C’est la montre Wear OS la moins chère du marché. Avec cet argument de poids, Xiaomi saura se faire entendre à coup sûr. Encore faut-il que les performances suivent. Nous l’avons testée.
Moins de 200 euros pour une montre connectée sous Wear OS ? C’est exactement ce que commercialise le constructeur chinois avec cette Watch 2, version allégée de la Watch 2 Pro que nous avions testée en octobre 2023. Pour ce faire, c’est surtout au niveau du design que Xiaomi a joué.
En effet, s’il garde peu ou prou les mêmes dimensions (47,5 mm x 45,9 mm x 11,8 mm), le boîtier de la Watch 2 semble toutefois moins encombrant que celui de son ainé. La faute sûrement au poids moindre (36,8 g contre 54,5 g) dû à l’usage d’aluminium plutôt que d’inox, mais aussi à l’absence de molette. L’ensemble des caractéristiques techniques est identique, mis à part la suppression sur cette version du capteur d’impédance bioélectrique. Sur la Watch 2 Pro, il sert notamment à mesurer le niveau de graisse corporelle.
Un grand écran qui manque (un peu) de luminosité
C’est ainsi que le châssis accueille donc le même écran amoled de 1,43 pouce d’une définition de 466 x 466 pixels (326 ppp) pouvant monter sa luminosité jusqu’à 600 nits. On est loin des meilleurs modèles du marché qui dépassent les 2 000 nits, mais la dalle reste lisible la plupart du temps ; mis à part en plein soleil où la puissance de son éclairage montre ses limites. Le reste du temps, le capteur de lumière fait bien son travail et module parfaitement la luminosité. Enfin, la grande taille de la dalle permet d’afficher une interface aérée et intelligible.
Avec ces dimensions, la Watch 2 prend donc beaucoup de place sur le poignet. Il n’est pas facile de la cacher par exemple sous une manchette de chemise. Autant dire que les personnes ayant un petit poignet ne l’apprécieront pas spécialement. Côté bracelet, Xiaomi opte pour un classique modèle en TPU (polyuréthane thermoplastique), certes souple, mais propice à la transpiration. Bonne nouvelle cependant, il pourra être changé par n’importe quel bracelet standard de 22 mm, même celui d’une bonne vieille montre à l’ancienne. Le boîtier en alu est quant à lui bien fini, même si l’emploi d’aluminium le rendra avec le temps plus fragile et sensible aux rayures qu’avec l’acier de la Watch 2 Pro.
Comme Xiaomi ne perd pas ses bonnes habitudes, il faudra encore une fois fouiller dans la trentaine de cadrans proposés par défaut (sans compter les dizaines d’autres disponibles dans le Play Store) pour en trouver un de relativement sobre. D’une manière générale, l’interface du constructeur chinois utilise toujours autant les couleurs vives, voire criardes. Sympathique dans un univers sportif, moins évident si l’on cherche un peu plus de sobriété.
Des gestuelles nombreuses à apprendre
Avec le passage à Wear OS (bizarrement installé ici en version 3.5 et non pas 4), la Watch 2 fait un bond en avant par rapport à l’ancien Zepp OS (devenu HyperOS, vous suivez ?) qui était bien trop limité (mais toujours utilisé sur les montres Redmi). L’interface est fluide et réactive grâce aux capacités de la puce Qualcomm Snapdragon W5+ Gen 1 gravée en 4 nm. Une variété de gestuelle permet donc d’accéder à l’ensemble des fonctions du système d’exploitation de Google.
Commençons par le bouton du bas :
- Appui simple : retour à la dernière application ;
- appui long : menu d’extinction/redémarrage ;
- double appui : Google Wallet.
Pour le bouton du haut :
- Appui simple : liste des applications ou retour à l’accueil ;
- appui long : Google Assistant ;
- double appui : dernières applications ouvertes.
Notons au passage que lorsqu’on porte la montre au poignet droit, il est possible de configurer les boutons comme se trouvant à gauche du cadran. Malgré cela, leurs fonctions ne s’inversent pas, à l’utilisateur donc d’intervertir celles du bouton haut et bas.
Enfin, les glissements d’un doigt sur l’écran ont aussi des effets :
- Vers le bas : affichage du centre de notifications ;
- vers le haut : paramètres rapides ;
- vers la gauche ou la droite : accès aux « cartes », ces raccourcis vers des applications.
Les gestuelles sont donc nombreuses et pas facile à appréhender tout de suite, il faut quelques jours pour prendre les bons réflexes et ne plus s’embrouiller. Cela nous fait encore plus regretter l’absence d’une molette comme sur la Watch 2 Pro, bien utile pour naviguer rapidement dans les menus, sans avoir le faire en touchant l’écran pour les faire défiler. Dommage, mais c’est certainement le prix à payer pour arriver justement à celui affiché par la montre.
Avec l’arrivée de Wear OS, c’est surtout tout un écosystème d’applications qui fait son apparition sur les montres Xiaomi ; ce qui manquait cruellement sur ses anciens modèles utilisant HyperOS (anciennement Zepp OS). Les sportifs peuvent utiliser par exemple Strava, Nike Run Club ou Komoot, tandis que les mélomanes installeront Spotify, Deezer ou profiteront de YouTube Music déjà installé sur l’appareil (32 Go de stockage intégré). C’est tout un monde qui s’ouvre à cette montre et c’est tant mieux.
Pas la plus précise lors des exercices
Bien entendu, la montre se prête parfaitement à la mesure des exercices sportifs (160 sports suivis), munie d’un capteur optique de rythme cardiaque, d’un accéléromètre et d’un gyroscope. Elle est également étanche jusqu’à 50 mètres. À ce petit jeu, les chiens ne font pas des chats et la Watch 2 propose des résultats similaires à celle de la Watch 2 Pro. Malgré un GPS double bande, on continue à rester déçu par sa précision. Comme on peut le voir sur l’illustration, le suivi de la position est imprécis par rapport à celui d’une Apple Watch Series 8 utilisée en comparaison sur le même parcours.
Plutôt que de suivre parfaitement les chemins empruntés, la Watch 2 a tendance à couper les virages. En résulte des distances tronquées de quelques pour cents qui ont ensuite forcément une incidence sur le rythme global de l’exercice. Nous avons remarqué que la montre a au contraire tendance à légèrement surévaluer le rythme cardiaque, ce qui a là aussi un impact, notamment sur le nombre de calories dépensées. Cette Watch 2 n’est pas la meilleure pour mesurer les exercices sportifs intenses, on préfère donc l’utiliser pour des sorties occasionnelles. N’est pas Garmin qui veut, surtout à ce tarif-là. Notons qu’il est possible d’exporter les données de l’application Mi Fitness vers les applications de Strava, mais aussi de Suunto.
Enfin, avec ses 495 mAh, la batterie de la Watch 2 offre une autonomie dans les standards du marché pour ce type de montre. Alors que Xiaomi promet assurer 65 heures, nous avons plutôt constaté la moitié. Cela dit, nous avons choisi d’activer l’écran « always on » qui ne l’est pas par défaut. Nous l’avons aussi portée jour et nuit pour l’analyse du sommeil et effectué plusieurs exercices quotidiens. Une utilisation intensive donc, mais qui donne une idée de ce que peut offrir la Watch 2 lorsqu’elle est largement sollicitée.
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