Pendant que les Etats-Unis ont constitué un blocus sur les puces électroniques et les moyens de les produire afin d’empêcher la Chine de rattraper son retard et d’utiliser les dernières technologies à des fins militaires, l’Empire du Milieu ne reste pas inactif.
Empêché de progresser sur les noeuds de gravure, le pays s’est lancé dans l’achat massif d’équipements encore disponibles pour doper sa capacité de production de composants électroniques gravés moins finement mais pouvant être disponibles en quantité.
Pendant que l’Europe et les USA ont lancé des initiatives de renforcement et relocalisation de leur industrie électronique (Chips Act) pour 40 à 50 milliards de dollars, la Chine a fait de même en début d’année en prévoyant de dépenser…140 milliards de dollars pour améliorer ses capacités de production et se passer des ressources occidentales.
Nouveau fonds stratégique orienté équipements et production de puces
Et ce n’est pas fini ! L’agence Reuters rapporte que les autorités préparent un fonds d’investissement armé de 40 milliards de dollars supplémentaires pour renforcer son secteur des semi-conducteurs.
Il se concentrera sur le financement de projets d’équipement et de production de puces avec l’ambition de faire émerger des technologies nationales permettant de se passer du savoir-faire occidental.
Les fondeurs chinois SMIC et Hua Hong Semiconductor devraient être les premiers à en bénéficier, en plus des producteurs locaux de composants mémoire. Ce nouveau fonds d’investissement en rejoindra deux autres créés précédemment au sein d’une initiative plus large baptisée Big Fund.
La Chine en quête d’indépendance et de production locale
Le nouveau fonds demandera encore plusieurs mois de préparation avant d’être actif et une campagne active de recrutement a démarré pour en choisir les gestionnaires, indique Reuters.
Face aux sanctions américaines, la Chine ne peut pas accéder aux noeuds de gravure les plus fins pour des puces avancées pouvant être utilisées dans les applications les plus stratégiques du moment, de l’intelligence artificielle à la 5G en passant par les applications de recherche civiles et militaires.
Le durcissement des mesures de contrôle des exportations d’équipements de lithogravure complique encore l’accès de la Chine aux dernières techniques de production, même si le récent lancement du dernier fleuron de Huawei suggère une capacité à pouvoir graver des puces en 7 nm (ou même 5 nm, dérivé du 7 nm), même si ce n’est pas forcément à haut rendement.