La messagerie Telegram accusée d’être un véritable « pot de miel  …

La messagerie Telegram accusée d’être un véritable « pot de miel  ...



« Ils vous accusent des pires crimes (…), ils essayent de vous avoir à l’usure pour obtenir une porte dérobée dans Telegram », « c’est l’impression que cela donne ». Pour le controversé journaliste Tucker Carlson, les poursuites judiciaires françaises contre Pavel Durov seraient une façon pour l’Hexagone d’arracher un accès privilégié dans les serveurs de la sulfureuse application.

« Si quelqu’un m’approche et me demande » les clés des messages sur les serveurs, « vous serez les premiers à l’apprendre », répond aussitôt le cofondateur de Telegram dans cette interview diffusée le 09 juin 2025. D’ailleurs, « techniquement [ces clés] n’existent pas ». Cette façon de présenter le fondateur de l’application de messagerie comme l’un des hérauts de la vie privée, un narratif qui fait partie de l’ADN de Pavel Durov, vient pourtant d’être sérieusement écornée.

NEW: The Telegram messaging app has a reputation for security — but Important Stories found that its technical infrastructure is run by a man whose companies closely collaborate with Russian intelligence services.

Meet Vladimir Vedeneev 👇

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— Organized Crime and Corruption Reporting Project (@occrp.org) 10 juin 2025 à 09:24

Un prestataire proche du FSB

Selon une enquête du média russe « Important Stories » datée du 10 juin 2025, relayée par l’OCCRP, un réseau de journalistes d’investigation, l’application serait liée indirectement au renseignement russe. L’un des prestataires réseau de l’entreprise, Vladimir Vedeneev, est en effet en relation d’affaires avec le FSB, le service de sécurité intérieure, et d’autres structures proches de Moscou, accusent les journalistes russes.

Un homme au rôle visiblement clé dans l’application. Un litige judiciaire en Floride signalerait ainsi que Vladimir Vedeneev a été par exemple « la seule personne autorisée à accéder aux serveurs de Telegram dans un centre de données de Miami », précise la version en anglais de l’article.

Au vu des découvertes des journalistes, « je considère Telegram comme pot de miel » du FSB, résume sur son blog l’une des personnes interviewée dans l’article, Michał Woźniak. L’ancien responsable de la sécurité de l’OCCRP pointe notamment l’une des bizarres techniques de l’application, un « choix de conception surprenant et inutile ». Elle dissimulerait en fait une façon d’identifier le trafic d’utilisateurs spécifiques à l’échelle mondiale.

Pavel Durov n’a pas commenté ces accusations. Ses derniers messages sur Telegram sont relatifs au Ton, la cryptomonnaie poussée par l’entreprise, et les nouvelles fonctionnalités mises en place par l’application. Le service de presse de Telegram a par contre démenti tout problème auprès d’« Important Stories ». Et de préciser que l’entreprise « travaille avec des dizaines de sous-traitants » et « qu’aucun d’entre eux n’a accès aux données des utilisateurs ou à une infrastructure critique ».

Doutes pas nouveaux

Les doutes sur la sécurité de l’application ne sont pas nouveaux. Comme Michał Woźniak le signale, le média Gizmodo alertait dès 2016 sur les failles de Telegram. La grande critique adressée à l’application est de ne pas protéger la plupart des communications de ses utilisateurs avec un chiffrement de bout en bout. L’application est pourtant souvent présentée à tort comme une « messagerie cryptée ».

Plus près de nous, en septembre 2024, la presse ukrainienne signalait l’interdiction de l’application au sein des agences gouvernementales, des infrastructures militaires et dans certains secteurs critiques. Une mesure présentée comme une question de « sécurité nationale ».

De quoi inquiéter encore plus donc Tucker Carlson. Telegram n’a peut-être pas attendu la procédure française pour collaborer avec un État. Visé par une douzaine d’infractions, le franco-russe a été mis en examen à la fin août 2024 dans l’Hexagone.



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