Logitech lance la MX Master 4, sa nouvelle souris star pour la productivité. Entre matériaux repensés, retour haptique et fonctions inédites, notre test complet.
Dans le monde des souris bureautiques, il y a une hiérarchie bien établie. Il y a la série MX Master de Logitech, et puis il y a les autres. Depuis des années, chaque nouvelle version s’impose comme la référence absolue pour les développeurs, les créatifs et tous les professionnels qui passent leurs journées à cliquer. C’est dire si la nouvelle Logitech MX Master 4 était attendue au tournant.
Le spécialiste suisse des périphériques ne parle pas de révolution, mais de « remasterisation ». Une manière habile de dire qu’on a conservé les bases solides tout en corrigeant les points faibles et en ajoutant quelques nouveautés bien senties. Au programme : un retour haptique pour sentir ses actions, une refonte des matériaux pour dire adieu au plastique qui devient collant, et de nouvelles fonctions logicielles pour (soi-disant) booster notre efficacité. Mais est-ce que cette mise à jour suffit pour justifier son prix et conserver sa couronne face à une concurrence de plus en plus féroce ?
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Prise en main : un air de famille et des choix forts pour les matériaux
Au premier coup d’œil, pas de doute, on est bien en présence d’une MX Master. La forme sculptée, pensée pour les droitiers, est toujours là, promesse de confort même après des heures de travail. Elle a pris quelques grammes (150 g contre 141 g pour la 3S), à cause du nouveau moteur haptique, mais honnêtement, la différence est imperceptible à l’usage.
Le vrai changement, celui que tout le monde attendait, c’est celui des matériaux. Fini le revêtement en caoutchouc de la MX Master 3S qui avait la fâcheuse tendance à devenir collant et à mal vieillir. Un vrai cauchemar pour beaucoup d’utilisateurs. Logitech propose désormais un corps en plastique dur texturé et des côtés en silicone. C’est une excellente nouvelle pour la durabilité et le nettoyage, la souris résiste bien mieux aux taches et promet de rester impeccable plus longtemps.
Cependant, tout n’est pas parfait. En réglant ce problème, Logitech en a créé un autre, plus subjectif. Ce nouveau revêtement est plus glissant que l’ancien caoutchouc et peut demander un petit temps d’adaptation aux amateurs de la série.
Au cœur des nouveautés : le retour haptique et l’Actions Ring, vraies innovations ou gadgets ?
Le retour haptique, une première pour la gamme MX
La grande nouveauté marketing de cette souris, c’est l’arrivée du retour haptique. Un petit moteur de vibration logé dans le repose-pouce envoie de subtiles vibrations pour confirmer certaines actions : quand on change de mode de défilement, quand on passe d’un ordinateur à l’autre avec la fonction Flow, ou pour une alerte de batterie faible. L’idée est séduisante et l’intégration avec des logiciels comme Photoshop ou Premiere Pro prometteuse, avec des vibrations pour signaler l’alignement parfait d’un calque ou la fin d’un export.
L’Actions Ring, le raccourci ultime ?
L’autre innovation logicielle, c’est l’Actions Ring. Un nouveau bouton sous le pouce fait apparaître un cercle de raccourcis personnalisables autour du curseur. L’objectif est de limiter les grands mouvements de souris, surtout sur les grands écrans, en faisant apparaître un menu circulaire. Celui-ci se compose de 8 éléments configurables permettant de réaliser une action simple, lancer une tâche ou faire office de raccourcis pour une fonction.
Bonne nouvelle, comme souvent avec Logitech, tout est personnalisable via le logiciel Options+. En raison du très grand nombre d’options, cela peut demander un peu de temps avant de trouver la configuration idéale et on ne boudera pas notre plaisir d’avoir accès à autant de possibilités. Surtout, Logitech ne se limite pas aux actions basiques ou intégrées à Windows et propose une boutique d’extensions. Même si l’Actions Ring est encore jeune, on trouve déjà des outils populaires allant de la suite Adobe à Spotify en passant par Apple Music.
Le petit défaut de jeunesse, c’est que le support haptique natif se limite pour l’heure à une poignée d’applications et dépend d’Options+. Logitech apporte le nécessaire aux autres éditeurs pour la prise en charge, mais il faudra sans doute un peu de temps avant que ces derniers franchissent le pas.
Performances : entre héritage solide et stagnation technique
Côté performances, on retrouve le capteur Darkfield 8K DPI de la 3S, toujours aussi excellent et capable de fonctionner sur n’importe quelle surface, même le verre. Les molettes de défilement restent la référence du marché. La molette principale MagSpeed, qui passe du défilement cranté au défilement libre, est un pur bonheur de silence et de précision. La molette de pouce, elle, a été légèrement améliorée pour un meilleur contrôle.
On retrouve aussi les fameux « Quiet Clicks », encore plus discrets que sur la 3S. Ce silence est un véritable atout dans un bureau partagé, mais il peut être déroutant au début. Le retour tactile est si subtil qu’on peut parfois se demander si le clic a bien été enregistré avant de s’y habituer. Une mauvaise habitude qui peut venir d’autres souris et on s’habitue très (très) rapidement au confort et au silence de la MX Master 4.
Mais le vrai point noir, le défaut qui fâche et qui persiste, c’est le taux de rafraîchissement bloqué à 125 Hz. Sur un écran standard à 60 Hz, ça passe. Mais sur les moniteurs modernes à 120 Hz ou 144 Hz, le mouvement du curseur peut paraître saccadé. C’est un choix délibéré de Logitech pour préserver l’autonomie (toujours excellente avec 70 jours annoncés), mais en 2025, sur une souris à ce prix, c’est difficilement pardonnable.
Connectivité et autonomie : du solide, mais des choix surprenants
Sur le plan de la connectivité, Logitech promet une connexion sans fil « deux fois plus puissante » grâce à une nouvelle puce et à une meilleure disposition de l’antenne. La souris communique via Bluetooth Low Energy ou via le récepteur Logi Bolt. Nouveauté bienvenue, ce dernier est désormais au format USB-C, bien plus pratique pour les ordinateurs portables modernes.
L’autonomie, quant à elle, reste un point fort majeur, avec une durée annoncée de 70 jours sur une charge complète. Nous n’avons pas pu pousser la MX Master 4 dans ses limites après un mois de tests, mais nous arrivons autour des 50 % et la promesse semble au rendez-vous. On apprécie que l’intégration d’une nouveauté comme le retour haptique ne soit pas un handicap pour l’endurance.
De plus, la charge rapide est de la partie : une seule minute branchée en USB-C suffit pour récupérer trois heures d’utilisation. En revanche, dans une démarche de réduction des accessoires, Logitech a fait un choix qui pourra en irriter certains : le câble de chargement USB-C n’est plus inclus dans la boîte.
Logi Options+ : le cerveau de l’opération (avec un gros défaut)
L’autre force majeure de la MX Master 4, c’est son logiciel, Logi Options+. C’est lui qui permet de tout personnaliser, de créer des profils pour chaque application, d’automatiser des tâches avec les « Smart Actions » ou de contrôler plusieurs ordinateurs avec « Logi Flow ».
Cette puissance cache toutefois une faiblesse sur la souris, à savoir l’absence totale de mémoire embarquée. Toutes vos personnalisations sont stockées sur l’ordinateur, pas dans la souris. Cela peut être problématique si vous utilisez la souris sur un ordinateur professionnel où vous ne pouvez pas installer de logiciel. Dans ce cas précis, elle redevient une souris basique.
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