L’avenir des véhicules est à l’électrique et à la connectivité embarquée. Cette dernière permet tout autant de fournir des services à valeur ajoutée (divertissement, navigation, information…) que des données de télémétrie concernant l’état du véhicule. Elle sera également indispensable pour faire fonctionner les voitures autonomes.
Toutes ces informations peuvent être collectées pour améliorer la qualité de service mais elles pourraient tout aussi bien être utilisées à des fins d’espionnage de certaines personnes (politiques, journalistes, chefs d’entreprise, décideurs divers) afin de connaître leurs déplacements et recueillir des données personnelles via les caméras et micros embarqués.
Cela pourrait également devenir un risque pour les utilisateurs en contrôlant certains équipements des véhicules pour mener des actions hostiles, voire provoquer des accidents.
Les voitures chinoises, futur instrument de cybermenace ?
Ce nouveau contexte impose de prendre quelques précautions et, aux Etats-Unis, cela relève même de la sécurité nationale. Le gouvernement américain a annoncé l’ouverture d’une investigation pour déterminer si les véhicules connectés chinois peuvent poser un tel risque.
De la même façon que les USA empêchent les équipementiers télécom chinois de participer à l’installation des infrastructures réseaux et l’industrie de l’électronique d’accéder à des technologies qui pourraient se retourner contre les Etats-Unis, les smart cars chinoises sont donc dans le collimateur.
Sans aller jusqu’à l’interdiction d’importation de véhicules chinois sur le sol américain, le gouvernement Biden pourrait donc imposer des conditions drastiques sur les capacités de communication des voitures.
Face à la recrudescence des menaces de cyberattaques, les USA veulent renforcer les politiques de protection des données personnelles des citoyens américains et réguler l’accès et l’usage qui peut en être fait par des puissances étrangères.
Des smartphones sur roues à réguler
La secrétaire d’Etat au commerce Gina Raimondo a rappelé que les voitures tendent à devenir des « smartphones sur roues » et nécessitent de gérer la question des données de la même façon.
« Imaginez s’il y avait des milliers ou des centaines de milliers de véhicules connectés chinois sur les routes américaines qui pouvaient être instantanément et simultanément désactivés par quelqu’un à Beijing« , a-t-elle indiqué pour justifier la nécessité de mener une investigation.
Peu de voitures chinoises sont proposées sur le marché américain du fait de tarifs douaniers élevés mais les constructeurs ont trouvé la parade en installant des sites de production dans des pays limitrophes comme le Mexique.
Le gouvernement US veut ainsi agir proactivement, avant que les voitures chinoises connectées ne soient largement déployées. En Europe, une enquête a été ouverte sur les aides financières d’Etat accordées aux constructeurs chinois pour casser les prix sur les marchés européens et s’imposer de façon déloyale.