« L’enfant caché d’un VanMoof et d’un Cowboy. » Voilà comment un professionnel éclairé du secteur du VAE nous a décrit ce nouveau modèle de Tenways lorsqu’il l’a vu. Et il est difficile de lui donner tort. Avec ce tube horizontal caractéristique et son feu arrière situé dans le tube de selle, le CG009 reprend clairement les codes établis par ces deux marques. Pour un prix cependant inférieur : 2 400 euros contre 2 700 euros pour les trois principaux modèles de Cowboy.
Malgré tout, il ajoute à cela quelques détails esthétiques spécifiques, comme le très joli effet au croisement des haubans, du tube de selle et du tube horizontal. Pour ne rien gâcher, la finition du cadre aluminium est parfaite, sans aucune trace de soudure apparente. La peinture impeccablement appliquée et ce coloris « ice blue » en jette vraiment, même s’il est forcément salissant. Le vélo est également disponible en deux autres couleurs : midnight black et olive green. Nous avons eu droit à quelques remarques de plusieurs personnes appréciant grandement son look. Le CG009 ne passe pas inaperçu, le constructeur néerlandais a donc bel et bien réussi son coup sur ce point.
Un vélo pour les grands
En revanche, ce modèle est grand, très grand. Uniquement disponible en taille 57 et cadre fermé, il est recommandé par la marque pour des personnes allant de 1 m 65 à 2 m. La fourchette basse nous semble toutefois optimiste ; avec notre 1 m 80, nous étions tout juste à l’aise sur ce deux-roues. Attention donc, le choisir si l’on mesure moins de 1 m 75 nous semble risqué.
Côté équipement, ce modèle dispose évidemment de garde-boue, efficace à l’arrière, mais trop court à l’avant pour réellement protéger nos chaussures des projections d’eau. Le porte-bagages profilé est très esthétique, mais manque toutefois d’un système de fixation standard de type MIK ou Quick-Lock. Notons au passage que Tenways offre pour l’instant les 177 euros d’accessoires que représentent le porte-bagages, les garde-boue et la béquille, à condition… de s’abonner à sa newsletter lors de la commande.
Pas très agile, mais stable et sécurisant
Avec son 1 m 90 de long et ses grandes roues de 27,5 pouces, il n’est en effet pas le plus maniable des vélos de type « commuter », censés être agiles et dynamiques. On en est même loin. Son cintre courbé nous fait adopter une position semi-active, presque assise. Pour résumer, on est plus proche d’un Cowboy Cruiser que d’un Classic. Le pendant de ce défaut est en revanche un comportement très stable et sécurisant. On se sent bien et tranquille sur la selle de ce CG009. En descente raide, en dépassant es 40 km/h, il ne bronche pas et avance comme sur des rails. Dans ce cas, il faut alors se reposer sur des freins à disques hydrauliques Tektro de 160 mm de diamètres, efficaces, mais qui manquent quelque peu de mordant toutefois.
Cela se corse un peu plus lorsque la chaussée devient cahotique. Sans fourche ou tige de selle suspendue, seuls les pneus ballons CST Quantum de 55 mm de section font office d’amortissement. Et dans le domaine, ils font ce qu’ils peuvent : bien mieux qu’avec des pneus plus fin, mais loin de ce que permet un vélo semi-rigide. Comme souvent, leur pression sera essentielle au confort. Leur fabricant préconise entre 2,8 et 4,5 bars. Avec nos 80 kg, une pression comprise entre 3,5 et 4 bars nous a parue être le bon compromis pour préserver un minimum d’agrément tout en ayant un bon rendement.
Une application très complète
Pour commander les fonctions électriques de ce VAE, Tenways a choisi la voie du minimalisme en plaçant deux contrôles en forme de galet de chaque côté du cintre près des poignées (dont le revêtement lisse peut s’avérer glissant par temps de pluie). Celui de gauche permet d’allumer et d’éteindre le vélo, les feux et d’ajuster l’intensité de l’assistance sur trois niveaux. Celui de droite embarque uniquement des diodes : trois points au milieu pour le niveau de charge de la batterie et trois lignes autour pour le niveau d’assistance. C’est tellement sommaire que le constructeur aurait même pu limiter leur présence à un seul de ces galets.
