À moins de 100 euros et équipée d’une puce GPS, la montre chinoise a des arguments de poids face aux modèles haut de gamme, plus encore grâce à une autonomie record. Mais est-elle pour autant exempte de défauts ?
Toujours à l’offensive, Xiaomi continue de creuser le sillon des appareils connectés à prix plus qu’abordable. Après son Smart Band 8 à 49 euros et ses tout récents écouteurs Redmi Buds 5 Pro à 99 euros, au tour des montres connectées de profiter des tarifs réduits du Chinois. Cette Redmi Watch 4 se situe elle aussi en dessous des 100 euros. Malgré tout, le constructeur n’a pas voulu rogner sur certains aspects à commencer par ce grand écran AMOLED de 1,97 pouce et le boîtier en partie en aluminium (le dos reste en plastique).
Comme avec les Buds 5 Pro, la première chose qui marque en sortant l’appareil de son boîtier est la ressemblance avec le produit équivalent d’Apple. Difficile de ne pas y voir une inspiration. Et ce n’est pas l’affichage de la progression des activités, sous forme de demi-cercles de couleur plutôt que des cercles entiers chez le Californien qui estompe cette impression, bien au contraire. Cependant, l’Apple Watch étant une référence sur le marché des montres à écran tactile, pourquoi ne pas en tirer certaines leçons.
Elle n’est pas le symbole même de l’élégance
Une fois au poignet, l’impression est toutefois bien différente. La montre de Xiaomi est plus encombrante. C’est logiquement le prix à payer pour bénéficier d’un écran plus grand, mais son intégration aurait pu être plus optimisée tant les bords autour de celui-ci sont larges. Le bracelet non plus ne fait pas dans la dentelle avec son système de double passant. Au final, on aura bien du mal à passer la montre sous la manchette d’une chemise en la boutonnant, pulls et sweat-shirts seront préférables si on ne veut pas qu’elle reste apparente. Si le volume se fait bien sentir, en revanche le poids n’en rajoute pas avec seulement 31 grammes sur la balance. Malgré le dos en plastique qui donne une impression un peu « cheap », le tout est bien assemblé et ne souffre d’aucun jeu intempestif.
On l’a compris, la discrétion n’est pas le fort de cette Redmi Watch 4 et ce ne sont pas ses cadrans qui la feront mentir. Celui proposé par défaut est un minimum voyant, criard diront même les plus critiques. Heureusement qu’un immense choix de dizaines de cadrans est proposé au sein de l’application Mi Fitness, compagnon de la montre à installer sur son smartphone. Certes, là aussi les propositions ne sont pas des plus minimalistes, mais on trouve en général son bonheur après quelques minutes d’exploration. Il est possible d’en installer plusieurs sur la montre pour ensuite passer d’un cadran à l’autre en laissant son doigt appuyé sur l’écran durant quelques secondes.
HyperOS, copie conforme de l’ancien Zepp OS
L’interface du nouveau système d’exploitation HyperOS n’est pas réellement novatrice et ressemble fortement — pour ne pas dire comme deux gouttes d’eau — à l’ancien Zepp OS. Cette nouvelle appellation semble plutôt un prétexte pour unifier la dénomination de tous les OS de Xiaomi ; la nouvelle surcouche HyperOS étant également attendue sur les smartphones de la marque. Pour y naviguer, on utilise des gestuelles semblables à celle du Smart Band 8 : glisser son doigt depuis le haut affiche les notifications, depuis le bas les raccourcis et d’un côté ou de l’autre les widgets (personnalisables depuis l’application). Si tourner la molette ne provoque rien depuis l’écran d’accueil, ce geste permettra naturellement de faire défiler la liste d’applications qui s’affiche lorsqu’on la presse. Un retour haptique se fait alors sentir, mais il est plus proche d’une vibration permanente que d’une réussie simulation de crans physiques comme sur l’Apple Watch.
