Deblock, nouvelle néobanque lancée en avril, propose une gestion unifiée des euros et des cryptomonnaies au sein d’une même application. Claire Balva, la vice-présidente de la stratégie, nous détaille les premiers succès et les prochaines étapes du développement de la crypto banque française.
En avril dernier, une nouvelle néobanque est arrivée sur le marché français. Baptisée Deblock, la banque permet de gérer l’intégralité de son argent au sein d’une même application, qu’il s’agisse d’euros ou de cryptomonnaies. Sur le compte courant de Deblock, vous pourrez percevoir votre salaire, et, à côté, détenir des devises numériques, comme du Bitcoin, sur un portefeuille blockchain.
Présente à la conférence Surfin Bitcoin de Biarritz, Claire Balva, la vice-présidente en charge de la stratégie de Deblock, nous a accordé un entretien au détour d’une présentation. Nous avons discuté de l’accueil réservé à Deblock en France et des nouveautés à venir pour les utilisateurs.
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100 000 téléchargements pour Deblock
Tout d’abord, la responsable révèle que l’application a passé la barre des « 100 000 téléchargements », en cumulant Android et iOS. Notre interlocutrice ne révèle pas combien de Français ont effectivement ouvert un compte suite au téléchargement de l’application sur le smartphone. Quoi qu’il en soit, la vice-présidente assure que l’équipe est très contente du lancement.
Les nouveautés à venir pour Deblock
Interrogée par nos soins, Claire Balva souligne que de nombreuses fonctionnalités ont été ajoutées à l’application depuis son arrivée sur le marché. En avril, « on avait sorti une première version qui était assez basique, avec vraiment les fonctionnalités cœur ». Parmi les ajouts, on trouve les virements instantanés, une fonctionnalité massivement adoptée par le monde bancaire, et Apple Pay, le service de paiement mobile intégré aux iPhone et aux Apple Watch.
Du côté du Wallet, « on est en train d’intégrer Solana », l’une des principales blockchains de l’écosystème crypto. Dans les mois à venir, Deblock va aussi prendre en charge les solutions de “Layer 2” (ou “couche 2”), ces surcouches qui viennent se greffer aux blockchains, notamment pour éviter les frais trop élevés. Du côté du compte courant, l’équipe se concentre sur l’ajout « d’autres devises, notamment le dollar ».
« On itère petit à petit en ajoutant le plus de fonctionnalités possible pour avoir vraiment un service complet, tant du côté crypto que du côté euro », résume Claire Balva.
Côté crypto, Deblock confirme toujours travailler sur son offre de staking, qui permettra de recevoir des récompenses en immobilisant des devises numériques. La banque indique attendre l’accord de l’AMF (Autorité des marchés financiers) afin de pouvoir se lancer :
« On n’est pas les seuls maîtres de la situation. Il faut aussi que l’AMF nous donne l’accord. Donc, voilà, ça arrive aussi, mais pas de date très claire ».
Une version PC en approche pour « rassurer »
Par ailleurs, Deblock travaille sur le développement d’une version bureau de son application. Celle-ci permettra aux clients de gérer leur argent par le biais de leur ordinateur, et non plus uniquement sur leur smartphone. De l’aveu de notre interlocutrice, une version web tend à « rassurer » les clients.
« Aujourd’hui, on est disponible uniquement en application mobile. Et donc là, on va développer une application Web pour être disponible sur Web. Ça rassure. Il y a plein de profils qui sont rassurés par ça. Et puis, même pour interagir avec d’autres services cryptos, comme Metamask ou Ledger, tu as besoin de cette application Web », explique Claire Balva.
Cette version web devrait arriver « d’ici à la fin de l’année ». C’est évidemment un gros chantier pour la banque française, dont le lancement est encore très récent.
Ne pas s’éparpiller
Enfin, Deblock étudie toujours la possibilité d’ajouter des services additionnels à ses abonnements payants, un peu à la manière de son rival Revolut. La néobanque britannique offre en effet à ses abonnés des accès à des services comme Headspace ou Tinder Platinum. C’est « moins prioritaire », mais « ça viendra ».
« On se développe quand même sur deux pieds en même temps, c’est-à-dire qu’on a cette partie crypto et cette partie fiat (NDLR : euro, dollar, etc). Donc, on a pas envie de développer que la partie fiat, et de laisser un tout petit wallet crypto développer. On veut aussi beaucoup mettre de fonds sur notre wallet, en faisant en sorte qu’il soit compatible avec toutes les applications nécessaires, qu’il puisse supporter aussi le maximum de blockchains différentes, que les gens puissent acheter et vendre des tokens facilement sur le wallet », explique la vice-présidente.
D’ailleurs, Deblock ne compte pas s’éparpiller en développant une montagne de fonctionnalités partant dans tous les sens. La banque ne veut pas devenir une application fourre-tout qui rassemblerait toutes les facettes de la vie d’un investisseur crypto. Dans cette optique, il ne faut pas s’attendre à des fonctions de trading, comme sur Binance ou Kraken par exemple.
« Les fonctionnalités avancées qui permettent de faire du trading avec notre wallet, ce n’est pas hyper pertinent, parce que quand tu veux faire du trading hyper avancé, tu ne vas pas sur un wallet en self-custody (NDLR : dont les clés privées sont gérées et détenues par l’utilisateur, comme sur Deblock) », explicite Claire Balva.
De même, la banque n’a pas l’intention de proposer des portefeuilles de type « custodial », dont les clés sont détenues par Deblock pour le compte de l’usager. Cette approche n’est pas vraiment dans la philosophie de Deblock, bien que les responsables de la plateforme « ne s’interdisent rien » dans les années à venir :
« On regarde les différents types d’architecture, on ne s’interdit pas de faire évoluer notre architecture un peu, mais on n’est pas un exchange crypto ».
Cap vers la Belgique, l’Allemagne, l’Italie et le reste de l’Europe
Deblock prévoit toujours de partir à la conquête du reste de l’Europe dans le courant de l’année prochaine. Là encore, la banque dépend du bon vouloir des régulateurs, avec lesquels elle entretient de bonnes relations de travail, souligne Claire Balva.
« Normalement, pour 2025, on pourra aller dans tous les espaces économiques européens », nous explique la responsable, assurant que Deblock ambitionne de « devenir un leader en Europe ».
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