Malgré un nombre de références incalculable et quelques modèles de qualité, le marché des manettes de jeu pour smartphone peine à se trouver une référence. C’est cette place que vise la Nomad, première manette pour smartphone de la marque Scuf, bien plus connue pour ses accessoires gaming dans l’univers du PC. Si son tarif la place directement dans la catégorie premium, elle ne manque pas d’arguments pour convaincre les joueurs sur smartphone (iOS pour le moment) d’ouvrir leur porte-monnaie. Mais faut-il vraiment craquer ? Réponse dans notre test.
Installation et prise en main
Ne jamais négliger une première impression. Celle de la Nomad, une fois sortie de sa boîte est excellente. Difficile de ne pas apprécier la qualité de finition de la manette, perceptible jusque dans les détails et dans les finitions. Que ce soit par des zones où le revêtement nervuré améliore la prise en main ou sur le choix des matériaux, notamment au niveau des sticks, on retrouve sur cette manette pour smartphone le sérieux entrevu chez Scuf dans les accessoires pour PC et consoles.
Le smartphone s’insère dans la manette très facilement, celle-ci disposant d’un espace conséquent si bien qu’il n’est pas nécessaire d’enlever la coque pour pouvoir jouer, comme c’est le cas sur certaines manettes concurrentes. Scuf propose en outre un petit accessoire permettant d’ajuster l’épaisseur dans le cas où le module caméra créerait un décalage ou une gêne. Dans notre cas, nous avons testé la Nomad avec un iPhone 14, mais aussi un iPhone 15 Pro Max, soit le plus grand format disponible chez Apple à ce jour. Dans les deux cas, avec une grande simplicité et sans aucun ajustement.
Quant à l’appairage, il est également très simple. Un appui prolongé sur la touche Bluetooth de la manette, le téléchargement de l’application Scuf sur l’AppStore et enfin la synchronisation dans la foulée du smartphone et de la manette. Dès lors, il n’y a plus qu’à lancer un jeu compatible ou à se laisser tenter par ceux qui sont recommandés dans l’application pour pouvoir profiter de la Nomad.
Jouer avec la manette Nomad de Scuf
Commençons par l’essentiel. La prise en main de la Nomad est excellente : les doigts tombent parfaitement au niveau des touches et on est très rapidement à l’aise malgré l’écart entre les deux parties du pad. Le poids, lui, dépendra essentiellement du smartphone qui sera glissé dans la manette. Pour l’instant, celle-ci n’accepte que des modèles croqués d’un Pomme, mais Scuf a déjà admis qu’il s’agissait d’une limitation temporaire et que les smartphones Android auraient la reconnaissance qu’ils méritent.
En attendant, donc, c’est avec l’iPhone 15 Pro Max, soit un modèle assez pachidermique (221 g) que nous avons passé l’essentiel de notre test. Si son poids se fait sentir au bout de quelque temps, il n’empêche pas d’enchainer les sessions de plus d’une heure de jeu. Néanmoins, lors des sessions prolongées, une fatigue musculaire pourra se faire ressentir.
Pour le reste, la prise en main est très bien étudiée de la part de Scuf, seules les deux touches au dos de la manette (les palettes) nous ont parfois demandé quelques contorsions manuelles périlleuses. Les deux gâchettes sur le dessus (oui, deux comme sur une vraie manette !) Sont faciles d’accès et réactives. Quant aux sticks, ils sont un modèle de « touch and feel », puisqu’il est même possible d’ajuster le stick drift, c’est-à-dire de compenser le défaut habituel des manettes vieillissantes. Bien entendu, il est possible d’appliquer des réglages différents sur les sticks gauche et droit. Dans un FPS, on optera, par exemple, pour une réponse linéaire sur le stick gauche et un mode dynamique pour le stick dédié à la visée.
Et pour ceux qui n’apprécieraient pas les mouvements aux sticks, un pavé directionnel est bien présent pour gérer les déplacements et la navigation dans les menus.
La prise en main, c’est une chose, la précision et la réactivité en sont une autre, et sur ces points-là, Nomad justifie l’investissement consenti. Évidemment, tous les jeux ne bénéficieront pas de la même façon de l’apport d’une manette. Mais celle-ci s’avère particulièrement efficace sur des FPS, des jeux de sport (NBA 2K, par exemple). Le cas des FPS notamment est assez emblématique. Au bout de quelques minutes avec la Nomad nous avons l’impression d’avoir fait des progrès tonitruants. Ce n’est pas le cas évidemment, et bien que ce soit peu flatteur, arrive assez tôt le moment où il faut reconnaitre que les joueurs en face n’ont que leurs doigts et un écran tactile pour jouer.
Au cours de nos longues sessions de jeu, nous n’avons pas eu à déplorer de soucis d’input lag sur la manette. La Nomad est réactive à souhait et ressemble sur ce point aux accessoires vendus pour les consoles.
Un haut degré de personnalisation
Assurément, Scuf connait les besoins des gamers et le plus essentiel d’entre eux, c’est la possibilité de calibrer la manette en fonction de ses habitudes ou de son ressenti, autrement dit la personnalisation. De fait, la Nomad, par l’intermédiaire de son application, offre un large pannel de personnalisation. Cela concerne des modifications simples, comme les touches sur chaque jeu, avec la création possible de profils spécifiques à chaque titre. Mais la manette peut aller beaucoup plus loin, comme nous l’avons vu avec les joysticks, par exemple.
Dans le même état d’esprit, l’utilisateur peut choisir le type de comportement ou la course des gâchettes, pour plus ou moins de réactivité selon l’appui. Cette proposition pourrait paraitre gadget, elle ne l’est pas aux yeux des joueurs exigeants.
Des tas de bonnes idées
Impossible de parler de la Nomad sans évoquer une partie de ce qui fait son charme. En plus de la personnalisation logicielle, Scuf a également pensé à quelques ajustements matériels qui confirment le savoir-faire de la marque. Ainsi, en plus du petit support qui permet de compenser la proéminence du capteur photo et de garder son smartphone bien droit, Scuf fournit également une autre paire de sticks. Creux ou bombés, à l’utilisateur de choisir puisque ceux-ci sont interchangeables.
Enfin, au rayon autonomie, Scuf annonce quelques 16 heures de jeu avant de passer par la case recharge. C’est amplement suffisant et, dans notre cas, nous n’avons jamais été contraints d’arrêter une session de jeu pour brancher notre accessoire. On apprécie également le fait que la manette puisse rester connectée lorsque son iPhone a besoin de se charger. Dans ces cas-là, les déplacements sont plus limités certes, mais il est possible de brancher son smartphone et de l’utiliser comme écran déporté. En revanche, s’il fallait noter un petit bémol sur cette manette particulièrement aboutie, il concernerait la façon dont la Nomad communique son niveau de batterie à son propriétaire. Au contraire, la seule LED allumée sur les quatre disponibles donne l’impression que la manette va bientôt s’éteindre.
Verdict du test :
La Nomad de Scuf est sans ambiguïté aucune la manette de jeu référence pour iPhone. Pour une raison simple : elle est ce qui se fait de plus proche d’une bonne manette pour console. Que ce soit dans la fabrication, le choix des matériaux, la prise en main ou encore la réponse des différentes touches, l’accessoire de Scuf excelle. À ces qualités matérielles, la Nomad ajoute également des capacités logicielles intéressantes avec une application très bien pensée et des possibilités de personnalisation immenses. Au final, malgré un prix conséquent (109,99 euros), la Nomad apparaît comme la meilleure manette du marché et ne souffre que d’un unique mais assez vilain défaut : ne pas être compatible Android. Jusqu’à quand ?
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