Tesla travaille sur une voiture électrique à 25 000 $, au design ressemblant au Cybertruck, d’après le biographe d’Elon Musk. Le projet a de quoi sérieusement bousculer le secteur automobile, mais il a fallu convaincre le patron de Tesla qui était parti sur une toute autre idée…
Elon Musk a ses marottes et ses obsessions. En 2019, il proposait aux propriétaires de véhicules de la marque de participer à un réseau de robotaxis, qui leur permettrait de dégager des revenus jusqu’à 30 000 $ par an. Cette idée, comme d’autres du milliardaire, ne s’est jamais concrétisée, néanmoins elle a toujours trotté dans sa tête.
L’obsession des robotaxis
Walter Isaacson, auteur de la biographie autorisée sur Elon Musk, a creusé le sujet avec le principal intéressé. Il estime que les robotaxis élimineront à terme les voitures particulières — les gens ne se déplaceront plus qu’avec des véhicules entièrement automatisés loués à la course. Et pour concrétiser ce projet, il a réuni cinq de ses lieutenants en novembre 2021 pour réfléchir à un robotaxi basique et facile à produire.
L’idée mise sur la table par Elon Musk est radicale : ce véhicule n’aura ni rétroviseur, ni volant, ni pédales. La conduite sera entièrement autonome, assurée par la technologie Full Self-Driving (FSD). Il en est persuadé : ce robotaxi propulsera Tesla dans le futur, et sa capitalisation à 10 000 milliards de dollars.
Mais voilà, les responsables de Tesla sont beaucoup moins chauds. Il y a d’abord le FSD, qui est loin d’être au point — et par ailleurs, il faudra convaincre les autorités de la sécurité de véhicule sans volant. Malgré les réticences, Musk s’entête : « Je prends la responsabilité de cette décision (…) Ce véhicule doit être conçu comme un robotaxi très simple. On va prendre ce risque. Ce sera de ma faute si on se plante».
Les dirigeants de Tesla, toujours pas convaincus par l’idée du big boss, estimaient de leur côté que ces robotaxis n’étaient pas ce dont l’entreprise avait besoin pour atteindre son objectif de croissance de 50 % par an. Ils ont néanmoins trouvé la parade pour ménager la susceptibilité de Musk. Lors d’une réunion qui s’est tenue en septembre 2022, le designer en chef Franz von Holzhausen et quelques autres ont démontré que l’entreprise devait plutôt lancer un petit modèle à 25 000 $.
von Holzhausen a emporté le morceau pendant une session avec les designers organisée en février dernier, durant laquelle il a présenté à son patron le robotaxi et la fameuse voiture abordable. Les deux empruntent les mêmes lignes futuristes et anguleuses du Cybertruck. Coup de cœur immédiat : « Quand une de ces voitures va rouler sur la route, les gens penseront qu’elle vient du futur », se réjouit-il.
Et pour faire définitivement passer la pilule, ils ont proposé à Elon Musk de produire cette voiture et le robotaxi sur la même plateforme de nouvelle génération, permettant ainsi une production conjointe (ce qui l’avantage de réduire les coûts). Musk y a vu là l’opportunité de mettre au point une usine ultra-moderne dotée d’un processus de fabrication à la pointe du progrès.
L’extrait du livre partagé par Axios ne précise pas si les lieutenants d’Elon Musk ont obtenu gain de cause sur la présence de volant et de pédales dans ces deux futurs véhicules !
Source :
Axios