Elle est l’une des icônes de Renault, l’un de ses modèles les plus emblématiques, mais aussi son plus gros succès commercial des trois dernières décennies. Elle, c’est évidemment la Clio, la muse du constructeur au losange a remplacé avec succès la R5 (l’originale, pas l’électrique) en 1990. Depuis, la citadine s’est écoulée à plus de 6 millions d’exemplaires en France et a remporté deux fois le titre de voiture de l’année (Clio 1 et Clio 3).
C’est forte de ce palmarès et de cette histoire que la nouvelle Clio VI entre en scène. Après une première apparition très remarquée et commentée en septembre, Renault organisait ces derniers jours les essais presse de son véhicule star. C’est à cette occasion que nous avons eu l’occasion de rencontrer la bête pour la première fois, et d’en prendre le volant.
Après deux jours d’essai le long des côtes portugaises, une question s’impose : et si cette nouvelle Clio était la plus réussie de la marque ? Renault semble avoir mis toutes les chances de son côté avec une citadine qui évolue sur tous les points ou presque et qui risque de faire mal à la concurrence. Après 300 km au volant de la nouvelle Clio, nous avons choisi de mettre l’accent sur sept points et de juger cette Clio sur ces critères. Voici notre avis sur la nouvelle Clio VI de Renault.
1 – Un design qui fait encore parler
Dans l’une des salles d’attente de l’aéroport de Lisbonne, les échanges entre journalistes français tournent autour du même sujet : « Et toi, tu étais à la présentation ? », « Tu la trouves comment ? » Deux mois après son introduction, le design de la Clio VI fait encore jaser. Entre les convaincus de la première heure, les déçus et ceux qui attendent de la voir « en vrai » pour se faire une idée, l’esthétique de la citadine de Renault reste le sujet majeur en attendant d’en prendre le volant.
Il faut dire que Renault n’y est pas allé de main morte. La Clio a changé dans les grandes largeurs, et si le design est avant tout une question de proportion, celles de la Clio ont beaucoup varié sur cette nouvelle itération. Plus large, montée sur des jantes plus hautes, plus imposante, la citadine a pris ses aises et ne fait pas dans la subtilité. Les traits sont galbés, les lignes acérées, le bouclier donne l’impression d’une grande bouche ouverte, le tout transpire la sportivité. Trop pour une Clio ? Peut-être.
Pour notre part, nous saluons la prise de risque et si tout n’est pas du meilleur effet, nous apprécions particulièrement l’arrière de cette Clio avec ses quatre feux de stop inspirés des supercars. La Clio VI dénote certes, elle s’est éloignée des traits fluides de ses prédécesseures, mais elle a du caractère à revendre.
2 – Un moteur plus puissant pour la Clio
Jusqu’ici Renault s’est toujours montré prudent avec les motorisations de sa Clio. Sur ce point, la 6ᵉ génération change radicalement la donne et fait évoluer le moteur hybride tant apprécié de sa prédécesseure. En effet, la nouvelle Clio embarque une motorisation full hybrid E-Tech 160 héritée du Captur et du Symbioz. Concrètement, de quoi parle-t-on ? D’un nouveau bloc thermique, 1,8 L s’il vous plait, assisté de deux moteurs électriques et d’une boite de vitesse intelligente.
Sur le papier, le nouveau moteur affiche 15 ch de plus (de 145 ch à 160 ch) et 22 Nm de couple supplémentaires. Du côté de la batterie, on est aussi en hausse avec une progression de 1,2 à 1,4 kWh, tandis que la boite passe de 14 à 15 modes, ce qui offre une meilleure fluidité de conduite. Et dans les faits ? C’est une réussite, tout simplement. Le moteur électrique supplée parfaitement le moteur thermique sur les phases où son apport est nécessaire. En ville, il prend presque toujours l’avantage. Les transitions sont fluides, les accélérations franches et la nouvelle Clio ne semble jamais mise en difficulté. Ces changements ont un dernier effet notable : un 0 à 100 km/h en 8,3 s, soit une seconde de moins que sur la dernière génération de Clio.
