La Russie a été la première à annoncer puis à déployer des missiles hypersoniques comme le Kinjal capables d’atteindre des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres / heure pour échapper aux systèmes anti-missiles et autres moyens d’interception.
La Chine n’a pas tardé à lui emboîter le pas, conduisant les Etats-Unis à accélérer leurs propres programmes pour ne pas se laisser distancer. En France aussi, on s’intéresse à cette technologie et on dispose même d’un démonstrateur.
La Direction Générale de l’Armement (DGA) annonce avoir procédé à un tir d’essai ce 26 juin 2023 d’un » démonstrateur de planeur hypervéloce VMaX » (pour Véhicule MAnoeuvrant eXpérimental) du côté de son site de Biscarosse.
La France veut aussi son arme hypersonique
Le missile, porteur de nombreuses innovations, a survolé l’Atlantique et permis de récupérer de précieuses données de vol qui sont désormais en cours d’analyse et serviront pour de futurs vols expérimentaux.
Le VMaX prépare la conception de missiles hypersoniques pour l’Armée Française qui seront capables de dépasser Mach 5 (6000 km/h). Le planeur hypersonique a été largué depuis une fusée-sonde et un corridor maritime et aérien de 2000 km a été aménagé pour le tir d’essai.
Tir du VMaX depuis DGA Essais de missiles (source : DGA)
La DGA indique que « son essai en vol, sur une trajectoire à longue portée très exigeante, constituait un défi technique inédit qui prépare l’avenir de notre feuille de route nationale hypervélocité« .
Nouvelles armes, nouveaux défis
Car si les grandes puissances sont en train de s’équiper de ce nouveau type d’arme, l’Europe ne dispose pas encore d’un équivalent. La France est en route pour s’en doter mais le chemin est encore long avant de disposer d’une arme opérationnelle.
Il existe différents types de missiles hypersoniques et ceux de type planeur évoluant à très haute altitude pour échapper aux radars et ne laissant que peu de temps pour réagir semblent les plus prometteurs, même si leur coût et leurs particularités les destinent à des cibles prioritaires à longue portée.
L’avantage du planeur par rapport au missile est d’offrir une meilleure manoeuvrabilité rendant la trajectoire plus difficile à interpréter et capable de manoeuvres d’évitement.
Pour s’en prémunir, il faudra sans doute pouvoir les détecter en amont pour anticiper leur trajectoire et les cibles visées. Les Etats-Unis ont commencé à déployer une constellation de satellites supervisée par la SDA (Space Development Agency) chargés de surveiller et suivre les missiles, dont les missiles et planeurs hypersoniques.