Dans le concert des tentatives manquées pour se poser sur la Lune, la sonde japonaise SLIM (Smart Lander for Investigating Moon) avait marqué les esprits en réussissant sa tentative d’alunissage en douceur le 19 janvier dernier.
Il est toutefois rapidement apparu qu’elle ne s’est pas posée correctement au sein du cratère Shioli, se retrouvant dans une position inclinée qui ne l’empêche cependant pas de fonctionner au moins partiellement dans cette posture atypique.
Dans ce contexte, l’une des problématiques porte sur l’orientation des panneaux photovoltaïques et leur capacité à capter au moins une partie des rayons solaires l’illuminant pour recharger les batteries et faire fonctionner les instruments embarqués.
SLIM, de très froid à très chaud
A cette difficulté s’est ajoutée celle de la nuit lunaire et ses températures très froides. La sonde SLIM a été mise en sommeil durant les deux semaines de cette longue phase d’obscurité en espérant qu’elle résiste à ces conditions difficiles et puisse être réanimée quand le Soleil l’illuminera de nouveau, après un premier épisode nocturne fin janvier.
SLIM ne s’est pas posé sur ses pieds (credit : JAXA)
Ce moment est arrivé…et la sonde SLIM a répondu à la commande envoyée par l’équipe chargée de sa supervision, confirmant le maintien des communications. C’est évidemment de bon augure pour tenter d’en tirer de nouvelles données sur son environnement et il n’était pas dit que les équipements survivent à cet épisode.
Communication with #SLIM was terminated after a short time, as it was still lunar midday and the temperature of the communication equipment was very high. Preparations are being made to resume operations when instrument temperatures have sufficiently cooled. #GoodAfterMoon #JAXA
— 小型月着陸実証機SLIM (@SLIM_JAXA) February 26, 2024
Mais il faut maintenant affronter un autre problème : le Soleil réchauffe très vite la sonde, la faisant passer d’un environnement très froid à une température élevée maintenant qu’elle est baignée de rayons solaires.
L’équipe de la JAXA (agence spatiale japonaise) préfère donc attendre une stabilisation et un léger refroidissement avant de relancer les instruments scientifiques.
Bis Repetita pour l’alunisseur Odysseus
La sonde embarque des équipements qui doivent permettre de mieux connaître la composition du sol lunaire, et notamment la partie plus profonde du manteau, sous la couche de poussière ou régolithe.
Ce 22 février, l’alunisseur Odysseus d’Intuitive Machines s’est posé en douceur au niveau du cratère Malapert A mais, comme SLIM, il a basculé sur le côté au moment du contact avec le sol lunaire.
Ses panneaux solaires restent suffisamment bien orientés pour permettre de charger les batteries et d’envisager de lancer au moins une bonne partie du programme scientifique prévu.
Les différentes missions, avec leurs échecs ou leur alunissage difficile, rappelle que la conquête de la Lune n’est toujours pas une mince affaire, cinquante ans après les missions Apollo, et que bien des difficultés attendent encore l’établissement d’un campement semi-permanent à la surface de notre satellite naturel.