Pour aller un peu plus loin dans les contrôles, il faut pour cela utiliser l’application Tenways. Cependant, celle-ci n’est pas du tout obligatoire pour faire fonctionner le vélo. Une bonne nouvelle et un choix rare dans le monde des VAE connectés qui rendent souvent le smartphone absolument indispensable.
Malgré cela, l’appli est très complète et permet d’ajouter une multitude de fonctionnalités à la bicyclette. On regrette en revanche qu’elle ne soit disponible qu’en anglais, allemand et néerlandais. Son GPS et ses capteurs embarqués (dans le module qui se trouve sur le tube horizontal) permettent de le localiser, définir des « safe zones » en dehors desquelles on sera prévenu si le vélo en sort ; et des alarmes en cas de mouvement, chute, déconnexion de batterie ou allumage sans être à côté.
C’est dans cette application que l’on trouve également les compteurs qui permettent de se renseigner sur les distances parcourues et la vitesse en temps réel. Sans écran disposé sur le cintre, on regrette d’autant plus que Tenways n’y ait pas au moins intégré un système de fixation pour smartphone. Il faudra donc utiliser le sien, par exemple SP Connect ou Quad Lock.
Si l’interface de l’application est quelque peu brouillonne (beaucoup de menus et sous menus), elle permet également le guidage GPS, intégré grâce au système de navigation de la société américaine Mapbox. Globalement pertinent, il l’est toutefois moins que certains services éprouvés, comme Google Maps, Apple Plans ou plus encore Geovelo. Nous avons parfois eu des propositions de trajets fantaisistes sur des parcours que l’on connaît par cœur, avec des choix tarabiscotés jalonnés de virages inutiles, faisant à chaque fois perdre quelques minutes. Sur l’une de nos routes de prédilection, Mapbox prévoit 28 minutes de trajet, soit une différence de sept minutes par rapport aux 21 minutes estimées par Geovelo et vérifiées par nos soins.
Le moteur manque de punch
Pour parcourir tous ces kilomètres, on se repose donc sur le moteur disposé dans le moyeu arrière du deux-roues. Exit les moteurs centraux Bafang (comme sur l’AGO T que nous avions testé) ou arrière Mivice, Tenways utilise ici un modèle baptisé « C9 », présenté sous sa propre marque et développant 45 Nm de couple. Il n’en fallait pas moins pour entraîner les 23 kilos de la bête. La première constatation est son silence : couplé à la transmission par courroie, on n’entend pas du tout fonctionner l’ensemble ; c’est appréciable.
Il manque en revanche indubitablement de nervosité. Malgré son capteur de couple dans le pédalier, le démarrage ne se fait pas sans effort et l’on ne sent l’assistance qu’après au moins un bon tour de pédale. Le premier niveau d’intensité s’avère inutile, le second peut convenir sur le plat (il offre même de bonnes relances dans ces conditions) et le troisième sera indispensable dans les montées. Il n’est malgré tout pas très profitable de vouloir dépasser les 25 km/h, l’effort fourni n’étant pas à la hauteur de la vitesse ainsi gagnée.
Sur nos parcours habituels, nous rencontrons souvent des pentes à plus de 10 %. Là, le CG009 se traîne, dépassant péniblement les 15 km/h, mais sans réel effort de notre part. Dans ce cas-là, on peut activer le mode « boost », grâce à un bouton situé sous le galet gauche. Au bout de quelques secondes, les trois diodes du galet de droite clignotent, indiquant le regain de puissance maximale ressenti. On atteint de cette manière les 20 km/h, donnant moins l’impression de se traîner.
Cette utilisation n’avantage en revanche pas la petite batterie d’une capacité annoncée de 374 Wh (il était pourtant indiqué 360 Wh sur l’accumulateur livré avec notre exemplaire). En n’utilisant que le troisième mode et l’activation occasionnelle du turbo dans les montées de notre parcours habituel avec beaucoup de dénivelés, nous n’avons pas réussi à dépasser les 40 kilomètres ; un peu léger à notre goût. Cette performance destine donc sans aucun doute le CG009 à un usage purement urbain et peu vallonné. Dans ce cas, nous avons pu gagner une dizaine de kilomètres.
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