Le gouverneur de Floride Ron De Santis a signé, lundi 25 mars, une loi visant à restreindre l’accès des mineurs de moins de 16 ans aux réseaux sociaux, au moment où l’effet des plates-formes sur les jeunes inquiète aux Etats-Unis.
La loi, qui entre en vigueur en janvier prochain dans cet Etat du sud-est des Etats-Unis, stipule que les moins de 14 ans ne pourront pas ouvrir un compte sur un réseau social. Les adolescents âgés de 14 et 15 ans devront obtenir un accord parental pour s’inscrire sur ces plates-formes. La plupart des plates-formes fixent à 13 ans l’âge minimum pour ouvrir un compte, mais cette règle reste facile à contourner.
« Nous essayons d’aider les parents à naviguer sur un terrain très difficile », a déclaré le gouverneur républicain en signant le texte.
Le président de la Chambre des représentants de la Floride et principal instigateur du projet, Paul Renner s’est félicité de l’adoption de la loi. « Nous savons (…) que davantage de crimes sont commis contre des enfants sur les réseaux sociaux que n’importe où ailleurs », a-t-il déclaré. « Nous savons aussi que les réseaux sociaux ont un effet dévastateur sur la santé mentale de nos enfants. »
Dépendance nocive
Certains détracteurs de la loi estiment qu’il revient aux parents, et non aux autorités, de surveiller l’utilisation des réseaux sociaux par leurs enfants. D’autres s’inquiètent d’une possible violation du premier amendement de la Constitution qui garantit la liberté d’expression.
Paul Renner a balayé ces arguments, affirmant que les plates-formes créent une dépendance nocive. « La consultation permanente, les “likes” et les cœurs qui donnent un petit coup de dopamine (…) incitent à rester en ligne de plus en plus longtemps. »
Ron De Santis avait rejeté un autre projet de loi interdisant l’utilisation des réseaux par les moins de 16 ans en estimant que le texte ne tenait pas suffisamment compte de la volonté des parents.
Le gouverneur, candidat malheureux à l’investiture républicaine à la prochaine présidentielle, a répété maintes fois que les parents devaient avoir davantage de contrôle sur les décisions concernant leurs enfants, en particulier en matière d’éducation.
En Floride comme dans d’autres Etats, le législateur a cherché à accorder aux parents plus d’influence dans des domaines considérés comme controversés tel que les cours sur les sujets liés à l’orientation sexuelle et l’identité de genre.