L’attente aura été particulièrement longue pour le premier vol d’essai orbital de Starship de SpaceX dans une configuration complète. Avec ses prototypes de booster Super Heavy et vaisseau Starship, la future plus grande et plus puissante fusée au monde doit tenter de décoller à partir d’aujourd’hui.
La fenêtre de tir s’ouvre ce lundi 17 avril à 8h heure locale depuis la base de lancement Starbase de Boca Chica au Texas, soit 13h GMT (15h heure de Paris). Vendredi, SpaceX a obtenu le feu vert de la Federal Aviation Administration (FFA) qui lui faisait défaut.
» À l’issue d’un processus complet d’évaluation de la licence, la FAA a déterminé que SpaceX satisfait à toutes les exigences en matière de sécurité, d’environnement, de politique, de charge utile, d’intégration dans l’espace aérien et de responsabilité financière « , a indiqué la FAA. La licence de vol attribuée est valable pour une durée de cinq ans.
Elon Musk en maître du suspense
Avec Super Heavy comme premier étage sur lequel repose Starship, la fusée de SpaceX approche 120 mètres de haut. Elle est équipée de 33 moteurs Raptor 2 pour Super Heavy et 6 moteurs Raptor 2 pour Starship. Alimenté par du méthane liquide et de l’oxygène liquide, chaque moteur-fusée est en capacité de produire une poussée de l’ordre de 230 tonnes.
En février dernier, SpaceX a effectué un essai statique au cours duquel 31 des 33 moteurs Raptor de Super Heavy (prototype Booster 7) ont été allumés. Lors d’un essai au sol, les 6 moteurs Raptor de Starship (prototype Ship 24) avaient déjà été allumés ensemble.
Pour le premier vol orbital de Starship, Elon Musk évoque sa crainte d’un effet domino avec les moteurs si l’un d’entre eux tombe en panne. En particulier, si un moteur Raptor de Super Heavy explose au moment du décollage, une réaction en chaîne pourrait détruire le pas de tir qui mettrait des mois à être reconstruit.
Selon le cofondateur et patron de SpaceX, s’éloigner suffisamment du pas de tir sera déjà un premier enjeu. Quant à la réussite du vol orbital… ce serait évidemment le résultat idéal, mais c’est avant tout un vol d’essai avec des prototypes.
Starship qui s’écrasera en mer
Pour cette première tentative de vol orbital de Starship sous haute tension, l’idéal sera un vol de près de 90 minutes. Le Booster 7 effectuera son retour un peu plus de 8 minutes après le décollage, tandis que le Ship 24 atteindra la vitesse orbitale, sans toutefois effectuer une orbite complète de la Terre. Il y a eu quelques modifications par rapport à l’annonce initiale.
Pas de tentative de récupération des deux engins qui viendront s’écraser dans l’océan, plutôt que de réaliser un atterrissage vertical sur la terre ferme ou sur une barge automatisée en mer. L’atterrissage, ce sera pour plus tard, et notamment en attrapant Super Heavy sur un bras de la tour de lancement.
Nul doute que la première tentative de vol orbital de Starship sera suivie de près par la Nasa. Une version de Starship devra en effet servir pour le retour d’astronautes sur la Lune dans le cadre de la mission Artemis III.
Avec Starship, SpaceX a des ambitions de transport de charges utiles et de vols habités usuels, mais également pour développer un moyen permettant à des passagers de relier n’importe quel point de la Terre en moins d’une heure, sans compter un objectif Mars.
N.B. : Source images : SpaceX.