Le département de la police de San Francisco vient de déposer une demande pour pouvoir tuer des suspects avec des robots dans certaines conditions, afin d’éviter de menacer la vie des policiers.
En 1987, le célèbre film RoboCop montrait des policiers robots dans les rues de Détroit. Dans une certaine mesure, cela pourrait arriver dans la réalité, à San Francisco. En effet, le département de la police a déposé une demande préliminaire auprès du conseil des superviseurs de la ville, afin de s’équiper de robots dotés d’armes. L’objectif de ces robots est de pouvoir tuer des suspects lorsque aucune autre solution de recours à la force n’est possible et si la menace est suffisante pour qu’il y ait un risque de mort chez les policiers ou pour les citoyens.
Cette demande représente une étape supplémentaire par rapport aux classiques robots d’observation utilisés actuellement par la police, voire les machine destinées à désamorcer des bombes. Le département de la police de San Francisco (SFPD) a dû revoir sa copie plusieurs fois pour qu’il soit accepté par un premier commité, avant une présentation devant le conseil des superviseurs le 29 novembre. La première version de la demande n’était pas assez précise sur les conditions dans lesquelles les robots pourraient faire usage de forces létales. Aaron Peskin, un des membres du commité, a même tenté de changer le texte en précisant que les robots ne pouvaient pas être utilisés pour faire usage de la force contre qui que ce soit, mais cette modification a été refusée par le département de la police.
Des voix ont commencé à se faire entendre contre ce type d’utilisation des robots. Tifanei Moyer, une avocate pour les droits civiques, a déclaré à nos confrères du site Mission Local :
« Nous vivons dans un futur dystopique, où nous nous demandons si la police peut utiliser des robots pour exécuter des citoyens sans procès, jury ou juge. »
Pour le porte-parole de la police, Robert Rueca, l’utilisation des robots armés serait dans le cadre de circonstances rares et exceptionnelles.
En 2016, la police de Dallas avait installé des explosifs sur un robot Remotec F5A pour faire sauter un tireur embusqué qui avait déjà tué 5 policiers. En outre, certains robots destinés à désamorcer des bombes sont équipés de fusils qui tirent des balles à blancs. Mais ces cartouches pourraient être remplacées par des balles réelles. Du côté des constructeurs de robots, un groupe comprenant le célèbre Boston Dynamics, a signé un engagement dans lequel ils promettent de ne pas armer leurs machines.
Pour le moment, le SFPD dispose de 17 robots, dont 12 décrits comme fonctionnels. Mais ces modèles radiocommandés n’ont jamais été utilisés pour attaquer qui que ce soit.
Source :
Engadget