Ce 17 octobre marque l’ouverture du Mondial de l’Auto à Paris, l’un des plus grands salons de l’Automobile doit composer avec une actualité morose et un avenir incertain pour tout le marché.
Difficile aujourd’hui d’aborder le sujet de l’automobile sans nourrir quelques crispations : entre la flambée récente du prix des carburants fossiles, la pénurie de ces mêmes carburants suite à des mouvements de grèves dans les raffineries en France et un véhicule électrique que l’on nous impose tout en nous appelant à consommer moins d’électricité cet hiver, rien ne va plus.
Pourtant, le Mondial de l’Auto ouvre ses portes et se tiendra ainsi jusqu’au 23 octobre à Paris.
Même chez les constructeurs, la situation reste morose alors même que la France compte parmi les plus grands constructeurs automobiles au monde : Peugeot, Citroën, Renault… Les constructeurs peinent à séduire les consommateurs avec un marché globalement en baisse liée à plusieurs facteurs.
D’une part, les constructeurs Français n’ont adopté que très tardivement le virage de l’hybride et du tout électrique pour les particuliers. Si Renault avait une avance il y a quelques années, la marque s’est limitée aux marchés spécifiques des professionnels pour déployer ses solutions électriques.
Un contexte de pénurie de carburant et de morosité du marché
Aujourd’hui, l’électrification des gammes de véhicules arrive, mais à des prix relativement élevés face à une concurrence étrangère bien plus séduisante tant en termes de prix que de prestations. Par ailleurs, même si le gouvernement continue d’aider à l’achat des véhicules électriques avec des primes, elles restent encore insuffisantes à motiver un renouvellement de parc et l’argument se confronte avec le discours actuel qui appelle les Français à consommer moins d’électricité pour éviter le blackout cet hiver.
On assiste ainsi à une partie de ping-pong chez les usagers : frustrés de constater l’envolée du prix du pétrole et donc de l’essence et du diesel, conjugué à la pénurie actuelle, nous sommes attirés vers les alternatives électriques. Mais ces alternatives sont chères, encore peu adaptées à l’ensemble des besoins (notamment en termes d’autonomie), le réseau de recharge est à la traine, et l’électricité présenté comme insuffisamment disponible… La voie semble ainsi sans issue, peu importe quelle technologie est privilégiée.
Le contexte est donc difficile pour le salon qui en paie déjà le prix : la durée du salon a été réduite de 13 à 7 jours, le salon a été regroupé avec le salon professionnel Equip Auto sous une bannière commune Paris Automotive Week, certains constructeurs sont absents…
Plusieurs constructeurs absents
Citroën, constructeur historique en France ne participe ainsi pas à cette édition 2022 du Salon, tout comme Toyota malgré son implantation en France… Les constructeurs allemands manquent également à l’appel ainsi que les marques de luxe venant d’Italie ou encore Hyundai et même Ford...
Des absences comblées par l’arrivée de constructeurs Chinois qui affichent leur orientation vers l’avenir avec des gammes complètes de véhicules électriques comme BYD, Great Wall Motors ou VinFast.
Le Salon devrait également mettre en avant quelques initiatives du côté des véhicules à hydrogène, mais surtout donner un coup de projecteur aux technologies de demain et certains services plutôt que sur les constructeurs eux-mêmes. Sont ainsi présents des stands pour EDF, la BNP, le Crédit Agricole qui mettent en avant tout ce qui gravite autour du véhicule, avec un discours orienté vers l’électrique.
Pour séduire les jeunes, le Salon a fait venir les vidéastes de la chaine YouTube Vilebrequin et leur fameux 1000tipla, on devrait également retrouver des stands de Netflix et Warner Bros (notamment avec la batcycle de Gotham Knights).
Finalement, même s’ils boudent le salon, les constructeurs surveilleront avec grand intéret la fréquentation du Mondial afin de constater ou non une désaffection du public pour les produits automobiles qui pourrait annoncer d’une crise plus dure du marché que ce que prévoient les analystes.