la société néerlandaise ASML accusée « d’alimenter les ambitions militaires chinoises »

la société néerlandaise ASML accusée « d'alimenter les ambitions militaires chinoises »



Cinq fabricants d’équipements liés aux puces, comme le leader du marché ASML (Pays-Bas), sont visés par un rapport d’une commission spéciale du Congrès aux États-Unis pour avoir vendu massivement leurs machines à la Chine.

« Des informations alarmantes », « des chiffres stupéfiants » : dans un rapport publié mardi 7 octobre, une commission du Congrès américain tire à boulet rouge sur ASML, le champion néerlandais des semi-conducteurs et l’une des rares sociétés européennes à compter dans ce secteur clé. L’entreprise est accusée, avec quatre autres fabricants d’équipements pour puces électroniques dont Tokyo Electron, Applied Materials, KLA et Lam Research, d’avoir « alimenté la fabrication de semi-conducteurs en Chine et réalisé des profits considérables en vendant des équipements à des entreprises publiques chinoises et liées à l’armée » chinoise.

ASML comme les quatre autres entreprises sont des fabricants de machine de semi-conducteurs, ces composants indispensables aux smartphones, à l’automobile, mais aussi à l’IA. Toutes ont continué à vendre certains de leurs équipements en Chine malgré les « sanctions américaines ». Ces règles, adoptées depuis octobre 2022 en pleine guerre technologique entre Washington et Pékin, ont contraint les fabricants de semi-conducteurs américains (comme Nvidia) à limiter la vente de certaines puces les plus sophistiquées à la Chine. Et depuis 2023, certains pays alliés des États-Unis comme les Pays-Bas, où siège ASML, ont adopté des règles similaires à la demande de Washington, limitant la vente des équipements les plus sophistiqués à la Chine.

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Pékin s’est engouffrée dans les nombreuses failles des sanctions américaines pour continuer à se procurer des équipements

Mais Pékin, qui cherche depuis des années à développer la production de puces sur son sol, a continué à acheter massivement tout ce qu’il était possible d’acheter, y compris auprès de ces fabricants d’équipements. Et en la matière, « l‘ampleur de ces ventes par des entreprises néerlandaises, japonaises et américaines est encore plus importante que nous le pensions », reconnaissant les auteurs du rapport de la commission spéciale de la Chambre des représentants sur la Chine.

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Pékin s’est engouffrée dans les nombreuses failles des sanctions américaines, pour acheter, l’année dernière, pour près de 38 milliards de dollars d’équipements de fabrication de puces de pointe, selon le rapport. « Le parti communiste chinois semble stocker des équipements de lithographie dont le niveau de sophistication est juste en dessous de celui auquel s’appliquent les restrictions actuelles », écrit la Commission spéciale.

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Ce qui explique que les cinq sociétés aient bien « réalisé des bénéfices considérables en vendant des équipements à des entreprises publiques chinoises et à des entreprises liées à l’armée chinoise », ajoute-t-elle.

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Les sanctions américaines auraient boosté les ventes d’ASML et de ses concurrents

Il semblerait même que les règles aux exportations américaines aient boosté les ventes des fabricants d’équipement. Le rapport note ainsi que « les entreprises néerlandaises et japonaises ont augmenté leurs revenus provenant d’entités chinoises à mesure que les États-Unis imposaient des contrôles ». Or, « ces ventes ont rendu la Chine de plus en plus compétitive dans la fabrication d’une large gamme de semi-conducteurs, avec des implications profondes pour les droits de l’homme et les valeurs démocratiques dans le monde entier », déplore la Commission spéciale.

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Or, pour John Moolenaar, président de la commission spéciale, ces entreprises « augmentent leurs profits au détriment de la sécurité nationale des États-Unis. Nous ne devons pas permettre que ces équipements critiques soient remis à notre principal adversaire, sinon les États-Unis pourraient perdre la course à la technologie ». Même son de cloche pour Raja Krishnamoorthi, représentant démocrate de l’Illinois au sein de la commission, pour qui il « n’est pas logique de vendre au parti communiste chinois les puces dont il a besoin pour moderniser son armée et violer les droits de l’homme. Mais il est encore moins logique de leur vendre les machines et les outils dont ils ont besoin pour produire eux-mêmes ces puces ».

Aucune des cinq sociétés n’est accusée d’avoir enfreint la législation américaine, néerlandaise ou japonais. Mais les auteurs du rapport demandent que le gouvernement de Donald Trump élargisse le champ des restrictions aux exportations. Il recommande notamment « l’alignement (total, NDLR) des contrôles à l’exportation des alliés, tels que les Pays-Bas et le Japon, sur les restrictions américaines », précise-t-il. La commission spéciale n’a pas le pouvoir d’imposer elle-même de plus amples sanctions américaines : la décision est désormais dans les mains du département américain du Commerce.

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