Trouver des ressources en lithium dans le sol français pour ne plus dépendre des approvisionnements étrangers, et notamment chinois, c’est le nouveau credo du gouvernement français qui commence à délivrer des permis pour envisager une exploitation de plusieurs sites prometteurs.
Le lithium est un composant essentiel des batteries électriques actuelles, notamment pour les véhicules électriques dont l’essor se confirme au fil des mois, et si les travaux se concentrent pour éliminer, ou au moins réduire, les métaux stratégiques dans les prochaines générations de batterie, il reste un élément incontournable à court terme.
Plusieurs projets commencent à prendre forme et ils tendent à se concentrer sur l’Alsace qui pourrait retrouver là un facteur dynamisant pour le tissu économique régional.
Un projet associant géothermie et extraction de lithium
Un nouveau permis exclusif d’exploration vient d’être accordé à la société Lithium de France pour une prospection à Bischwiller, dans le Bas-Rhin (région d’Alsace du Nord), avec une concession sur cinq ans de 151 kilomètres de superficie.
C’est son quatrième permis d’exploration obtenu en l’espace de deux ans avec des objectifs de cartographie et d’études d’exploitation des saumures riches en lithium. De quoi permettre d’utiliser la chaleur produite par la géothermie naturelle du site tout en extrayant leur lithium, constituant une filiière « lithium géothermal« .
Le projet alliant extraction de lithium et géothermie (source : Lithium de France)
Arverne Group, dont dépend Lithium de France, revendique ainsi neuf permis d’exploration tournés vers la géothermie et le lithium dans plusieurs régions françaises. A noter que Lithium de France a annoncé l’an dernier un contrat d’approvisionnement en lithium avec le constructeur Renault.
Réduire la dépendance européenne face à l’extérieur
Un autre projet d’extraction de lithium, baptisé Emili et porté par le groupe Imerys, pourrait aussi offrir de belles perspectives sur un site dans l’Allier, avec la perspective d’un volume de 34 000 tonnes annuelles à partir de 2028 et une exploitation envisagée sur 25 ans.
Ces différents gisements potentiels doivent offrir plus d’indépendance à la France et à l’Europe sur ce métal convoité et alimenter les sites de production de batteries électriques en train d’éclore en France.
Ils doivent répondre à une montée en production des véhicules électriques liée à la fin des ventes de véhicules thermiques neufs en Europe prévue d’ici 2035. Le Vieux Continent veut ainsi soutenir son industrie automobile face à la déferlante chinoise et ne pas se retrouver prisonnière d’enjeux et d’intérêts sur lesquels il ne pourrait pas peser.