Des réacteurs nucléaires à l’arrêt pour maintenance, des centrales hydroélectriques fonctionnant a minima du fait de la sécheresse…le réseau électrique français est sous tension depuis plusieurs plusieurs semestres et la crise énergétique, avec l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe, fait craindre des périodes très tendues cet hiver en cas de pic de froid.
Le gestionnaire du réseau de distribution électrique français RTE fait le point sur la situation avec son étude prévisionnelle pour l’hiver 2022-2023 et en dit plus sur le risque de délestage électrique déjà évoqué dans les rapports précédents.
La coupure de courant, un outil dans l’arsenal de RTE
Si le réseau électrique français devait se trouver en situation de faiblesse avec une très forte demande pour une production d’électricité réduite, notamment du fait du chauffage électrique, la coupure ponctuelle de courant électrique fait en effet partie de l’arsenal de mesures du gestionnaire.
Elle ne serait activée qu’en dernier recours, après la mise en place d’autres dispositifs comme l’arrêt de certaines industries très gourmandes en énergie tandis que d’autres, comme la santé, sont mis en priorité.
D’ailleurs, certains secteur non classés comme stratégiques, comme le domaine des télécommunications, travaillent au corps les instances depuis des mois pour tenter d’obtenir une exemption.
Une vigilance prolongée mais pas d’inquiétude majeure
Sur le cas des coupures de courant, RTE se veut plutôt optimiste en ne prévoyant « que quelques signaux EcoWatt rouge sur les six mois de l’hiver« , selon son dispositif de surveillance d’approvisionnement en électricité.
Plusieurs éléments sont à surveiller :
En étudiant ces paramètres associés à divers scénarios météorologiques (hiver doux à très froid), RTE en conclut que les situations extrêmes où tous les points négatifs se combinent ne sont pas les plus probables.
Si le risque de coupure électrique n’est pas absolument écarté, le gestionnaire note qu’une réduction de 1 à 5% de la consommation électrique éviterait les délestages, un taux qui passe à 15% en cas de situation extrême (hiver particulièrement rigoureux avec forte tension sur l’approvisionnement électrique, par exemple).
Les points sensibles restent les périodes du matin (8h-13h) et de la fin de journée (18h-20h) et c’est sans doutel là qu’il faudra éventuellement porter les efforts de réduction de consommation d’énergie.
Les éco-gestes pour éviter le blackout
En revanche, RTE écarte totalement le scénario d’un black-out qui plongerait la France entière dans le noir et le froid avec une panne de courant massive touchant particuliers et professionnels. Le gestionnaire indique disposer des outils suffisants pour éviter une catastrophe.
Il sera donc important de maintenir et amplifier les éco-gestes cet hiver pour éviter un trop grand déséquilibre de l’offre et de la demande. Cela passe par exemple par :
- l’extinction des lumières inutiles
- abaissement du chauffage à 16 ou 17 degrés en journée en cas d’absence et pendant la nuit
- éviter d’utiliser les équipements électroménagers et les appareils électriques énergivores pendant les pics de consommation (matin et fin de journée)
L’analyse de ces éco-gestes montrent que les plus efficaces concernent l’éclairage, la cuisson et le chauffage pour réduire la consommation d’électricité sans risquer l’interruption de courant.
Cet effort se doublera cette année d’un effet sensible sur la facture d’électricité, alors que les prix de l’énergie ne cessent d’augmenter et que les effets du bouclier du gouvernement ne seront pas éternels.