La SNCF et l’Europe dans le train du logiciel libre

La SNCF et l’Europe dans le train du logiciel libre



La SNCF a annoncé cette semaine que «convaincu du potentiel du logiciel libre, le groupe SNCF investit dans l’association Open Rail afin de promouvoir des applications comme OSRD au-delà de ses frontières». Elle indique que «depuis plus de 10 ans, le groupe SNCF investit également dans le logiciel libre, aussi bien pour des logiciels métiers, de la bureautique ou des progiciels d’infrastructure». Son communiqué cite Simon Clavier, responsable de la stratégie open source au sein du groupe SNCF: «C’est une stratégie qui nous permet de limiter nos dépenses en licences informatiques, de pouvoir consulter le code source et de bénéficier du dynamisme d’une grande communauté de développeurs.» Plusieurs représentants de la SNCF ont exposé leurs travaux en décembre au salon Open Source Experience.

Collaboration franco-suisse

Un cas d’usage est exposé, celui d’un de ses logiciels de simulation, Open Source Railway Designer (OSRD), le jumeau numérique de l’exploitation ferroviaire: «Un programme pour la conception ferroviaire pensé pour optimiser le fonctionnement du réseau (…) mais également permettre à des métiers comme le fret de gagner des parts de marché sur le transport routier» – une citation de Loïc Hamelin, directeur d’OSRD, «premier programme open source ferroviaire chez SNCF Réseau».

Ce dernier explique qu’OSRD a amené son équipe «à solliciter d’autres opérateurs ferroviaires européens partageant les mêmes problématiques»: «Cette coopération nous a donné l’idée de créer une structure dédiée au développement de logiciels européens open source dédiés au secteur ferroviaire. C’est ainsi qu’est née l’Open Rail Association». L’ORA a été créée en janvier 2024, initialement par la Deutsche Bahn, les SBB suisses (CFF en français) et l’UIC (l’Union internationale des chemins de fer, association dont le siège est à Paris compte 200 membres).

La SNCF illustre l’intérêt de travaux partagés par sa collaboration «avec les chemins de fer fédéraux suisses, les CFF, dans un projet de logiciel open source.  Les deux compagnies avaient en effet initié deux logiciels complémentaires avec d’une part le projet Netzgrafikeditor (NGE), dédié à la création, la modification et l’analyse macroscopiques de concepts d’horaires à long terme, et d’autre part à l’application Open Source Railway Designer (OSRD) du groupe SNCF, davantage concentrée sur les horaires microscopiques à moyen et court termes, l’analyse de la capacité et la simulation.»

Les deux entreprises ont participé chacune au projet de l’autre. «Avant l’existence et l’adhésion de l’Open Rail Association, une collaboration aussi fructueuse aurait été hautement improbable, même si les deux équipes se connaissaient», souligne Simon Clavier.

Un exemple, le contrôle des trains

Outre la SNCF et son homologue helvète, l’ORA comprend notamment l’Union Internationale Ferroviaire, la Deutsche Bahn (Allemagne), le norvégien Entur et le gestionnaire d’infrastructure belge (Infrabel) et bientôt le Maroc (ONCF). «L’association Open Rail devrait ainsi être le creuset d’autres coopérations internationales qui seront exposées en février prochain, au Fosdem de Bruxelles, le grand salon européen du logiciel libre.»

Les résumés et vidéos d’une dizaine de présentations de membres de l’ORA au Fosdem 2024 sont en ligne.

Le secteur ferroviaire a entre autres exemples de collaboration open source ses travaux en matière de système européen de contrôle des trains (ETCS en anglais, European Train Control System), qui comprennent une standardisation et des développements logiciels sous l’égide d’openETCS, groupe initié par l’Allemagne, la France, l’Espagne et la région de Bruxelles-Capitale (et rejoint ensuite par de nombreux partenaires – dix en tout pour la France).

Illustration: photo TGV à Paris, stone40 / Wikimedia Commons / CC by-sa

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