La voiture électrique reste encore difficile d’accès pour bon nombre de ménages et, parmi diverses mesures destinées à favoriser la transition des motorisations thermiques vers l’électrique, le gouvernement a voulu faire une geste en direction des foyers les plus fragiles financièrement.
Le mécanisme du « leasing social » vise à permettre aux ménages économiquement fragiles de s’équiper d’un véhicule électrique pour 100 € / mois (hors autres frais, comme l’assurance ou l’entretien) sans avoir à fournir un apport initial, qui constitue souvent un frein à l’acquisition.
Déjà une demande plus forte que l’offre
Après plusieurs mois de préparation, compliqué par une offre limitée en véhicules pouvant satisfaire les conditions d’une location longue durée à 100 euros par mois, le dispositif a été mis en service mi-décembre 2023 avec des conditions strictes d’accès :
- avoir un revenu fiscal de référence de moins de 15400 €
- habiter à plus de 15 kilomètres de son lieu de travail et utiliser sa voiture personnelle pour s’y rendre
- effectuer plus de 8000 kilomètres par an en voiture dans le cadre de son activité professionnelle
Si ces conditions sont remplies, l’Etat prendre à sa charge une aide financière à hauteur de 13 000 euros pour rendre la voiture électrique plus facilement accessible. Et si le gouvernement entendait ne négocier qu’environ 20 000 contrats en 2024, l’intérêt pour le système de leasing social semble déjà être bien plus vif à peine démarré.
? Leasing social de voitures électriques ➡️ “Aujourd’hui, 80 000 personnes se sont inscrites. Nous avions réservé 25 000 véhicules. Stellantis a confirmé qu’ils étaient prêts à mettre des véhicules supplémentaires”, dit Agnès Pannier-Runacher. #8h30franceinfo pic.twitter.com/icnV8NOn8c
— franceinfo (@franceinfo) January 8, 2024
Dans un entretien, Agnès Pannier-Runnacher a indiqué que le site détaillant les démarches a reçu plus d’un million de connexions depuis son lancement le 13 décembre tandis que quelque 80 000 personnes ont déjà demandées à être recontactées.
Nouvelles négociations avec les constructeurs
Si les dossiers sont validés, cela augure de sévères arbitrages pour savoir qui pourra profiter des 20 000 à 25 000 premiers véhicules électriques proposés dans le cadre de ce dispositif.
La ministre de la Transition énergétique relève que la priorité ira aux foyers qui ont absolument besoin de la voiture pour aller travailler, notant que les chômeurs ont déjà un dispositif d’aide à l’acquisition d’un véhicule par d’autres canaux. En parallèle, des discussions avec les constructeurs sont en cours pour tenter d’augmenter le nombre de véhicules disponibles.
Le groupe Stellantis serait déjà prêt à proposer plus de véhicules en leasing social. La ministre salue logiquement l’effort du gouvernement pour soutenir l’essor des véhicules électriques en France alors que d’autres pays comme l’Allemagne ont décidé de mettre brutalement fin aux aides publiques pour l’achat de véhicules électriques.