Cette interface est d’ailleurs tout à fait réactive et n’a accusé aucun ralentissement lors de notre test. On regrette seulement que l’écran tactile manque parfois de sensibilité et oblige à s’y reprendre à plusieurs fois pour valider un item. Rien de handicapant, mais cela survient suffisamment régulièrement pour qu’on finisse par le remarquer. L’écran est toutefois bien lisible grâce à cette grande dalle AMOLED de presque 2 pouces affichant une définition de 390 x 450 pixels (302 pixels par pouce). Sa luminosité de 600 cd/m2 n’est pas aussi élevée que celle des modèles les plus haut de gamme qui atteignent désormais les 2 000 cd/m2. Mais cela n’empêche pas la Redmi Watch 4 d’être lisible dans toutes les circonstances, même si le capteur de luminosité est parfois un petit peu paresseux lors des changements d’environnement.
Une puce GPS qui change beaucoup de choses
En usage sportif, on est tout d’abord ravi de constater la présence d’une puce GPS (mais aussi Galileo, Glonass, BeiDou et QZSS pour être précis). L’absence de localisation était notamment l’un des principaux défauts du Smart Band 8. Cela permet par exemple d’aller courir sans avoir à transporter son smartphone dans une poche. Mais si c’est l’option que vous choisissez, il faudra en revanche vous passer de musique ou de podcasts. Impossible en effet de charger le moindre fichier dans la montre ou d’y connecter des écouteurs Bluetooth.
Dommage, car la mesure des exercices est précise d’après ce que nous avons pu constater. En comparant les résultats de la montre de Xiaomi à celle d’une Apple Watch Series 8 (réputée pour sa précision), on ne constate presque aucune différence sur le tracé GPS, la plage de rythme cardiaque ou encore la distance parcourue. On peut donc faire confiance à l’appareil pour obtenir des résultats fiables. En matière d’ergonomie, notons toutefois qu’il est impossible de sortir de l’application Entraînement lorsqu’on l’utilise. Il faudra donc stopper son fonctionnement si l’on désire par exemple consulter la météo.
Aucune application tierce
Aucune application de messagerie n’est non plus proposée, impossible de consulter ses e-mails ou ses SMS en dehors des notifications reçues. Étant donné qu’il n’existe pas d’applications tierces, cela sera de même avec WhatsApp ou Messenger par exemple. En ce point, HyperOS est inexistant face au choix proposé sur Wear OS de Google ou pire encore sur le watchOS d’Apple.
Seule passerelle bienvenue vers un autre service, les données d’exercices peuvent être synchronisées avec son compte Strava via l’application Mi Fitness. Maigre consolation pour ceux qui auraient aimé un peu plus d’ouverture et de possibilités. Notons quand même la présence d’une fonction de détection de sommeil qui analyse automatiquement les différentes phases dès que l’on se couche, mais aussi de mesure de SpO2, soit l’oxygénation sanguine ; les deux sont tout à fait performantes.
L’autonomie, première qualité de la montre
Lorsque l’on parle de montres connectées, vient enfin l’épineuse question de l’autonomie. Dès que les modèles sont équipés d’écrans tactiles, a fortiori toujours allumés, elle chute rapidement. Difficile par exemple d’utiliser une Apple Watch plus de deux jours d’affilée sans avoir à la recharger. Certains utilisateurs considèrent cela comme un défaut, d’autres ne voient pas d’inconvénients à la retirer tous les soirs et à la connecter à son chargeur sur sa table de nuit. Autant vous dire que cette question, vous ne vous la poserez absolument pas avec cette Redmi Watch 4. Xiaomi annonce en effet 20 jours d’autonomie ! Cette performance est toutefois atteinte avec un écran qui s’éteint lorsqu’il n’est pas sollicité. Nous avons préféré configurer la montre en mode « always on » qui continue d’afficher l’heure même quand le poignet est baissé.
Et le résultat est tout autant impressionnant. En la portant 24 heures sur 24 à part sous la douche, en recevant les notifications des messages et en lançant des exercices réguliers, presque tous les jours, on perd à peine 10 % de batterie quotidiennement. On atteint donc ainsi sans problème les dix jours d’autonomie continue ! La charge de la batterie de 470 mAh se fait grâce à un petit connecteur aimanté situé au dos de la montre en une bonne heure. Avec ce modèle, la gestion de la batterie s’est donc avérée être le cadet de nos soucis.
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