En se posant dans une région inédite de la Lune, plus proche de son pôle Sud, la mission indienne Chandrayaan-3 a constitué une première mondiale et une brillante réusssite pour l’industrie aérospatiale indienne et son agence ISRO.
Elle a permis de poser un alunisseur Vikram (qui s’était crashé lors de la précédente mission Chandrayaan-2) et de déployer un rover Pragyan qui a pu évoluer et réaliser des observations scientifiques inédites.
Après une quinzaine de jours de fonctionnement, les équipements se sont mis en veille pour affronter la longue nuit lunaire mais ne se sont pas réveillés par la suite lorsque le Soleil est revenu illuminer cette portion de la Lune.
2 tonnes de poussière remuée à l’alunissage
Outre les données scientifiques recueillies dans cette zone, la mission Chandrayaan-3 a exposé l’une des difficultés qu’il faudra affronter pour espérer coloniser notre satellite naturel : la poussière lunaire.
L’orbiteur de la mission précédente Chandrayaan-2 a capturé le halo d’ejecta produit lors de l’alunissage de Vikram, montrant l’appareil cerné de marques brillantes provoquées par l’évacuation de la poussière par les moteurs de l’alunisseur.
L’agence ISRO estime que l’alunissage a déplacé quelque 2 tonnes d’épirégolithe (la couche de poussière la plus externe de la surface lunaire) dans une zone de 100 mètres carré autour du point d’alunissage.
L’une des problématiques pour le programme Artemis
Cette poussière lunaire, c’est ce qui risque de compliquer le retour des humains sur la Lune pour une occupation semi-permanente. S’infiltrant partout, très abrasive, elle dégrade rapidement les équipements et use les combinaisons spatiales.
Elle est aussi la cause de diverses affections pour les astronautes, similaires à des allergies, observées lors des dernières missions Apollo. La faible gravité de la Lune tend également à maintenir longtemps en suspension la poussière soulevée.
Pour le programme Artemis de retour des humains sur la Lune, il faudra donc trouver les moyens de se prémunir de cette poussière de Lune envahissante. Un nouveau type de combinaison, plus souple et protectrice, est en cours de développement.
Une solution pourrait aussi venir de la vitrification de cette poussière de lune pour constituer des pas des tir et des routes à la surface de la Lune afin de réduire le déplacement de cette poussière nocive.