Garmin a longtemps porté la réputation de vendre des montres connectées au tarif prohibitif. Il est vrai qu’à première vue, le fabricant avec ses toquantes à l’interface plutôt austère peut en interloquer plus d’un·e. L’entreprise, spécialisée dans les systèmes GPS, justifiait ce prix par une précision à toute épreuve, qui l’a amené à être plébiscitée par les sportifs de tout poil.
Mais ces dernières années, l’horizon s’assombrit quelque peu pour Garmin. Des jeunes loups rentrent dans l’arène comme Coros, mais aussi des géants comme Apple avec son Apple Watch Ultra qui vient directement marcher sur ses plates-bandes et sur ses sentiers de trail. On peut citer aussi Huawei, qui avec l’abandon des smartphones sur le marché occidental, se repose désormais bien plus sur les wearables.
Quoi de mieux pour relancer la machine qu’une nouvelle montre à l’excellent rapport qualité-prix ? C’est sans doute ce que se sont dits les ingénieurs de Garmin avant de lancer cette Forerunner 165. Rien qu’en examinant sa fiche technique et en la rapportant à son prix, nous savions déjà qu’elle ferait un malheur. Place maintenant au test complet.
Design : sobre et fonctionnel
Garmin a truffé sa montre de technologies et de fonctionnalités d’habitude réservées à des modèles plus chers. Puisqu’il faut bien réaliser des économies quelque part, le constructeur a donc lâché un peu du lest sur le design de cette montre. La Garmin Forerunner 165 est sobre, très sobre. Exit les éléments en métal sur les modèles plus onéreux, le verre n’est que « chimiquement renforcé », le boitier est en polymère renforcé de fibres et le bracelet en silicone. L’écran Oled est cerclé de bordures assez généreuses.
Ceci étant posé, la montre s’avère très confortable une fois portée. Plutôt petite calibre avec ses 43 mm de diamètre, la Forerunner 165 évite l’effet « grosse montre » qu’on peut parfois reprocher à certaines toquantes de sport. Le boitier paraît fin avec son épaisseur de 11,6 mm.
Les cinq boutons sont placés de façon traditionnelle pour une montre Garmin : trois à gauche et deux à droite, dont le bouton Run qui permet de lancer une activité immédiatement. L’appui n’est ni désagréable ni satisfaisant, mais juste fonctionnel. Nous reviendrons dans la partie Fonctionnalités de ce test sur leur utilisation.
La montre est étanche (5 ATM) et résiste à une pression équivalant à 50 m de profondeur. Elle peut donc être utilisé pour la natation.
Écran : l’Oled pour l’entrée de gamme qui fait plaisir
L’écran de la Garmin Forerunner 165 est une dalle Oled ronde de 1,2 pouce de diamètre, doté d’une définition de 390 x 390 pixels. Disons le tout net : vous avez là une des innovations majeures par rapport au modèle précédent. Enfin, les coureurs peuvent s’offrir une montre pas trop onéreuse avec un belle qualité d’affichage, une contraste infini et des couleurs vibrantes.
Car chez Garmin, jusqu’alors, dans la gamme Forerunner, la première montre avec un écran Oled coûtait la bagatelle de 500 euros. Tous les modèles plus accessibles étaient restés sur la technologie LCD avec un aspect un peu plus délavé et moins net. En outre, nous avons là un écran tactile. Il n’y a bien sûr aucune obligation à passer par lui, les boutons permettant de naviguer intégralement, mais cela reste une option supplémentaire. L’écran profite également d’un mode Always-Once qui évite de devoir l’allumer à chaque fois que l’on souhaite consulter l’heure.
Cet écran, bien que très plaisant, n’est toutefois pas exempt de quelques défauts. Il est par exemple très sensible aux traces de doigt et aux reflets. Entendons par là qu’il manque sans doute d’un peu de luminosité. En outre, les couleurs nous ont parues parfois un peu trop criardes. Cela reste du chipotage, mais vous voici prévenus.
Fonctionnalités : Garmin reste Garmin
Comme d’habitude, Garmin préfère commercialiser des montres aux fonctionnalités très ciblées sur le sport plutôt que de s’éparpiller à faire des montres intelligentes façon Galaxy Watch ou Apple Watch. L’avantage des montres ciblées uniquement sport, c’est qu’elle dispose d’une bonne autonomie. En revanche, dès que vous voudrez sortir des usages prévus par le constructeur pour installer des apps tierces par exemple, les choix s’avèrent limités.
Et c’est exactement ce que vous avez sur la Garmin Forerunner 165 qui tourne sous la suite logicielle du constructeur. Il s’agit de la dernière version en date, légèrement modernisée par rapport aux versions précédentes, mais n’attendez pas une révolution. Tout reste relativement difficile à trouver. Je ne compte pas les fois où nous nous sommes gratter la tête sans pouvoir trouver un réglage.
Pour naviguer avec ses cinq boutons, voici comment la montre s’y prend :
- Bouton de gauche haut : un simple appui active ou désactive le rétroéclairage, un appui prolongé ouvre un ensemble de raccourcis ;
- Bouton de gauche milieu : un simple appui permet d’aller vers le haut dans l’interface, un appui prolongé ouvre les paramètres de la montre ;
- Bouton de gauche bas : un simple appui permet d’aller vers le bas dans l’interface, un appui prolongé ouvre le menu de gestion de la musique ;
- Bouton de droite haut : un simple appui permet d’ouvrir le menu activités, dans un menu il sert de bouton ok ;
- Bouton de droite bas : le bouton retour.
Si l’ergonomie est sans aucun doute à revoir, tous les utilisateurs de Garmin vous le diront, vous finissez par être habitués, mais c’est un coup à prendre.
