Le déploiement du progiciel au début du mois d’octobre du logiciel de traitement des indemnités Arpege ne se fait pas sans heurt. Conçu par Sopra Steria, ce logiciel vise à automatiser le paiement des indemnités journalières des assurés. Celui-ci a été déployé pour l’ensemble des travailleurs dans les caisses primaires d’assurance maladie de Loire Atlantique et de Vendée. Mais cette expérimentation se heurte à de nombreux bugs qui affectent directement les assurés.
Regroupés au sein du collectif « Les Sinistrés de la CPAM 44&85 », les usagers affectés par les dysfonctionnement de l’outil font part de leur désarroi et de leur colère sur plusieurs pages Facebook dédiées.
« J’ai été en arrêt pendant 2 mois, novembre et décembre, et comme beaucoup : pas d’indemnités », « Je suis en arrêt depuis fin novembre et à ce jour je n’ai reçu , on me dit qu’il faut attendre » : pour de nombreux usagers, les erreurs de fonctionnement du logiciel ont des conséquences financières lourdes et difficiles à porter.
Des manifestations réunissant agents et assurés
Outre la détresse des bénéficiaires, la situation pèse également sur les agents qui sont chargés de pallier les déficiences du logiciel. Comme le rapporte Mediapart, les CPAM concernées ont choisi de contourner les problèmes en mettant en place des équipes dédiées au versement d’acomptes afin de dédommager les assurés victimes des bugs. Les deux CPAM expliquent avoir versé plus de 40 000 acomptes à 12 800 assurés, pour un total de 32 millions d’euros.
Cette opération de sauvetage leur impose néanmoins de réquisitionner de nombreux agents, au sein de leurs services et dans des CPAM voisines. Et l’ampleur des problèmes a poussé les agents à se joindre aux assurés dans les manifestations locales pour dénoncer des conditions de travail dégradées.
Les bugs au sein du logiciel Arpege ne sont pourtant pas neufs. L’outil avait déjà été déployé en 2020 pour gérer les arrêts maladies des travailleurs indépendants et rencontrait déjà des problèmes. La CNAM explique avoir mis en œuvre des correctifs. Mais assure que le déploiement du logiciel à plus grande échelle est repoussé en attendant « la stabilisation de la situation dans ces deux départements et la mise en œuvre de l’ensemble des améliorations engagées sur le logiciel ».