Dans quelques heures, les sites pornos YouPorn, RedTube et Pornhub ne seront plus accessibles en France. Une décision du groupe Aylo, qui proteste contre l’exigence de vérification de l’âge imposée par les autorités françaises. Une suspension « indéfinie » selon l’entreprise qui entend prendre ses utilisateurs à témoin.
Dans le courant de l’après midi de ce mercredi 4 juin, les internautes français vont se retrouver face à un mur s’ils tentent de visiter trois des sites web les plus populaires au monde. L’accès à YouPorn, RedTube et Pornhub sera en effet suspendu sur décision du propriétaire Aylo, le géant canadien du porno en ligne. À la place, les utilisateurs verront un message expliquant la situation, comme c’est déjà le cas dans plusieurs États américains.
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« Nous utiliserons nos plateformes pour nous adresser directement au public français demain [ce mercredi, ndr] », explique Aylo à 01net. La date de cette suspension n’est pas choisie au hasard. Il y a une échéance qui tombe le 6 juin : l’Arcom, le régulateur de la communication, va pouvoir mettre en demeure les sites pornographiques basés dans l’Union européenne en délicatesse avec la législation sur la vérification de l’âge des internautes. Les trois sites en question sont installés dans l’UE.
« Nous soutenons publiquement la vérification de l’âge des utilisateurs depuis des années, mais nous croyons que toute loi à cet effet doit préserver la sécurité et la vie privée des utilisateurs », affirme Aylo. « La façon dont de nombreuses juridictions dans le monde ont choisi d’implémenter la vérification d’âge est inefficace, hasardeuse et dangereuse. »
L’entreprise estime en effet que la collecte de données personnelles à grande échelle par des sites pour adultes « met la sécurité des utilisateurs en péril ». Aylo rappelle les précédents américains, où les internautes utilisent d’autres méthodes pour accéder à ces contenus.
« En Louisiane, Pornhub était l’un des rares sites à se conformer à la nouvelle loi. Depuis lors, notre trafic en Louisiane a chuté d’environ 80 %. Ces personnes n’ont pas arrêté de chercher du contenu pornographique. Elles ont simplement migré vers des recoins plus sombres d’internet qui ne demandent pas aux utilisateurs de vérifier leur âge, qui ne respectent pas la loi, qui ne prennent pas la sécurité des utilisateurs au sérieux, et qui souvent ne modèrent même pas le contenu. »
La seule et unique solution selon le groupe, c’est d’effectuer la vérification de l’âge « à la source », autrement dit : sur l’appareil, ordinateur, smartphone ou tablette, qui sert à se connecter à ce type de sites. Un discours similaire à celui tenu depuis des mois par Aylo. En fait, ces éditeurs et plusieurs grandes entreprises tech comme Meta réclament qu’Apple et Google fassent le boulot. Ils vont peut-être finir par endosser cette responsabilité…
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Aylo se dit en tout cas prêt à participer au débat : « [nous] sommes heureux de collaborer avec le gouvernement, la société civile et les partenaires technologiques pour arriver à une solution efficace de vérification d’âge basée sur l’appareil ». Encore faut-il mettre tout ce petit monde autour d’une table. Une solution possible se prépare en tout cas au niveau européen, avec une app de vérification de l’âge qui sera mise en place en juillet prochain.
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