Nous avons écrit plus haut qu’il était possible de gérer la musique. Attention toutefois à une petite subtilité : si vous souhaitez stocker de la musique en la téléchargeant en WiFi, il vous faudra opter pour la version Music de la montre, vendue quelques euros de plus pour cette option et un espace de stockage de 4 Go.
Il n’est pas possible de répondre aux appels avec cette montre.
Application compagnon : Garmin Connect toujours aussi riche et toujours aussi fouillis
En plus des informations accessibles sur sa montre, Garmin vous donne la possibilité d’en apprendre davantage en passant par Garmin Connect. Vous pouvez consulter la suite logicielle qui accompagne la montre à la fois sur navigateur PC, ou sur l’application du constructeur qui sont construits sur la même base. Nous ne nous attardons pas plus que nécessaire sur cette partie, le constat est toujours le même que dans notre test de la Garmin Forerunner 965.
Nous dirons simplement que si Garmin Connect est riche, cela reste très fouillis. L’ensemble logiciel offre un grand nombre de données qui permettront de faire à peu près ce que l’on veut avec, y compris les exporter dans de nombreux formats (GPX, Fit…) ou encore de lier son application à Strava pour charger ses activités automatiquement. Mais dès que l’on sort des sentiers battus pour tenter de trouver un sous-réglage, la migraine n’est jamais très loin.
Ceci étant, ses qualités dépassent largement ce gros défaut. Garmin Connect demeure une suite logicielle très puissante. On peut par exemple y programmer une course officielle des mois en avance en puisant dans la base de données Ahotu. Le jour de la course, une allure idéal vous sera proposée en fonction de votre objectif et tout au long de votre entrainement, des entrainements adéquats vous seront proposés.
Sport : il ne manque vraiment pas grand-chose
On l’a dit plus haut, si la montre ne permet de pas d’installer moult applications et propose un niveau de personnalisation limité, l’ensemble des informations liées à la santé et au sport auquel vous pouvez accéder est très satisfaisant. Là où certaines montres vous obligent à passer par l’app compagnon pour en faire de même, là, vous pouvez accéder à presque tout l’essentiel.
Et la montre en fait des choses. Voici les principaux exemples :
- Suivi du sommeil et des siestes ;
- Suivi du rythme cardiaque ;
- Vo2 Max ;
- Temps de récupération ;
- Variabilité de la fréquence cardiaque ;
- Notifications et possibilités de répondre avec des messages préremplis ;
- Météo ;
- Body Battery ;
- Nombre de pas ;
- Niveau du stress ;
- Programmation d’évènements sportifs ;
- Garmin Coach ;
- Oxymètre de pouls ;
- Nombres d’étages gravis.
Bref, nous en oublions surement tant la montre paraît généreuse pour ce qui est du sport. De base, la montre propose 20 sports différents mais il est possible d’en ajouter d’autres à la main ou via Garmin Connect.
Parmi les éléments pré-cités qui font de la Forerunner 165 un bon rapport qualité prix, citons la présence de la Vo2 Max, la variabilité de la fréquence cardiaque ou encore Pace Pro. Ces trois fonctionnalités, un temps réservées à des montres haut de gamme, présentes ici sur un appareil sous les 300 euros augmente considérablement son attrait.
De façon plus personnelle, pour les coureurs débutants, la Forerunner 165 semble un excellent choix du fait de ses suggestions quotidiennes, proposées en lien avec un objectif comme une course avec un temps idéal par exemple. Cela permet d’obtenir une variété d’entrainements ajustés à votre niveau sans être un-e expert-e de la course à pied.
Mesure en activité sportive
Afin de mesurer la précision en activité sportive, nous l’avons mesuré à la Forerunner 255, un modèle plus cher et censé être plus précis notamment grâce à la présence d’un GPS bi-band.
Nous avons donc porté les deux montres lors de séances de course à pied.
Sur le papier, la Forerunner 165 possède une configuration GPS moins précise que sa concurrente. Nous avons en effet là un GPS mono-band, contre un bi-band
Commençons par dire qu’à chaque sortie, la différence de distance mesurée entre les deux appareils était très basse. Pour exemple : sur une sortie mesurée de 8,83 km pour la Forerunner 255, la Forerunner 165 affichait 8,77 km. Cela a fait varier notre allure moyenne de 0,03 min par kilomètre.
Concernant la fréquence cardiaque plus précisément, le pourcentage de différence entre les valeurs de fréquence cardiaque des deux montres était négligeable sur deux sorties longues, oscillant entre +0,40 et +0,30%.
Autrement dit, sur la fréquence cardiaque, notre Forerunner 165 est aussi précise que la Forerunner 255, pourtant plus chère.
Autonomie : impériale
Une montre de sport se doit d’avoir une excellente autonomie. Ne serait-ce que pour pouvoir partir plusieurs jours en activité longue si on le souhaite, mais aussi parce que choisir une montre de sport vous prive de nombreuses fonctionnalités que peut offrir une montre connectée intelligente façon Galaxy Watch.
Garmin promet jusqu’à 11 jours d’utilisation en continu et jusqu’à 19 h en utilisation GPS.
Pour notre part, nous avons obtenu quelque chose d’approchant. En débranchant la montre jeudi 29 février à 15 h avec 100 % d’autonomie, nous avons tenu jusqu’au dimanche 10 mars, 15 h, toujours avec 5 % d’autonomie. Soir près de 10 jours. Ceci étant, dans ce cas de figure, la luminosité n’étant qu’à 2/3 et le mode always-on n’était pas activé.
En montant la luminosité à 3/3 et en activant l’always on, nous n’avons pas tenu aussi longtemps. En démarrant dimanche vers 22 h à 100 %, la montre atteignait déjà les 10 % vendredi matin à 9 h 30.
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