Imaginez le monde paralysé pendant des mois suite à une gigantesque tempête solaire. Une tempête si intense qu’elle aurait des impacts multiples sur nos diverses technologies et amènerait à une coupure d’Internet sur des semaines ou des mois, avec des répercussions à tous les niveaux puisque nombre d’activités sont désormais dépendantes du NET…
Voilà le scénario catastrophe, « l’apocalypse Internet » sur laquelle alerterait la NASA selon le tabloïd anglais Daily Express depuis le début du mois. Un article à sensation bon pour les clics, qui a rapidement fait le tour du monde, le tour du Web et a été repris un peu partout…
L’article évoque toutefois des faits assez incohérents et deux en particulier : la NASA aurait envoyé la sonde Parker Solar Probe pour empêcher ce type d’événement et de nouvelles mesures lors de la mission auraient mis en évidence notre incapacité à éviter ces effets dévastateurs à court terme… Tout cela est également appuyé par une étude de 2021 baptisée « Solar Superstorms : Planning for an Internet Apocalypse ( Super-tempêtes solaires : prévoir l’apocalypse d’Internet).
De quoi entrainer la multiplication d’articles évoquant la fin du monde, la perte de technologies dont nous nous sommes rendus dépendants, et une sorte d’apocalypse nous ramenant technologiquement parlant à des années en arrière…
L’étude citée à de nombreuses reprises évoque une probabilité de 1,6 à 12% que ces phénomènes entrainent une perturbation prolongée d’Internet au cours de la prochaine décennie. On y évoque des pertes à hauteur de 7 milliards de dollars par jour en suite des pannes liées à ces phénomènes, simplement sur l’économie américaine.
Ce que l’on sait vraiment
Selon des rapports de la NASA, on sait que le Soleil connait un pic d’intensité tous les 11 ans et que c’est donc en 2025 que ce surplus d’activité aura lieu, avant que son activité ne redescende progressivement.
Néanmoins, ce seul pic d’activité n’est pas en mesure de perturber massivement le fonctionnement d’Internet. Certes, les tempêtes solaires seront plus nombreuses lors de cette phase, mais leur intensité ne sera pas forcément plus grande. Par ailleurs, il faudrait que les perturbations soient véritablement intenses pour avoir un impact sur les câbles sous-marins, le dernier épisode enregistré ayant eu cette capacité remonte à 1859.
Finalement, jamais la NASA n’a pointé un quelconque risque « d’apocalypse Internet » lié à l’activité solaire, il s’agit plus vraisemblablement d’un mélange de deux sources .