Cette prouesse a été réalisée grâce à l’utilisation d’une technique appelée « reservoir computing » qui consiste à utiliser les signaux de sortie d’un réseau de neurones pour digérer les entrées de manière récurrente. Cette approche permet de créer des machines informatiques efficaces ne nécessitant pas de mises à jour coûteuses des poids de rétropropagation, comme dans les réseaux de neurones récurrents classiques.
Un cerveau à base de neurones vivants de souris
Dans ce cas particulier, les chercheurs ont utilisé des cultures de neurones vivants de souris in vitro pour créer un ordinateur vivant capable de résoudre certains problèmes basiques. Leurs travaux ont été présentés lors de la réunion de mars de l’American Physical Society à Las Vegas.
Le réservoir vivant a été créé en intégrant des neurones dérivés de cellules souches optogénétiques avec des réseaux de micro-électrodes. Les capacités du système ont été démontrées par sa faculté à distinguer différents modèles de signaux à travers des stimulations électriques et optiques.
Cela ouvre la voie à la création d’organismes hybrides entre la technologie et le vivant. Les scientifiques ont utilisé de véritables cellules cérébrales vivantes dans leur configuration, exploitant la nature auto-organisatrice et malléable des synapses neuronales. Cela permet au réseau neuronal biologique de s’adapter aux problèmes de manière continue et plus rapide.
De nombreuses applications
Les implications de cette recherche sont considérables. Thomas Hartung, professeur de sciences de la santé environnementale à la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health et à la Whiting School of Engineering, a ainsi déclaré que :
l’informatique et l’intelligence artificielle ont été le moteur de la révolution technologique, mais elles atteignent un plafond. La bio-informatique est un énorme effort de compactage de la puissance de calcul et d’augmentation de son efficacité pour repousser les limites technologiques actuelles.
En effet, cette technologie pourrait être utilisée dans le domaine de la robotique, où elle pourrait être intégrée à un robot utilisant également des tissus musculaires vivants. De plus, la création d’organismes hybrides entre la technologie et le vivant pourrait également ouvrir la voie à de nouvelles thérapies médicales et à des solutions de bio-énergie.
Cependant, cette recherche soulève également des questions éthiques importantes. La création d’organismes hybrides soulève des préoccupations quant à la responsabilité et à la sécurité de ces nouvelles formes de vie. Il est donc essentiel que les recherches dans ce domaine soient étroitement surveillées et réglementées, ce qui est génébalement le cas en France mais beaucoup moins dans d’autres pays moins scrupuleux…