Certes, la Clio VI ne sera pas vendue uniquement dans cette version full hybrid, Renault prévoit aussi un moteur thermique plus classique et, prochainement, une déclinaison GPL, mais après l’avoir testé, ce full hybrid E-Tech 160, qui nous avait déjà emballés sur Symbioz, est un atout indéniable.
4 – Une Clio vraiment aérodynamique
Ça ne saute pas aux yeux lorsqu’on la regarde, mais cette nouvelle Renault Clio est plus aérodynamique que les précédentes. Et c’est le fruit d’un travail acharné de la part des ingénieurs de la marque française, tant les défis posés par le design de la voiture sont nombreux.
Et pourtant, cette nouvelle Clio parvient à faire baisser son coefficient de traînée, le fameux Cx de 0,35 (Clio V) à 0,30. Comment ? Grâce à un travail spécifique sur certains aspects de la voiture : le dessin des rétroviseurs, un fond plat, le spoiler et les feux arrière, mais aussi grâce à l’ajout de volets actifs dans le bouclier qui s’ouvrent et se ferment pour diriger le flux d’air de la manière la plus optimale qui soit.
Cette meilleure gestion des flux d’air a deux autres avantages :
- Une meilleure isolation sonore de l’habitacle. Nous avons pu le constater et c’est tout simplement flagrant, le bruit à l’intérieur de la Clio est nettement réduit et si on reste loin de la quiétude d’une électrique, les progrès sont tout de même impressionnants. C’est tout le confort à bord qui en est modifié.
- Une meilleure consommation.
4 – Une consommation record, digne d’un diesel
Pourquoi s’embarrasser d’un moteur diesel lorsqu’on peut obtenir les mêmes consommations avec un moteur à essence, hybride qui plus est ? C’est en somme la philosophie de cette Clio qui annonce un très ambitieux 3,9 L/100 km.
Qu’en est-il vraiment ? Nous avons réalisé deux boucles d’essai avec la nouvelle Clio VI au cours de notre test. Une première de 180 km environ, et une seconde de 130 km. Dans les deux cas, malgré un tracé assez différent, davantage autoroutier le premier jour, un peu plus vallonné le second, nous avons obtenu la même consommation. Celle-ci est légèrement supérieure aux chiffres officiels, elle est de 4,3 L/100 km. Toutefois, c’est un niveau de consommation très satisfaisant, de l’ordre de ce que proposent les meilleurs modèles hybrides du secteur, chez Toyota par exemple.
Il y a fort à parier que sur un parcours plus urbain, ou en adoptant une conduite encore plus douce, il soit possible d’abaisser cette consommation pour se rapprocher des valeurs homologuées, mais en attendant, les progrès de Renault en la matière sont remarquables et font de la Clio une référence en la matière.
Surtout, ce qui est encore plus impressionnant, c’est que Renault est parvenu à abaisser la consommation de sa citadine, en augmentant la puissance de son moteur, le poids de sa batterie et en améliorant à peu près tout l’équipement à bord. C’est ce travail d’efficience qui mérite d’être salué.
5 – Une Clio boostée par Google
La dernière Clio sera aussi la première à embarquer Google comme système d’exploitation. Certes, ce n’est pas une surprise, puisque tous les véhicules du constructeur français depuis trois ans sont équipés d’Android Automotive, toutefois cela reste un atout de poids. D’une part parce que, à notre avis, il s’agit toujours du meilleur OS automobile du moment, mais aussi parce que c’est celui qui va assurer des mises à jour complètes et régulières à la voiture pendant les prochaines années.
D’ailleurs, dès l’année prochaine, la Clio, comme toutes les autres voitures de Renault tournant sous Android Automotive, pourra bénéficier de Gemini. L’IA de Mountain View toute fraîche d’un Gemini 3 remplacera Google Assistant via une simple mise à jour. D’ici là, la Clio pourra profiter de Google Maps, du Google Play et d’une interface aussi intuitive que celle d’un smartphone.
