire dont Huawei et Semiconductor Manufacturing International Corporation font partie… en plus de toutes les mesures précédentes imposées par l’administration américaine.

Mardi dernier, la Chine avait déjà réagi au durcissement des règles américaines, via des organisations industrielles, soutenues par l’État chinois. Ces dernières appelaient en représailles à ne plus s’approvisionner chez les fournisseurs américains – comme Nvidia. Pékin avait de son côté annoncé interdire l’exportation de plusieurs minéraux rares vers les États-Unis. Le gouvernement chinois a aussi imposé des sanctions à plus d’une douzaine d’entreprises de défense américaines.

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Que reproche-t-on à Nvidia ?

L’entreprise américaine, leader du marché dans la conception de semi-conducteurs, est soupçonnée par les autorités chinoises d’avoir violé la loi anti-monopole locale lors son acquisition d’une société israélienne. En 2019, Nvidia avait annoncé vouloir racheter pour 6,9 milliards de dollars Mellanox Technologies, un fournisseur israélien de produits et de solutions d’interconnexion.

L’autorité chinoise de régulation des marchés avait approuvé l’opération en avril 2020, mais sous réserve de respecter plusieurs conditions. Les processeurs graphiques (GPU ou Graphics Processing Unit) de Nvidia et les équipements d’interconnexion de réseaux à grande vitesse de Mellanox devaient être vendus en Chine sur la base de « principes équitables, raisonnables et non discriminatoires ». L’autorité chinoise soupçonne Nvidia de ne plus respecter ces conditions.

Mais pour Nigel Green cité par SCMP à la tête du groupe deVere Group, une société de conseil financier, « il ne s’agit pas seulement d’une question de réglementation ; il s’agit d’une manœuvre géopolitique calculée ». Selon ce dernier, l’enquête « marque le début de ce qui est susceptible d’être une stratégie systématique de représailles contre les États-Unis (…) ».

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