Après les quatre fantastiques de l’IA générative souveraine, le groupe La Poste signe une nouvelle collaboration avec son écosystème, cette fois dans le secteur de la santé.
Le nom de cette réunion de compétences et de moyens : l’Alliance SIH.
Composée de La Poste Santé & Autonomie, les Hospices Civils de Lyon, aussi éditeur de logiciel via le GIE Hopsis, et de Cpage, un groupement d’intérêt public (GIP), l’Alliance SIH est un partenariat industriel pour le numérique de santé.
Pour un SI hospitalier Data Centric et l’IA
Ensemble, les partenaires ambitionnent de proposer un système d’information hospitalier (SIH) de nouvelle génération centrée sur la donnée. Pour les membres de l’Alliance, l’enjeu est de taille dans un secteur marqué par l’hétérogénéité et l’importance de l’IA.
“On ne peut pas se satisfaire de ce qui se passe aujourd’hui dans les hôpitaux en matière de numérique”, estime Dominique Pon, directeur général de La Poste Santé & Autonomie. Il appelle l’écosystème à s’engager sur “la bonne voie pour la transformation numérique des hôpitaux.”
Le travail à réaliser s’annonce conséquent, en raison notamment du manque d’interopérabilité qui caractérise les SI et leurs briques applicatives. En moyenne, un hôpital exploite entre 200 et 400 logiciels. Pour chacun, sa propre base de données.
Unifier les données des 200 à 400 applications
“On se retrouve avec des systèmes cloisonnés, propriétaires de différentes sociétés (…) et donc avec des ruptures dans les parcours de soin”, et des surcoûts pour les hôpitaux, relève l’Alliance SIH. Or, cette dissémination de la donnée fait obstacle à l’adoption de l’intelligence artificielle.
Sur la base d’un examen des systèmes numériques d’autres pays européens, dont l’Espagne et les États nordiques, l’Alliance plaide pour une convergence autour d’un SIH de nouvelle génération et Data Centric. La première étape d’un tel système d’information consiste à unifier les données grâce à une seule et même couche de données.
A cette fin, éditeurs et hôpitaux doivent converger vers des standards internationaux et surtout partagés. Et ils existent, même s’ils sont souvent négligés en France, y compris pour la construction d’entrepôts de données de santé.
Des standards et une mutualisation de moyens pour rivaliser
Dominique Pon de La Poste identifie trois normes : openEHR, FHIR, OMOP. “Un sursaut en France” s’impose pour le cadre de l’entreprise afin que l’adoption s’engage. Celle-ci permettra “de stocker les données de manière accessible, ouverte et centralisée.”
L’Alliance SI entend ainsi fédérer l’écosystème autour “d’une même vision cible d’une architecture”, en commençant par ses membres fondateurs. Pour concevoir cette architecture, les éditeurs, concurrents sur certaines briques, sont prêts à “mutualiser leurs efforts”.
“Nous considérons qu’il faut changer d’approche (…) et que les stratégies de développement de demain ne doivent plus être centrées sur des applications, mais sur le pilotage de la donnée”, réagit le directeur général des Hospices Civils de Lyon, Raymond Le Moign.
Les partenaires industriels mettent aujourd’hui l’accent sur la standardisation de la couche de données et des tests de cas d’usage dans le cadre de développements logiciels en commun. Une feuille de route sera détaillée au 2e semestre 2025.