Gestionnaire du réseau électrique français, RTE publie le bilan électrique national de 2022. Une année qui a été marquée par une crise énergétique de grande ampleur.
En 2022, la production totale d’électricité en France a chuté à 445,2 TWh, soit son plus bas niveau depuis 1992, avec 87 % d’origine décarbonée. La production nucléaire (279 TWh ; 63 % de la production totale) a été la plus faible depuis 1988 et la production hydraulique (49,7 TWh) a atteint son plus bas niveau depuis 1976.
Par rapport à 2021, la baisse de 82 TWh de la production nucléaire est imputée à la faible disponibilité du parc nucléaire, avec des arrêts de réacteurs pour maintenance et des contrôles liés au phénomène de corrosion sous contrainte. En recul de 12 TWh, la production hydraulique a souffert des conditions climatiques chaudes et sèches.
Le scénario du pire évité
Avec 44,1 TWh, le gaz est redevenu la troisième source de production d’électricité, devant l’éolien terrestre à 37,5 TWh. RTE souligne une année 2022 particulièrement peu venteuse, mais la production éolienne a progressé. En hausse, la production solaire a contribué à hauteur de 18,6 TWh. Une analogie est faite avec l’équivalent de trois réacteurs nucléaires.
» Malgré les tensions européennes sur le gaz et un potentiel de production très dégradé pour le nucléaire et l’hydraulique, la sécurité d’approvisionnement a été garantie, grâce à une consommation nationale en baisse sensible à partir de l’automne et une inversion des échanges d’électricité « , écrit RTE.
En recul de 1,7 % sur un an, la consommation électrique à température normale a été de 459,3 TWh et il n’y a pas eu de délestages. » La mobilisation nationale en faveur des économies d’énergie a joué un rôle important « , assure RTE. Même si les températures favorables ont aussi joué.
Dans l’obligation d’importer
Reste que la France a donc été dans l’obligation d’importer de l’électricité. Une première depuis de nombreuses années.
» En 2022, la France a été importatrice nette d’électricité pour la première fois depuis 1980. » Par ailleurs, le recours plus fréquent aux centrales au gaz a eu une incidence sur une augmentation dite contenue des émissions de gaz à effet de serre.