« La résilience est un enjeu crucial pour tous les utilisateurs du numérique »

« La résilience est un enjeu crucial pour tous les utilisateurs du numérique »


La panne informatique géante du 19 juillet, qui a affecté l’écosystème de Microsoft, provenait de l’un de ses sous-traitants : CrowdStrike, un logiciel censé protéger des hackeurs mais qui est devenu lui-même un virus infernal. Les systèmes numériques modernes sont constitués de réseaux et de serveurs distants, formant un ensemble convergent.

Le moindre grain de sable d’un des composants, et c’est tout le service qui peut être affecté. Comme tout système technique (les voitures, les trains, les centrales nucléaires…), et c’est normal, ces systèmes peuvent tomber en panne. Mais comme il s’agit de systèmes devenus globaux, les pannes sont globales. C’est donc cet effet systémique que l’on découvre et qui nous renvoie à notre trop grande dépendance aux technologies américaines.

En effet, quand un acteur comme Microsoft détient plus de 90 % du marché des suites collaboratives (visioconférence, courriel, communication en entreprise) en France et l’essentiel des systèmes d’exploitation des ordinateurs – 75 % des ordinateurs dans le monde sont équipés de Windows –, cela crée un point de fragilité extrême pour nos économies. La résilience est donc un enjeu crucial pour tous les utilisateurs du numérique.

Un point unique de défaillance

Notre dépendance est devenue totale. Et cette panne l’a démontré. Le marché européen est dominé par les outils américains comme ceux de Microsoft. C’est aussi vrai pour les logiciels grand public (Google, Facebook…) que pour le cloud et les outils d’entreprise (CRM, collaboration…), et demain la question se posera pour l’intelligence artificielle.

Les entreprises devraient être les premières à se demander si elles sont prêtes à faire face à ce type de panne. Ont-elles mis en place des plans de continuité d’activité basés sur d’autres acteurs ? La résilience nécessite des outils variés et diversifiés. S’appuyer sur un seul fournisseur crée un point unique de défaillance. Il est temps d’imaginer se doter d’un système parallèle au monde Microsoft pour ne plus en dépendre au moindre incident, dont les dimensions peuvent vite devenir planétaires.

Les Etats et la Commission européenne doivent également renforcer leur autonomie et leur souveraineté numérique. Si plusieurs acteurs européens étaient déployés comme solutions de visioconférence ou sur le poste de travail, cela favoriserait la concurrence et réduirait les risques de pannes majeures. Actuellement, les pannes sur Teams, Azure ou Windows touchent un grand nombre d’utilisateurs en raison de la convergence des services Microsoft dans l’économie.

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