La directrice de Polytechnique valide une migration surprise sur …

La directrice de Polytechnique valide une migration surprise sur ...


Entre le monde de l’enseignement et Microsoft, les liens restent très étroits en dépit des discours politiques en faveur d’une Europe plus autonome technologiquement. Oubliée aussi la consigne de l’Éducation nationale de 2022 à l’égard des solutions cloud américaines.

Outre le ministère et son contrat d’au minimum 74 millions de dollars en faveur de l’éditeur de Redmond, c’est la prestigieuse école d’ingénieurs Polytechnique qui a décidé d’adopter les outils du géant américain.

La doctrine Cloud au centre oubliée

La Lettre révèle ainsi que la directrice générale de Polytechnique, Laura Chaubard, a pris la décision de migrer vers Microsoft 365. D’après le site, la migration a été actée en toute discrétion, au grand dam de chercheurs.

Ceux-ci s’inquiètent en effet de la confidentialité des données, exposées aux lois extraterritoriales américaines. En 2022, le ministère assurait avoir demandé l’arrêt de tout déploiement d’Office 365 (ou de son équivalent chez Google, en raison d’infractions au RGPD.

Dans une circulaire diffusée à l’attention des secrétaires généraux des ministères en septembre 2021, la Dinum appelait à respecter la doctrine « Cloud au centre » de l’État. La direction du numérique préconisait le recours à des offres SecNumCloud.

Un député plaide pour l’annulation des contrats

Très engagé sur ces sujets, le député de Vendée Philippe Latombe n’a pas manqué de réagir aux cas de l’Éducation nationale et de Polytechnique.

“Alors que les relations transatlantiques actuelles devraient inciter nos administrations à la plus grande prudence concernant les solutions informatiques qu’elles choisissent, et les pousser à s’émanciper des géants américains, certaines d’entre elles persistent et signent sans vergogne”, regrette-t-il.

L’élu annonce avoir demandé aux ministres concernés de dénoncer les deux contrats signés avec Microsoft.

“Notre administration devrait toujours avoir en tête que ses décisions doivent être conformes aux politiques publiques et surtout soucieuses de l’intérêt supérieur du pays”, écrit Philippe Latombe.

Décisions inacceptables et illégales pour le CNLL

Du côté des acteurs du logiciel libre, les critiques n’épargnent pas non plus l’État et la grande école. Le Conseil National du Logiciel Libre (CNLL) condamne fermement “deux décisions inacceptables et illégales”, et exprime sa consternation.

Le CNLL épingle la migration “déjà engagée” au sein de  Polytechnique pour les étudiants, professeurs, chercheurs et le personnel administratif, “y compris dans les zones à régime restrictif (ZRR)”. L’association du libre dénonce un cavalier seul de la directrice générale Laura Chaubard.

S’appuyant sur les informations de La Lettre, le Conseil du libre signale que la migration a été décidée “sans aucune concertation avec les instances représentatives, les responsables informatiques ou les personnes concernées.”



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