La misson DART (Double Asteroide Redirection Test) a tenté l’expérience d’un impact sur un astéroïde en vue de récolter des données qui permettront peut-être, un jour, de dévier un objet céleste dangereux pour la Terre.
L’astéroïde Dimorphos a été frappé de plein fouet à 22 000 km/h par le vaisseau DART fin septembre 2022 au terme d’une mission qui l’a emmené à 11 millions de kilomètres de la Terre.
Il faut maintenant analyser les données et vérifier si l’impact a bien provoqué une modification de son orbite autour de l’astéroïde Didymos, qui devrait s’en trouver légèrement raccourcie.
Une longue traînée de débris
En attendant d’en savoir plus, les images prises quelques jours après le choc révèlent un détail étonnant : une queue de débris de 10 000 kilomètres de long s’est formée depuis le point d’impact, observée à partir du télescope chilien SOAR (Southern Astrophysical Research Telescope) et s’est constituée à partir du nuage de débris créé au moment de la rencontre.
Credit NOIRLab / SOAR
L’un des points intéressants relevés est que cette traînée semble se comporter comme la queue d’une comète en subissant une accélération provoquée par le rayonnement solaire.
A terme, elle devrait encore s’étirer et se diluer, jusqu’à ne plus être distinguable de poussière spatiale générée initialement.
Le début des connaissances sur la déviation d’astéroïdes
L’astéroïde Dimorphos mesure 160 mètres de long et a été frappé par le vaisseau Dart pesant environ 500 Kg. Outre les conséquences de l’impact, les astronomes vont pouvoir étudier les données liées à cette projection de matière, de sa quantité à sa composition en passant par sa vitesse d’éjection.
Si la sonde a pu prendre des clichés jusqu’à son crash, une autre mission spatiale, HERA, supervisée par l’Agence spatiale européenne (ESA), doit décoller en 2024 pour se rendre à proximité de Dimorphos et Didymos (en 2026) et observer en détail les conséquences de l’impact.
De son côté, la Chine a présenté les premiers détails d’une mission de déviation de la trajectoire d’un astéroïde au printemps 2022. Elle a même trouvé un candidat avec 2020 PN1, un objet celeste de 30 à 40 mètres de diamètre, avec un décollage prévu pour 2026.