Christel Heydemann, installée depuis huit mois à la tête d’Orange, s’est inquiétée mercredi devant les Sénateurs des risques engendrés par les coupures électriques hivernales sur les numéros d’urgence.
C’est un sujet en effet très sensible pour Orange, l’opérateur qui s’était retrouvé plongé au cœur d’une crise inédite en juin 2021, à la suite d’une grande panne des numéros d’urgence.
Si l’entreprise en a depuis « tiré les conclusions », Christel Heydemann soutient qu’il serait « illusoire de penser qu’il n’y aura pas d’impact pour les clients en cas de coupure d’électricité ».
« Malheureusement, les réseaux télécoms ne sont pas jugés comme étant des sites prioritaires », déplore la directrice générale. Certains sites sont « priorisés dans les plans de prévention à des risques de délestage », mais ce n’est pas le cas de tous. En particulier, « les dizaines de milliers de sites mobiles » ne le sont pas, souligne-t-elle. Et ce, même s’ils sont équipés de générateurs et de systèmes de secours pour prendre le relais temporairement.
Des systèmes de secours qui montrent des limites
Christel Heydemann a insisté, lors de son audition devant la Commission des affaires économiques du Sénat, sur le fait que ces systèmes de secours pourront peut-être ne pas être efficaces si « le délestage s’intensifie ».
Avec la crise énergétique, le délestage est une option envisagée pour soulager le système en cas de trop fortes tensions. La RTE avait prévenu notamment que le risque de tensions serait « élevé » sur le système électrique en janvier.
La Fédération française des Télécoms (FFT) a aussi fait entendre des craintes quant à l’impact des coupures hivernales sur les appels d’urgence. Son directeur général de la fédération, Michel Combot, a indiqué au micro de Franceinfo« : « Nous n’avons aucune certitude à l’heure actuelle, d’autant que nous ne connaîtrons les zones qui s’arrêteront que quelques heures avant leur arrêt effectif, ce qui nécessite une énorme préparation pour pouvoir anticiper et optimiser l’acheminement des appels d’urgence du 112. »
Anticiper aussi 2023 et 2024
Pour se préparer au pire, Orange a réalisé de son côté « un certain nombre d’exercices de crise », a précisé Christel Heydemann.
Ces actions se combinent à un effort de communication sur les risques de délestage pour anticiper le pire scénario, ajoute la directrice générale.
Au-delà de la crise énergétique attendue cette année, Orange anticipe aussi un hiver rude l’année prochaine. La priorité, selon Christel Heydemann, est de « travailler main dans la main avec les opérateurs, la FFT et le régulateur pour anticiper et minimiser l’impact ».
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