la France lance la construction de son nouveau nouveau porte-avions

la France lance la construction de son nouveau nouveau porte-avions



Depuis les Émirats arabes unis, Emmanuel Macron a validé ce dimanche le lancement de la construction du Porte-Avions de Nouvelle Génération (PA-NG). Un chantier titanesque à 10 milliards d’euros pour un navire qui devra assurer la souveraineté française jusqu’en 2080.

Le message est passé au moment du repas de Noël avec les troupes, sur une base militaire près d’Abou Dhabi. « À l’heure des prédateurs, nous devons être forts pour être craints », a déclaré le chef de l’État ce 21 décembre 2025. Derrière la formule, la France lance officiellement la phase de réalisation de son futur porte-avions.

Ce projet, qui était dans les cartons depuis 2018, change d’échelle. Il ne s’agit plus d’études, mais de commandes fermes pour les industriels. L’objectif est de remplacer le Charles de Gaulle, en service depuis 2001, par un bâtiment capable d’opérer dans un monde où la haute intensité est redevenue la norme. La mise en service est fixée à 2038.

Un géant pour accueillir le SCAF

Du haut de 42 000 tonnes et 261 mètres de long, le Charles de Gaulle passait déjà pour un bâtiment imposant. Son successeur jouera dans une toute autre catégorie. Le PA-NG fera près de 80 000 tonnes pour 310 mètres de long soit, à peu de choses près, le gabarit du Fujian chinois, juste derrière les super-porte-avions américains de classe Ford.

Ce gigantisme répond à un impératif technique. Le navire doit être capable d’accueillir le futur avion de combat européen (SCAF/NGF), plus lourd et plus volumineux que le Rafale actuel. Le pont d’envol et les hangars sont dimensionnés pour embarquer 30 avions de combat, des hélicoptères, des avions de guet E-2D Hawkeye, mais aussi une flotte de drones de combat et de surveillance, indispensables à la guerre de demain.

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Le pari du nucléaire et des catapultes « EMALS »

La France confirme son choix de l’atome. Le PA-NG sera propulsé par deux chaufferies nucléaires K22, dérivées de celles des sous-marins Barracuda mais beaucoup plus puissantes. Ce choix garantit à la Marine nationale une autonomie totale car, contrairement aux porte-avions britanniques qui doivent ravitailler en carburant, le navire français pourra naviguer des années sans s’arrêter, à une vitesse de 27 nœuds.

L’autre rupture technologique se situe au niveau du lancement des appareils. Fini la vapeur : le PA-NG adoptera les catapultes électromagnétiques (EMALS), une technologie américaine de General Atomics. Plus souples, plus puissantes, ces catapultes changent la donne. Elles pourront propulser n’importe quel appareil, du petit drone léger au chasseur lourd de 40 tonnes, et garantissent une compatibilité parfaite avec les navires américains.

Un pari industriel à 10 milliards

Ce « monstre flottant » et « cathédrale de technologie », selon les mots de Sébastien Lecornu en 2023, va faire tourner les usines françaises pendant quinze ans. Côté chantier, Naval Group et les Chantiers de l’Atlantique font équipe commune à Saint-Nazaire, le seul endroit assez grand pour assembler une telle coque. TechnicAtome, de son côté, s’occupe du cœur nucléaire. En tout, ce sont 14 000 emplois et 800 entreprises qui sont sur le pont.

Reste le sujet qui fâche : l’argent. La facture devrait atteindre 10,2 milliards d’euros. Même si le budget de l’État est dans le rouge, le projet est verrouillé par la Loi de programmation militaire (LPM). Pour l’instant, 7,3 milliards sont signés, mais l’État va prendre son temps pour payer. Le gros du chèque ne sera réglé que bien après 2027, ce qui oblige les industriels à avancer la trésorerie. C’est le prix à payer pour l’autonomie stratégique : la France reste le seul pays au monde, hors USA, à savoir construire un porte-avions nucléaire.

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Source :

Le Monde



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