6 – Un mode de conduite intelligent
En prenant le volant de la nouvelle Clio, nous avons eu une petite surprise : un nouveau mode de conduite intelligent, une première chez Renault. Le « Smart mode », c’est son petit nom, est une option de conduite qui donne la main au système du véhicule. C’est lui qui, en fonction du style de conduite du pilote, définit la réponse moteur à adapter. Autrement dit, si vous avez une conduite douce et coulée, le mode Smart passera automatiquement en mode éco. Au contraire, si à un moment vous choisissez d’appuyer un peu plus fort sur la pédale d’accélération, il passera la Clio en mode Sport.
Au cours de notre essai, nous avons essentiellement conduit en mode Smart afin d’analyser les transitions de ce mode de conduite et sa capacité à comprendre notre coup de volant. Certes, il a parfois fallu grossir le trait pour forcer un passage du mode confort au mode sport, mais de manière générale ce mode smart s’impose comme un incontournable de cette nouvelle Clio. C’est bien simple, après l’avoir essayé, on pourrait presque se demander si la présence des autres modes de conduite est nécessaire, à moins de vouloir forcer un mode sport par exemple, mais les cas d’usage semblent bien limités.
Quoi qu’il en soit, avec un moteur plus puissant et relativement véloce, avec un toucher de conduite inchangé et une hybridation bien sentie, les sensations de conduite sont au rendez-vous. D’ailleurs, bien qu’il ait modifié l’habitacle, Renault s’est bien gardé de changer la position de conduite, tant elle fait partie de l’ADN de cette Clio. En définitive, en matière de conduite, cette Clio VI est aussi une réussite.
7 – Plus de confort, plus de puissance mais un prix inchangé
Vous l’aurez compris, le bilan de cette nouvelle Clio VI est plus que positif. Renault est parvenu à améliorer une Clio V déjà très réussie sur presque tous les points. Mieux équipée, plus puissante, plus soignée dans ses finitions, la citadine du segment B a bien des allures de berline du segment supérieur sur bien des points, à commencer par celui des aides à la conduite où elle peut se targuer d’embarquer 29 ADAS (dont un avertisseur de sortie de stationnement et une alerte de sortie sécurisée des passagers).
Traditionnellement, ce type de montée en gamme se répercute immédiatement sur le prix de la voiture. Pas cette fois. La Clio E-Tech 160 full hybrid, celle de notre essai, probablement le modèle qui sera le plus plébiscité, s’affiche au même tarif que la Clio V équivalente. C’est une surprise, assurément, et c’est un bon point supplémentaire.
À titre d’information, dans cette motorisation la Clio débute à 24 600 euros, dans sa version « Evolution ». La finition « Techno », celle de notre version d’essai, sera vendue à partir de 27 600 euros. Il faudra également compter sur un modèle premium, « esprit Alpine », affiché à 29 300 euros.
Verdict du test, notre avis :
Compacité d’une voiture du segment B, équipement et performances d’une « petite » berline du segment C, le grand écart tenté par la Clio n’a rien d’évident et pourtant la citadine de Renault le réussit avec brio. Le défi de remplacer une Clio V particulièrement réussie n’était pas simple. Renault s’y est employé et n’a pas hésité à prendre des risques, notamment au design. Tout le monde n’appréciera pas les nouveaux traits de la Clio, c’est entendu, mais pour le reste il est bien difficile de trouver des points faibles à une voiture très polyvalente qui offre à la fois d’excellentes performances de conduite et une consommation réduite et qui se permet en plus le luxe d’apporter quelques touches de techno bien senties avec des aides à la conduite à foison ou encore Google sous le capot. Surtout, l’ensemble de ces améliorations, y compris celle d’un moteur plus puissant, est proposé sans hausse de prix.
Dire que la Clio VI est la meilleure de sa lignée pourrait paraître osé, et pourtant après quelques centaines de kilomètres à bord il nous est bien difficile de dévier de cette idée.
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